Jeune-Italie

Jeune-Italie, organisation secrète fondée en 1831 par le patriote Giuseppe Mazzini.

Le mouvement Jeune-Italie (en italien, Giovine Italia) a eu pour objectifs l’unification de l’Italie, la mise en place d’un régime républicain et démocratique, et l’éducation politique du peuple italien.

En juillet 1831, Giuseppe Mazzini fonde la Jeune-Italie alors qu’il vit exilé à Marseille. Il dresse une critique du carbonarisme, association qu’il estime puissante, mais démunie de chef, incapable de traduire dans la réalité le fort sentiment national qui anime ses membres. Il estime que les carbonari comptent trop sur l’aide étrangère et sur les princes qui règnent en Italie pour réaliser l’unité de la péninsule. Victime de sa composition sociale, trop aristocratique et élitiste, la charbonnerie est trop secrète pour attirer un grand nombre de militants. Mazzini cherche autre chose… un mouvement réellement activiste et combattant.

Mazzini lance alors la Jeune-Italie qui ne doit pas être coupée du peuple : pour des raisons de sécurité, le secret est maintenu sur l’identité des membres, mais le programme du mouvement est rendu public par une revue qui porte le même nom. La Jeune-Italie doit accueillir tous ceux qui souhaitent une Italie unie, libre et républicaine. Il s’agit bien de l’embryon d’un parti politique moderne, qui rompt avec les pratiques carbonaristes. La nouvelle organisation mène une intense activité de propagande, elle entend contribuer à la formation morale et intellectuelle du peuple italien en diffusant des revues, des opuscules, des tracts, tout en préparant des conspirations et des mouvements révolutionnaires contre les Autrichiens installés dans la péninsule et contre les monarques réactionnaires.

En 1833, la Jeune-Italie compte 50 000 membres, en particulier de jeunes intellectuels, des militaires et des patriotes dans toute l’Italie. Ils organisent des conspirations et des soulèvements qui échouent systématiquement et sont durement réprimés, notamment en 1834. Bon nombre de ses militants sont alors exécutés, proscrits ou incarcérés pour actions révolutionnaires. La Jeune-Italie est quant à elle condamnée et Mazzini se réfugie en Suisse. De Berne, il lance la Jeune-Europe, association éphémère visant à encourager la naissance de mouvements nationalistes sur tout le continent (1834). En 1844-1845, les mazziniens montent de nouveaux complots qui se soldent encore par des échecs. L’absence de soutien populaire massif, nécessaire pour mener une révolution, conduit Mazzini à remplacer la Jeune-Italie par le Comité national italien (Associazione Nazionale Italiana) en 1848.

Malgré son échec, la Jeune-Italie a été un canal de diffusion de l’idéal nationaliste, dont Mazzini a été l’un des principaux défenseurs et promoteurs.