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Jacobins

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Jacobins, nom donné aux membres d'un club politique qui a joué un rôle prépondérant durant la Révolution française.

2   DU CLUB BRETON AU CLUB DES JACOBINS

Le 30 avril 1789 à Versailles, quatre députés du tiers état de Bretagne — Le Chapelier, Lanjuinais, Coroller et Defermon — forment un « club breton « pour préparer la réunion des États généraux. De nombreux patriotes d'autres provinces les rejoignent bientôt, tels Jean Joseph Mounier, Maximilien de Robespierre, le comte de Mirabeau, l’abbé Sieyès, Antoine Barnave, Jérôme Pétion de Villeneuve, etc.

Lorsque l'Assemblée nationale constituante s’installe à Paris (octobre 1789), le club — qui prend le nom de « Société des amis de la Constitution « — emménage rue Saint-Honoré, dans le réfectoire d'un ancien couvent jacobin (dominicain) ; d’où le surnom qu’il reçoit bientôt, « le club des Jacobins «.

Ne comptant à ses débuts que des députés (siégeant plutôt à la gauche de l’hémicycle), le club des Jacobins réunit toute la palette des tendances et des idées progressistes, du comte de Mirabeau (patriote modéré cherchant à concilier principes révolutionnaires et monarchie constitutionnelle) à Robespierre le radical, « l’Incorruptible «. Un triumvir composé d’Antoine Barnave, d’Alexandre Lameth et d’Adrien Duport préside le club avant que Robespierre ne soit nommé à la présidence de la société, le 31 mars 1790.

Bien que ne disposant que d’environ 3 000 membres à Paris, le club diffuse largement ses idées grâce notamment au relais des centaines puis des milliers de sociétés réparties sur tout le territoire français (selon une enquête récente, 5 332 sociétés représentant quelque 500 000 à 600 000 Jacobins au plus fort du jacobinisme, durant l’an II). Sa force politique provient de la remarquable organisation de ces clubs associés, sources d'informations et moyens de diffusion de la propagande, ainsi que de l'aura de ses dirigeants nationaux.

3   LUTTES D’INFLUENCES ET RADICALISATION DU CLUB
3.1   Le temps des scissions : Jacobins, Feuillants et « brissotins «

Favorable à une monarchie constitutionnelle, le club évolue après la tentative de fuite de Louis XVI hors de France et son arrestation à Varennes (20-21 juin 1791) et la fusillade du Champ-de-Mars (17 juillet 1791). La majorité modérée et la plupart des notables (Duport, Barnave, Lameth et La Fayette) fondent le club des Feuillants. Menée par Robespierre, Pétion de Villeneuve, l’abbé Grégoire, Prieur de La Marne et quelques autres, la minorité conserve l’appellation de « Jacobins «. C’est elle qui garde également le contrôle de la plupart des sociétés affiliées en province.

Les dirigeants jacobins renforcent le caractère démocratique du club en ouvrant ses tribunes aux citoyens passifs (qui ne votent pas). Ce club des Jacobins restructuré est pourtant encore divisé entre une faction favorable à la guerre contre les monarchies étrangères — menée par Brissot de Warville (et les futurs Girondins) — et une autre hostile à l'aventure extérieure avant d’avoir assis la Révolution en France — représentée par Robespierre et ses suivants (les futurs Montagnards).

Les décisions du ministère jacobin constitué le 15 mars 1792, notamment la déclaration de guerre à l’Autriche et à la Prusse le 20 avril, donnent un premier avantage aux « brissotins «. Mais le renversement de la monarchie lors de la journée du 10 août 1792, puis l’ouverture de la Convention nationale qui inaugure la Ire République (21-22 septembre), marquent la victoire du camp de Robespierre. D’ailleurs, après les massacres de septembre (2-6 septembre), la plupart des Girondins quittent le club. Avec pour devise « Vivre libre ou mourir «, le club des Jacobins prend le nom de « Société des amis de la Liberté et de l'Égalité «, renforce sa structure nationale et ouvre davantage ses rangs aux sans-culottes et aux femmes, pourvu qu'ils soient de « vrais patriotes «.

3.2   Le règne de Robespierre

Parvenus à leur apogée au sein de la Convention nationale, en juin 1793, les Jacobins s'affirment comme l'âme du gouvernement montagnard. Aucune action importante n'est initiée par l'Assemblée sans que le sujet n’ait été au préalable débattu dans les réunions jacobines. Avec le soutien du Comité de salut public dont il est membre, le chef jacobin Robespierre radicalise la politique montagnarde en pourchassant tous ceux qu’il imagine être des ennemis de la Révolution et de la République ; il initie ainsi la période de la Terreur.

Soumis lui-même à une sévère épuration de tous les « suspects «, le Comité de salut public est l'organe de réflexion et le relais du pouvoir avec le peuple français pendant cette période. Dérivant vers le fanatisme, les Jacobins — et Robespierre en tête — se coupent progressivement de leur soutien populaire en menant des milliers d'opposants à la guillotine.

4   LE 9 THERMIDOR, COUP DE GRÂCE POUR LES JACOBINS

Divisés, les Jacobins ne peuvent réagir à l'éviction et à l'exécution de leur chef, le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II). Le club parisien est finalement interdit par la Convention thermidorienne, le 22 brumaire an III (12 novembre 1794).

Amnistié en octobre 1795, ce qui reste des Jacobins se reforme à plusieurs reprises durant le Directoire. La « Société des amis de la République « comprend des bourgeois, des boutiquiers, des artisans et même d'anciens sans-culottes. Le mouvement se divise entre partisans du compromis avec le nouveau régime et défenseurs des idées sociales de François Noël Babeuf (distribution égale de la terre et des revenus) — ce qui lui vaut d'être à nouveau persécuté après l'arrestation de ce dernier (mai 1796).

Vainqueurs des élections de l'an VI, les Jacobins sont cependant écartés du pouvoir à la faveur du coup d'État du 11 mai 1798 (22 floréal). Leur nouvelle victoire l'année suivante effraie les possédants qui craignent une taxation accrue des riches. Les Jacobins sont définitivement interdits le 13 août 1799.

Néanmoins, l’idéologie jacobine survit à la Révolution et désigne depuis les factions républicaines les plus radicales, partisanes d’un État centralisé.

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