Izieu, rafle des enfants d'

Izieu, rafle des enfants d', arrestation par les Allemands le 6 avril 1944, à Izieu dans l’Ain, de quarante-quatre enfants et sept adultes juifs, qui ont ensuite été déportés à Auschwitz.

En mars 1943, Miron et Sabina Zlatin, un couple de Juifs, ouvrent à Izieu (Ain) une maison destinée à accueillir des enfants juifs de moins de quinze ans dont les parents ont été arrêtés puis déportés. En effet, en zone libre, la législation antisémite mise en place par le gouvernement de Vichy prévoit, dès 1940, l’internement des ressortissants étrangers d’origine juive. À partir de 1941, cette loi est étendue aux Juifs français. Cependant, les enfants de moins de quinze ans ont, selon la loi, le droit de sortir de ces camps à condition d’être en possession d’un certificat d’hébergement.

Grâce aux Zlatin, soutenus par la sous-préfecture de Belley, de nombreux enfants juifs échappent ainsi aux camps de concentration. Ils sont hébergés de quelques semaines à quelques mois, avant de repartir ; certains retrouvent leur famille, les autres sont envoyés dans des collèges catholiques à Lyon ou à Montpellier.

Organisée par Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, une rafle a lieu le 6 avril 1944. Les soldats allemands arrêtent quarante-quatre enfants, âgés de quatre à dix-sept ans, ainsi que les sept moniteurs qui les encadrent. Seul Léon Reifman, un étudiant en médecine, parvient à se cacher, et ainsi à s’échapper. Conduits au fort de Montluc à Lyon, enfants et adultes sont ensuite interrogés, avant d’être emmenés au camp de Drancy le lendemain. Dans les mois qui suivent, tous sont déportés à Auschwitz. Aucun des enfants n’en reviendra, et seule une adulte, Léa Feldblum, y survivra.

Lors du procès de Klaus Barbie, en 1987, la rafle des enfants d’Izieu fut jugée comme l’un des crimes contre l’humanité qui lui ont valu d’être condamné à la prison à perpétuité.

En avril 1994, la maison d’Izieu a été transformée en musée mémorial.