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Irish Republican Army [IRA]

Publié le 19/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Irish Republican Army [IRA], en français, Armée républicaine irlandaise, organisation paramilitaire nationaliste irlandaise créée en 1919 et combattant l’autorité britannique en Irlande dans le but de réaliser l’union et l’indépendance de cette dernière.

2   LA CRÉATION DE L’IRA

À sa création, l’IRA soutient les objectifs du Sinn Féin, sa branche politique, qui souhaite l’indépendance de l’Irlande vis-à-vis du Royaume-Uni, toutefois ces deux organisations se différencient par leurs moyens de lutte. L’IRA se constitue au cours de la guerre d’indépendance en 1919-1922, pendant laquelle elle mène des combats de guérilla. Comme le Sinn Féin, l’IRA se divise à la suite du traité de Londres de 1921 qui établit un État libre d’Irlande, l’Eire (Irlande du Sud), dès lors amputé de la province d’Ulster. La faction minoritaire qui accepte cet accord est intégrée à l’armée, tandis que la faction majoritaire refuse l’accord, réclame le rattachement de l’Ulster à l’Irlande unifiée et combat le gouvernement de la république d’Irlande lors de la guerre civile de 1922-1923. Déclarée illégale en Irlande du Nord à partir de mai 1922, l’IRA continue cependant à recruter, à entraîner ses membres, et à commettre des actes violents de façon périodique.

Après le retrait de l’Irlande du Commonwealth en 1948, l’IRA réoriente ses activités pour, cette fois, libérer l’Irlande du Nord de la tutelle britannique et créer une République irlandaise unifiée. À la fin des années 1960, la minorité catholique d’Irlande du Nord lance une campagne énergique pour améliorer son statut politique, économique et social. En effet, depuis octobre 1968, l’Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni, est secouée par de violents affrontements entre protestants et catholiques. Numériquement inférieurs aux protestants, les catholiques de l’Ulster sont davantage frappés par le chômage et connaissent un niveau de vie nettement inférieur à celui des protestants, ainsi que des inégalités dans leur représentation politique.

3   LA VOIE DE LA VIOLENCE

Après les violentes émeutes à Londonderry du 12 au 16 août 1968, le maintien de l’ordre en Ulster est confié le 18 août 1969 à l’armée britannique. Les violences reprennent à Belfast et à Londonderry au cours du mois de juin 1970. L’IRA bénéficie alors d’une popularité grandissante auprès de la population, et ses actions terroristes contre les activistes protestants et l’armée britannique augmentent sensiblement.

Un désaccord en 1969 concernant l’utilisation de tactiques terroristes provoque la scission de l’IRA en deux organisations distinctes : une organisation radicale, l’IRA provisoire, qui organise des assassinats et autres actes terroristes (voir terrorisme) ; et l’organisation principale, l’IRA officielle, à la recherche de solutions pacifiques. Les « provisoires « interviennent progressivement, depuis leur base dans la république d’Irlande, en faveur des catholiques de l’Ulster, auxquels ils fournissent des cadres et des armes. Le gouvernement britannique donne alors la permission, le 10 août 1971, de faire interner, sans procès, les chefs de l’IRA, et refuse d’accorder le statut de prisonniers politiques à leurs militants. Son intransigeance coûte la vie à dix des membres de l’IRA à la suite d’une grève de la faim à la prison de Long Kesh, près de Belfast.

4   LE CHEMIN VERS LA PAIX

Le 31 août 1994, après vingt-cinq ans de lutte et de longues négociations entre le dirigeant actuel du Sinn Féin, Gerry Adams, et le gouvernement britannique, l’IRA annonce un cessez-le-feu sans condition, promettant d’interrompre les opérations militaires et d’engager des négociations de paix. En 1996 cependant, l’IRA rompt le cessez-le-feu et revendique de nouveaux attentats, provoquant le gel des pourparlers de paix. Sous la pression du Sinn Féin et du nouveau gouvernement de Tony Blair au pouvoir en Grande-Bretagne, l’IRA annonce une nouvelle trêve en juillet 1997. Ce cessez-le-feu entraîne la dissidence de petits groupes, hostiles au processus de paix (IRA « véritable «, par exemple), et le renforcement de l’Armée irlandaise de libération nationale (INLA), groupuscule plus extrémiste que l’IRA, sans que pour autant la trêve soit rompue.

La cessation des violences favorise une reprise des négociations entre le Sinn Féin, les unionistes et les gouvernements britannique et irlandais qui aboutissent à la signature d’un accord de paix, le 10 avril 1998 à Belfast. Jugeant cet accord « significatif «, l’IRA estime cependant qu’il ne suffit pas pour constituer « une base solide pour un règlement durable « et craint qu’il ne renforce les positions des unionistes. L’organisation paramilitaire affirme ainsi qu’elle n’entend pas démobiliser ses troupes, laissant par conséquent entier le problème du désarmement des différentes milices. Cette condition est pourtant posée par le Premier ministre d’Irlande du Nord, David Trimble, du Parti unioniste d’Ulster (UUP), comme préalable à la constitution d’un exécutif. De plus en plus isolée au sein d’une population catholique très majoritairement favorable au processus de paix, l’IRA s’engage finalement à accélérer son désarmement, et un ancien commandant de l’IRA, Martin MacGuiness, membre du Sinn Féin, entre dans le premier gouvernement autonome biconfessionnel, formé en novembre 1999. Deux mois plus tard, Londres suspend les institutions, l’IRA revient sur ses engagements et quitte la commission chargée du désarmement des milices, tout en maintenant le cessez-le-feu. Mais en mai 2000, l’IRA s’engage à mettre ses armes « entièrement hors d’usage de façon totale et vérifiable «. Cette proposition historique de l’IRA, acceptée par l’UUP, a pour effet de relancer le processus de paix en Irlande du Nord en ouvrant la voie au retour du gouvernement autonome à Belfast. Mais la situation s’enlise rapidement.

En juillet 2001, David Trimble démissionne de ses fonctions afin de faire pression sur l’IRA pour qu’elle tienne son engagement de désarmer. Au mois d’octobre, dans le même objectif, les cinq ministres unionistes de l’exécutif local démissionnent à leur tour. Quelques jours plus tard, Gerry Adams demande à l’IRA d’accomplir « un geste significatif sur la question des armes «, qui « pourrait sauver le processus de paix de l’écroulement «, et ce pour la première fois. Le lendemain, l’IRA exécute ce geste historique en procédant aux premières destructions de ses arsenaux d’armes devant une commission indépendante d’inspecteurs internationaux. Cette action est saluée par le Premier ministre britannique, Tony Blair, et David Trimble accepte de reprendre ses fonctions. Mais, à la suite de l’arrestation de quatre militants du Sinn Féin soupçonnés d’avoir espionné le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, les institutions nord-irlandaises sont suspendues jusqu’à nouvel ordre en octobre 2002. Le pessimisme prévaut pendant les années qui suivent jusqu’au mois de juillet 2005 où l’IRA annonce qu’elle renonce à la lutte armée.

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