international, style.
Publié le 14/05/2013
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Pendant que le Bauhaus prenait une importance de plus en plus considérable sous la direction de Gropius, d'autres groupes d'architectes se développèrent en Allemagne.
Après un passage dans l'atelier de Peter Behrens entre 1908 et 1911 où il fit la
connaissance de Walter Gropius et de Le Corbusier, Mies Van der Rohe, qui fut vice-président du Deutscher Werkbund à partir de 1926, développa dès 1919 un style rigoureux et rationnel et dirigea à partir de 1923 la revue G (Gestalting).
Ses œuvres
les plus importantes de cette époque comprennent notamment une structure temporaire, le pavillon allemand de l'Exposition internationale de Barcelone en 1929, ainsi qu'un immeuble d'habitation collectif à Wiessenhof, près de Stuttgart, en 1927.
Dans ce dernier projet, dont le Deutscher Werkbund lui confia la responsabilité, il dessina lui-même des bâtiments simples et rectilignes pour le site et fit appel aux architectes les plus novateurs de l'époque : Le Corbusier, J.J.P.
Oud et Hans
Scharoun, entre autres.
Alors que les maisons d'Oud étaient caractérisées par leur simplicité géométrique, les bâtiments de Le Corbusier illustraient la préférence de ce dernier pour les formes cubiques blanches, perchées sur des pilotis et surmontées
par un jardin sur toit en terrasse.
Outre ses immeubles résidentiels, Le Corbusier proposa également en 1927 un projet pour le palais de la Société des Nations à Genève, dont le refus contribua à provoquer la création des Congrès internationaux d'architecture moderne (CIAM) en
1928.
La fondation des CIAM, qui devaient survivre jusqu'en 1959, marque à quel point les architectes modernistes de différents pays purent atteindre un consensus sur les formes et les buts de la nouvelle architecture.
Ce consensus est illustré d'une façon particulièrement exemplaire par l'exposition d'architecture organisée en 1932 au musée d'Art moderne de New York.
Alors que les Britanniques étaient représentés par Joseph Emberton et les Japonais par Mamoru
Yamada, les Scandinaves comptaient le Suédois Erik Gunnar Asplund et le Finlandais Alvar Aalto.
Parmi les architectes américains se trouvaient George Howe et William Lescaze, dont l'immeuble de la caisse d'épargne de Philadelphie (1926-1931)
combine la forme architecturale du gratte-ciel avec le langage du style international.
Un autre grand architecte américain participant à l'exposition était l'émigré viennois Richard Joseph Neutra, auteur de la Lovell Health House, édifiée à Los Angeles
entre 1927 et 1929.
Mais l'artiste américain le plus important de l'exposition fut sans conteste Frank Lloyd Wright, dont la Millard House à Pasadena (1923) illustre l'usage de consoles en béton, reflétant le langage architectural international développé
par le modernisme.
4 À PARTIR DE 1933
La montée des dictatures en URSS et en Allemagne arrêta brutalement le développement de l'architecture moderniste dans ces pays.
L'Italie fasciste fut en revanche plus tolérante à l'égard du modernisme, ce qui permit au mouvement Razionalismo
de construire des immeubles célèbres, comme la maison du Fascio de Giuseppe Terragni, bâtie à Côme entre 1932 et 1936.
En Allemagne, la montée du nazisme provoqua la fermeture du Bauhaus en 1933 et la venue de Mies Van der Rohe et de
Gropius aux États-Unis en 1937.
Tandis que le régime nazi cherchait à reconstruire les villes allemandes dans un style grandiose et classique, le mouvement moderne s'orientait vers une autre forme de mégalomanie architecturale.
Au cours de l'entre-deux-guerres, Le Corbusier
dessina une série de projets pour une cité moderne, qu'il souhaitait diviser en zones consacrées aux différentes activités sociales.
Dans ce projet, Le Corbusier proposait de séparer les tours résidentielles par des surfaces de verdure.
Ces idées
trouvèrent leur apogée dans la « Charte d'Athènes » publiée par les CIAM en 1943 sous l'inspiration de Le Corbusier.
Si les projets de Le Corbusier ne furent pas tous réalisés, ceux-ci eurent néanmoins une influence considérable, notamment sur des
projets d'après-guerre comme la construction de Brasilia (inaugurée en 1960).
Bien avant la guerre, les conceptions de Le Corbusier sur l'habitation se reflétaient dans des œuvres comme les villas Highpoint de Berthold Lubetkin, construites à Londres
en 1933.
Quant à Le Corbusier lui-même, ce n'est qu'après la guerre qu'il put réaliser ses « Unités d'habitation » : la Cité radieuse à Marseille (1947-1952) et les cités résidentielles de Nantes-Rezé (1952-1957) ou de Briey-en-Forêt (1955-1960).
Bien que
Le Corbusier y utilisait certaines formes architecturales qui lui étaient familières, comme les pilotis et les jardins sur toit, les Unités d'habitation marquent néanmoins un tournant dans sa carrière.
Cette nouvelle orientation, qui privilégiait les jeux de
lumière et les effets plastiques, devait se développer dans ses œuvres suivantes, notamment dans les plans de la ville de Chandigarh en Inde (1953-1962).
Sous le nom de « brutalisme », ce nouveau style marqua la fin de l'adhésion de Le Corbusier
au style international.
Les derniers travaux de Le Corbusier eurent une forte influence, notamment sur des architectes comme James Stirling et Peter et Alison Smithson, qui développèrent en Grande-Bretagne le brutalisme, ou encore sur le Japonais Kenzo Tange.
Pourtant,
malgré le succès du brutalisme, le style international perdura avec une certaine vigueur jusqu'aux années 1960.
Aux États-Unis, Philip C.
Johnson dessina sa propre maison de New Canaan, au Connecticut (1951) en se réclamant de Mies
Van der Rohe, bien qu'il ait déclaré s'être également inspiré de Schinkel et de Palladio pour construire cette élégante boîte de verre et d'acier.
L'influence de Mies Van der Rohe, qui construisit le Seagram building à New York en 1957, apparaît
également dans de nombreux gratte-ciel de bureaux construits aux États-Unis et en Europe au cours des années 1950 et 1960.
Parmi ces derniers, il convient de citer les œuvres de Skidmore, Owings & Merrill.
Au cours des années 1960, une nouvelle génération d'architectes, composée notamment de « The New York 5 », construisit également des immeubles blancs et cubiques basés sur le style international des années 1920.
Cette décennie marqua
néanmoins la fin du style international : la plupart des architectes de la fin du siècle abandonnèrent le rationalisme élégant du début du modernisme.
En dehors du brutalisme, les nouveaux mouvements qui apparurent, comme le mouvement High-
Tech et le postmodernisme, reléguèrent le style international au rang des traditions historiques.
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