Ile de Pâques. Statues géantes sur les pentes du Rano-Raraku.

Au début de 1989 un grand magazine français pouvait titrer : Ile de Pâques, l'agonie. C'était là un vrai cri d'alerte. Les embruns rongeaient des statues colossales de cette île chilienne perdue dans le Pacifique ; indifférence des uns, vandalisme des autres ajoutent aux ravages. A l'origine, sept cents géants se dressaient le long du rivage et sur les pentes du Rano Raraku. Voici deux siècles, les Pascuans eux-mêmes en ont abattu la plupart pendant leurs guerres tribales. La mer et le vent attaquent à leur tour ces "moai". La terre a mangé les torses puissants ; les épaules émergent de l'herbe jaune et la roche volcanique qui servit à les tailler se délite. Dans quelques années ces "moai" morts deviendront-ils un magma informe ? L'archéologue Sergio Rapu a retrouvé des fragments de prunelle en corail blanc dans les ruines des statues à terre. Quatre paires d'yeux ont été reconsti¬tuées... des centaines d'autres attendent. L'Unesco pourra-t-il sauver cette partie du patrimoine mondial ?