Jourdan, Jean-Baptiste

Jourdan, Jean-Baptiste (1762-1833), maréchal de France, artisan de la loi instituant la conscription durant la Révolution française.

Né à Limoges, Jean-Baptiste Jourdan participe à la guerre de l'Indépendance américaine à partir de 1778. Réformé, il s’installe dans sa ville natale comme mercier en 1784. Lorsque éclate la Révolution française en 1789, Jourdan entre dans la Garde nationale de Limoges comme capitaine.

Volontaire dans l’armée révolutionnaire de Haute-Vienne en octobre 1791, il participe aux batailles de Jemmapes (6 novembre 1792) et Neerwinden (18 mars 1793). Nommé général de brigade (mai), général de division (juillet) puis commandant en chef de l’armée du Nord (septembre), il vainc les Autrichiens à Wattignies (16 octobre 1793) au côté de Lazare Carnot. À la tête de l’armée de la Moselle, il remporte la bataille de Fleurus (26 juin 1794) et rentre dans Bruxelles, Liège, Cologne, Coblence et Düsseldorf, achevant ainsi la conquête de l’actuelle Belgique et de la rive gauche du Rhin.

Député au Conseil des Cinq-Cents (avril 1797), il fait voter la loi de conscription qui porte son nom (voir loi Jourdan). En octobre 1798, il démissionne de ses fonctions politiques mais, devant quitter la carrière militaire pour raisons de santé, il est bientôt réélu au Conseil. Hostile au coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) et condamné à la déportation, il se rallie finalement au régime de Napoléon Bonaparte. Ce dernier élève Jourdan au rang de maréchal d’Empire en 1804 sans toutefois lui confier de commandement prestigieux : Jourdan est simplement appelé par Joseph Bonaparte comme chef d'état-major à Naples en 1806, mais ne parvient jamais à coordonner l'action des autres maréchaux.

Rallié aux Bourbons lors de la Restauration monarchique en 1815, il obtient le titre de comte en 1816 et devient pair de France en 1819. Ministre des Affaires étrangères, il termine sa carrière comme gouverneur des Invalides.