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Hérodote, Histoires (livre VIII)

Publié le 13/04/2013

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La deuxième guerre médique est une invasion méthodique et victorieuse des cités grecques par les Perses. Confrontés à leurs défaites — Athènes même est tombée —, les Grecs semblent enfermés dans leurs échecs jusqu’à ce que le stratège Thémistocle engage la bataille navale de Salamine en septembre 480 et inflige aux Perses une cuisante défaite. Hérodote d’Halicarnasse dans ses Histoires (l’Enquête en grec), en faisant le récit de ces batailles et malgré son refus de l’hellénocentrisme, célèbre le courage grec sur un mode archaïque souvent proche de la tragédie.

Histoires d’Hérodote (livre VIII, « La bataille de Salamine «)

 

(84). Les Barbares les attaquèrent aussitôt. Les Grecs commençaient tous à reculer et à se rapprocher du rivage, mais un Athénien, Ameinias de Pallène, avança et se jeta sur un navire ennemi ; comme il restait accroché à son adversaire et qu’ils ne pouvaient ni l’un ni l’autre se libérer, les autres navires grecs vinrent à la rescousse et la mêlée s’engagea. Voilà, disent les Athéniens, comment la bataille a commencé ; mais, selon les Éginètes, c’est le navire qu’on avait envoyé chercher les Éacides à Égine qui ouvrit les hostilités. On raconte encore autre chose : une apparition qui, sous la forme d’une femme, exhorta l’armée grecque d’une voix si forte que tous l’entendirent et qui prononça d’abord ce reproche : « Malheureux, jusques à quand ferez-vous reculer vos nefs ? «

 

 

(85). Les Athéniens avaient en face d’eux les Phéniciens, placés du côté d’Éleusis et du couchant ; les Lacédémoniens étaient en face des Ioniens, placés du côté du levant et du Pirée. Ceux-ci furent peu nombreux à faiblir volontairement comme Thémistocle le leur avait demandé ; le plus grand nombre n’en fit rien. Je puis donner les noms de plusieurs capitaines qui capturèrent des vaisseaux grecs, mais je n’en ferai rien, sauf pour Théomestor fils d’Androdamas et Phylacos fils d’Histiée, deux Samiens : je mentionne ici leurs noms parce que Théomestor, en récompense, fut fait tyran de Samos par les Perses, et Phylacos fut inscrit sur la liste des « Bienfaiteurs du Roi «, et Xerxès lui octroya un domaine immense. Les « Bienfaiteurs du Roi « s’appellent en langue perse les orosanges.

 

 

Source : Barguet (André), l’Enquête, Paris, Gallimard, 1990.

 

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