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IMAGE

Publié le 22/02/2012

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Source: http://www.peiresc.org/DINER/Lexique.pdf

 

Il y a une grande diversité d'emploi du mot image, comme objet second par rapport à un autre. Un « Comme si » correspondant à un « Comme çà ». L'image est une représentation, mais elle doit satisfaire à certains critères de ressemblance ou d'analogie. Dieu créa l'homme à son image, mais l'homme n'est pas une représentation de Dieu. Pour Platon le monde est une image du monde des idées sans pour autant les représenter. L'impression de ressemblance entre l'image et le réel est une construction mentale, tout comme un modèle. C'est une déformation de la réalité, qui joue un rôle médiateur dans la connaissance de celle ci. L'image n'est pas une pure réplique du monde (mimésis), mais elle se fabrique et se décrypte selon certaines règles. Toute image pour exister pleinement pour la conscience doit de ne pas se confondre avec la chose même, au point qu'une représentation n'est jamais davantage image qu'en l'absence de la chose représentée. L'imagination est d'ailleurs la représentation en l'absence de la chose. Le vide de l'icône permet d'éviter l'idolâtrie. L'image n'est pas la chose même sinon elle ne serait pas une représentation mais sa présence. L'image constitue une catégorie mixte et déconcertante qui se situe à mi chemin du concret et de l'abstrait, du réel et du pensé, du sensible et de l'intelligible. Image visuelle, image abstraite, image verbale, elle est une représentation médiatrice qui collabore aussi bien à la connaissance du réel qu'à sa dissolution dans l'irréel. A la différence du symbole et de la métaphore l'image occupe dans l'espace-temps une position semblable à l'objet, ne fusse que par une similitude de forme. La culture du début du XX° siècle a été marquée par une crise des images et de la figuration qui s'est manifestée avec force dans l'apparition de l'art abstrait et dans le 158 développement de la mécanique quantique. Cette disparition de l'image a suscité et suscite encore bien des résistances au point que la mécanique quantique garde un parfum d'ambiguïté, témoin de sa constitution par un usage métaphorique massif des images mécaniques classiques, tout en reconnaissant que l'objet quantique n'a pas de représentation dans l'intuition sensible. Ce qui n'empêche pas la permanence d'un discours qui oppose l'image ondulatoire à l'image corpusculaire, ou jongle allègrement avec la notion d'orbite à défaut de pouvoir parler de trajectoire. La mécanique quantique marque le passage d'une physique des images à une physique des symboles préparée depuis la fin du XIX° siècle par les idées des physiciens allemands comme Helmholtz ou Hertz.

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