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Juppé, Alain

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Juppé, Alain (né en 1945), homme politique français, Premier ministre de Jacques Chirac de 1995 à 1997, maire de Bordeaux, président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) de 2002 à 2004.

2 JEUNESSE ET FORMATION

Né à Mont-de-Marsan, dans les Landes, Alain Juppé est le fils d’un exploitant forestier. Son parcours scolaire, brillant, le conduit successivement à l’École normale supérieure (ENS), à l’agrégation de lettres classiques, puis, après l’Institut d’études politiques (IEP), à l’École nationale d’administration (ENA). Sorti dans les premiers en 1972, il choisit le corps de l’Inspection des finances, où il passe quatre ans avant d’entrer comme chargé de mission au cabinet du Premier ministre Jacques Chirac en 1976, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.

Conseiller technique au cabinet du ministre de la Coopération, Robert Galley (1976-1978), il rejoint Jacques Chirac à la Mairie de Paris en 1978, et devient en 1980 directeur des Finances et des Affaires économiques de la Ville de Paris.

3 UN FIDÈLE DE JACQUES CHIRAC

Délégué national du Rassemblement pour la République (RPR) au moment de la création du parti néogaulliste, de 1976 à 1978, Alain Juppé en est élu secrétaire national en 1984. Conseiller de Paris à partir de 1983, maire adjoint de la ville la même année, chargé des finances, il est élu député de Paris (XVIIIe arrondissement) en 1986, tout en siégeant au Parlement européen (1984-1986).

Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement dans le gouvernement de cohabitation formé par Jacques Chirac, sous la présidence de François Mitterrand (1986-1988), il est réélu à l’Assemblée nationale en 1988 et en 1993. En 1993, il est nommé ministre des Affaires étrangères, au sein du gouvernement d’Édouard Balladur, lors de la seconde cohabitation, et joue un rôle actif et reconnu lors des négociations internationales pour la paix en Bosnie.

Resté fidèle à Jacques Chirac alors que beaucoup, au sein de la majorité parlementaire, s’étaient prononcés en faveur d’Édouard Balladur, il est l’un des principaux organisateurs de sa campagne, et est nommé Premier ministre après sa victoire à l’élection présidentielle, en mai 1995. Élu le mois suivant maire de Bordeaux, succédant à Jacques Chaban-Delmas, il abandonne au mois d’octobre les fonctions de secrétaire général du RPR, qu’il occupait depuis 1988, et prend la présidence du parti néogaulliste, soulignant ainsi le rôle que cette formation politique allait être appelée à jouer au sein de la majorité présidentielle.

4 UN PREMIER MINISTRE CONTROVERSÉ (1995-1997)

Rapidement confronté, après son entrée en fonction, au décalage existant entre le discours de réforme sociale tenu pendant la campagne présidentielle de Jacques Chirac et la nécessité de faire face aux déficits sociaux, aux problèmes du chômage, à la préparation de l’économie française au passage à l’Union économique et monétaire (UEM), Alain Juppé enregistre au cours de l’année 1995 des records d’impopularité. La démission, en août 1995, du ministre de l’Économie et des Finances Alain Madelin, qui reproche au Premier ministre de s’éloigner des promesses de la campagne électorale, coïncide avec une vague d’attentats perpétrée par des terroristes islamistes qui accusent la France de collusion avec le gouvernement algérien.

En octobre 1995, la présentation d’un plan de réforme de la Sécurité sociale, prévoyant un retour à l’équilibre et une baisse des prestations, déclenche une série de grèves qui touchent l’ensemble du secteur public et paralysent le pays jusqu’au mois de décembre suivant. Ce mouvement social, le premier d’une telle ampleur depuis Mai 68, a souvent été analysé non pas seulement comme une opposition centrée sur le gouvernement, mais aussi comme l’expression d’une angoisse collective devant la mondialisation de l’économie, la logique libérale de la construction européenne et cette « fracture sociale « dont, précisément, Jacques Chirac avait fait l’un des thèmes de sa campagne. Entre-temps, également contesté pour avoir fait bénéficier sa famille de logements appartenant au domaine privé de la Ville de Paris, Alain Juppé offre sa démission au président de la République en novembre 1995, qui le reconduit immédiatement dans ses fonctions.

Poursuivant son action, avec l’ambition revendiquée de réformer et de moderniser la société française, jugée trop corporatiste, le gouvernement d’Alain Juppé commence à mettre en œuvre une réforme du système fiscal, devant permettre, à terme, une réduction des impôts.

Désireux de ne pas laisser à l’extrême droite le monopole d’une dénonciation globalisante de l’immigration, il fait également de la lutte contre l’immigration clandestine l’une de ses priorités, au prix d’actions parfois mal ressenties par une partie de l’opinion, comme l’expulsion par la police, au mois d’août 1996, d’Africains « sans papiers « réfugiés dans l’église Saint-Bernard, à Paris. Le vote, en 1997, de la loi Debré, durcissant le régime de l’entrée et de la sortie des étrangers, et imposant au maire de contrôler le départ des personnes étrangères séjournant momentanément dans sa commune, déclenche une forte mobilisation, et contraint le gouvernement à retirer la disposition controversée.

Accusé de présenter un abord froid et technocratique, il s’est appliqué, notamment après la publication d’un ouvrage de réflexions et de « notes «, Entre nous (1996), qui fait suite à la Tentation de Venise (1993), à donner de lui une image plus accessible.

5 PRÉSIDENT DE L’UMP (2002-2004)

À la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac en avril 1997, Alain Juppé prend la tête de la campagne électorale de la majorité présidentielle. Au lendemain du premier tour des élections, qui laissait prévoir la victoire de la gauche, il annonce son intention de démissionner après le second tour. Réélu député de la Gironde, remplacé au poste de Premier ministre par le socialiste Lionel Jospin, il est contraint de démissionner de la présidence du RPR face à l’hostilité conjuguée des partisans d’Édouard Balladur et de ceux de Charles Pasqua et Philippe Séguin, ce dernier lui succédant à la tête du mouvement gaulliste. Réélu maire de Bordeaux en mars 2001, il devient également président de la Communauté urbaine et n’intervient plus guère dans la vie politique nationale jusqu’à l’élection présidentielle de mai 2002 : il apparaît alors comme l’un des principaux conseillers de Jacques Chirac et comme le promoteur de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP). Au lendemain des élections législatives, au mois de juin suivant, remportées à la majorité absolue par l’UMP, il prend la direction provisoire de cette formation politique en gestation, ayant été lui-même réélu député de la Gironde avec 55,48 % des voix. Lors du congrès fondateur du nouveau parti, qui devient l’Union pour un mouvement populaire (UMP), le 17 novembre 2002 au Bourget, Alain Juppé est élu au poste de président de l’UMP avec 79,42 % des suffrages exprimés.

6 DE L’INÉLIGIBILITÉ AU RETOUR AUX AFFAIRES

En tant qu’ancien secrétaire général du RPR, Alain Juppé est condamné en février 2004 à une peine de dix-huit mois de prison avec sursis et dix ans d’inéligibilité dans l’affaire du financement du RPR, et fait appel. Au mois de mars, il doit faire face à la défaite de l’UMP lors des élections régionales et cantonales qui voient la droite recueillir 36,88 % des voix alors que la gauche obtient la majorité absolue des voix. Finalement, au mois de juillet 2004, il choisit de démissionner de la présidence de l’UMP et de son mandat de député.

Alain Juppé est condamné en appel à quatorze mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité au mois de décembre 2004, reconnu coupable de « prise illégale d’intérêt «. Il démissionne alors de ses fonctions de maire de Bordeaux et de président de la Communauté urbaine ; son adjoint Hugues Martin lui succède à la mairie et pour son mandat de député. Alain Juppé choisit de s’installer au Canada et d’enseigner à l’École d’administration publique de Montréal, puis revient en France en 2006 où il est de nouveau éligible – il publie à la suite de cette expérience France, mon pays : lettres d’un voyageur (2006). Le conseil municipal de Bordeaux démissionne au cours de l’été 2006 afin de permettre à Alain Juppé de se représenter devant les électeurs. Il est réélu maire de Bordeaux dès le premier tour de scrutin avec 56,24 % des suffrages exprimés au mois d’octobre 2006.

Au lendemain de l’élection à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy, à qui Alain Juppé s’est rallié dès 2005, Alain Juppé est nommé ministre d’État, ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables dans le gouvernement que forme François Fillon en mai 2007. Seul ministre d’État du gouvernement, Alain Juppé occupe une place centrale au sein de l’architecture gouvernementale, disposant de compétences élargies, à l’instar des transports qui sont de son ressort. Sensibilisé aux questions environnementales à l’occasion de son séjour au Canada, il a pour principale priorité de lutter contre le réchauffement climatique. Recevant dès sa nomination les principales associations de défense de l’environnement, il entend mettre en place un « Grenelle de l’environnement «, rassemblant gouvernement, associations et partenaires sociaux. Mais, battu aux élections législatives de juin 2007 dans la 2e circonscription de Gironde, il ne fait pas partie du gouvernement remanié au lendemain du scrutin. Jean-Louis Borloo le remplace dans ses fonctions de ministre d’État.

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