IPHIGENIE DE RACINE (analyse détaillée de la pièce)

 
 Historique. — Dans l'histoire mythologique de la Grèce, si féconde en atrocités, il y avait une sombre légende. Pour obtenir que le vent fût favorable aux galères achéennes partant pour Troie, sur les instances de Ménélas et malgré sa femme Clytemnestre,-Agamemnon consentit à immoler Iphigénie, sa fille. La déesse Diane ne souffrit point l'accomplissement do ce crime rituel. Elle substitua une biche à la jeune princesse et emporta celle-ci en Tauride où elle devint prêtresse d'un temple. Eschyle et Sophocle avaient déjà traité ce sujet. Le poète Euripide qui, tout comme ses confrères, mettait en drames les traditions antiques, vit là l'occasion de quelquesscenesemouvantes.il écrivit Iphigénie à Aulis, où il respectait la légende scrupuleusement. Et c'est cette pièce qu'après Sibilet (1549) et Rotrou (1640), Racine imita en 1674-, revenant ainsi aux sujets grecs qu'il avait abandonnés depuis Andromaque pour des tragédies romaines ou orientales. Iphigénie en Aulide fut représentée à Versailles, le 18 août 1674. Ce jour-là même, le roi fêtait la conquête de la Franche-Comté et tous les gentilshommes de France étaient groupés autour de lui. On avait dressé le théâtre au bout de l'allée qui mène à l'Orangerie et un contemporain nous a donné une description intéressante du décor...