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Hue, Robert

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Hue, Robert (1946- ), homme politique français, secrétaire national du Parti communiste français (PCF) de 1994 à 2001, puis président du PCF de 2001 à 2003.

Successeur de Georges Marchais, il s’est attaché à rénover l’image de ce parti et à renouer le dialogue avec l’ensemble des autres formations composant la gauche, mais il n’a pas réussi à enrayer le déclin électoral du PCF.

2 L’ASCENSION D’UN MILITANT

Né à Cormeilles-en-Parisis (aujourd’hui dans le Val-d’Oise) dans une famille de militants communistes, Robert Hue, fils d’un maçon, devient ambulancier. Adhérent au Parti communiste dès 1962, militant syndical, il accède en 1971 à la fonction de responsable de l’organisation et de la propagande de la fédération du Val-d’Oise du PCF.

Maire de Montigny-les-Cormeilles de 1977 à 2001, il progresse régulièrement dans l’appareil du Parti communiste, entre au comité central en 1987 et au bureau politique en 1990, après avoir été élu, en 1988, au conseil général du Val-d’Oise.

3 SECRÉTAIRE NATIONAL DU PARTI COMMUNISTE (1994-2001)

À l’occasion du 28e congrès du PCF (1994), où est décidée une révision des statuts et l’abandon du centralisme démocratique, Robert Hue, bénéficiant d’une image de « modéré « par rapport aux éléments plus traditionnels de la direction, succède à Georges Marchais, qui ne souhaite pas se représenter. Candidat à l’élection présidentielle de 1995, il obtient 8,64 p. 100 des voix au premier tour, score sensiblement supérieur aux 6,76 p. 100 qu’avait obtenus André Lajoinie à l’élection présidentielle de 1988.

Décidé à rompre l’isolement du Parti communiste et à faire cesser son déclin électoral, Robert Hue s’impose dans l’opinion par un langage direct et n’hésite pas à critiquer de manière franche le bilan des pays de l’Est, dont la mauvaise image a sans doute beaucoup contribué à marginaliser sa formation politique. Renouant le dialogue avec l’ensemble de la gauche (de la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine au Parti socialiste, en passant par les Verts), il semble être partagé entre le désir de faire participer son parti à une éventuelle coalition gouvernementale (ce qui supposerait un changement de discours sur l’Union européenne et sur l’Union économique et monétaire), et celui de fédérer les forces de gauche hostiles aux tentations sociales-démocrates prêtées au Parti socialiste. Cette contradiction continue de peser sur son action, surtout après la victoire aux élections législatives de juin 1997 de la gauche « plurielle «, dont le PCF est membre. Aussi Robert Hue favorise-t-il l’entrée au gouvernement de plusieurs ministres communistes. Il soutient fermement la politique du Premier ministre, Lionel Jospin, mais doit faire face à une contestation certaine tant à l’intérieur du parti qu’à l’extérieur, où les organisations d’extrême gauche réussissent à capter une partie des électeurs déçus par le recentrage du PCF, notamment lors des élections régionales et cantonales de mars 1998. Cette contestation est réaffirmée après les élections européennes de juin 1999, où la liste d’ouverture du parti obtient 6,83 p. 100 et 6 sièges, et après les élections municipales de mars 2001 où le PCF perd de nombreuses villes, notamment dix communes de plus de 30 000 habitants.

4 PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE (2001-2003)

Dans ce contexte, Robert Hue juge nécessaire de mettre en œuvre la « mutation « du PCF. Elle passe par la modification des statuts du parti, lors du 31e Congrès en octobre 2001 : Robert Hue devient président du parti, une fonction qui n’existait pas jusqu’alors, tandis que Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, lui succède au poste de secrétaire national. Au même moment, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2002. Cependant, au soir du premier tour, Robert Hue ne réunit que 3,37 p. 100 des suffrages exprimés, le score le plus bas jamais réalisé par un candidat communiste. Sous la barre des 5 p. 100, il n’obtient pas le remboursement de ses frais de campagne, ce qui conduit le parti à lancer une souscription afin de pouvoir survivre financièrement. Les élections législatives au mois de juin suivant marquent un nouvel échec pour Robert Hue qui n’est pas réélu député du Val-d’Oise : dans la circonscription d’Argenteuil, il est distancé de 244 voix par le candidat de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP).

Lors du 32e Congrès du PCF en avril 2003, Robert Hue ne souhaite pas poursuivre l’expérience d’une direction bicéphale du parti, qu’il ne juge pas probante. Il s’engage dans la création d’une fondation politique, la fondation Gabriel-Péri, dont il prend la direction en septembre 2004. Lieu de réflexions, elle est aussi destinée à faciliter l’accès au fonds d’archives du PCF. Au même moment, Robert Hue est élu sénateur du Val-d’Oise.

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