Ile de Pâques. Tahai. Les moai.

Le miracle de l'île de Pâques ? Il réside dans l'audace qui a poussé les habitants d'une petite île sans ressources, perdue au large des côtes chiliennes, à dresser sur horizon de Pacifique des monuments immenses dignes d'un grand peuple. Les derniers Pascuans vivent dans le seul vil¬lage de l'île, Hango Roa, proche de ces moai (statues — ou bustes) de Tahai. Ils étaient six, énigmatiques, dressés sur leur ahu (piédestal — ou autel). Ils restent cinq... et encore ! L'un d'eux est à l'état de tronc. Non loin, une tête émerge à peine, au ras du sol, guettée par l'herbe drue et impatiente qui la dévore déjà. Au début de ce siècle, les Pascuans parlaient avec orgueil de leurs ancêtres, sculpteurs de ces "grandes images" qui ont fait la gloire de l'île. Il existait en effet une corporation d'artistes qui jouissait d'un grand prestige. La présence d'un tuf tendre, facile à tailler sur les flancs du volcan Rano Raraku, puis durcissant à l'air, a facilité assurément la tâche des sculpteurs. Mais ensuite, comment ont-ils pu dresser les moai ?