Devoir de Philosophie

Kagamé, Paul

Publié le 10/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Kagamé, Paul (1957- ), homme politique rwandais, élu président du Rwanda en 2000 par le Parlement et le gouvernement rwandais, puis réélu en 2003 au suffrage universel.

2 UN FILS DE RÉFUGIÉS TUTSI

Né dans le sud du Rwanda dans une famille tutsi, Paul Kagamé fuit son pays après la révolution hutu de 1959 et les massacres perpétrés contre les Tutsi. Il grandit dans les camps de réfugiés en Ouganda. À partir de 1980, il lutte au sein de la rébellion contre le régime ougandais, aux côtés de Yoweri Museveni. Après l’accession au pouvoir de ce dernier, en 1986, il entre dans l’armée ougandaise au service des renseignements (1986-1990).

3 UN DES FONDATEURS DU FRONT PATRIOTIQUE RWANDAIS (FPR)

En 1987, Paul Kagamé participe à la création du Front patriotique rwandais (FPR) : ce mouvement, dont l’objectif est de renverser le régime hutu au Rwanda, est principalement constitué de réfugiés tutsi en Ouganda, mais aussi de Hutu modérés. En 1990, le FPR envahit le Rwanda à partir de l’Ouganda, déclenchant une guerre civile entre Hutu et Tutsi. Paul Kagamé est alors aux États-Unis pour suivre une formation d’officier à Fort Leavenworth (Kansas). Après la défaite du FPR et la mort de son chef, le général Fred Rwigyema, Paul Kagamé rentre au Rwanda pour prendre la direction des opérations. Brillant tacticien de la guérilla, il met en place une discipline stricte au sein de ses troupes.

En août 1993, des accords de paix (accords d’Arusha) signés entre le gouvernement rwandais et le FPR tentent de mettre un terme à la guerre civile et prévoient la mise en place d’institutions de transition en vue de l’organisation d’élections démocratiques au Rwanda. Mais la violence s’exacerbe en avril 1994, après que le président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue burundais ont trouvé la mort dans l’explosion de leur avion abattu à Kigali. Au mois de juillet, les forces du FPR lancent l’assaut final et prennent le pouvoir. Ils mettent fin à un génocide, qui, en quatre mois, aura fait un million de morts parmi les Tutsi. Après la victoire du FPR, des centaines de milliers de Hutu fuient le pays vers le Zaïre voisin.

4 L’HOMME FORT DE L’APRÈS-GÉNOCIDE

Un gouvernement de transition est mis en place, avec pour président Pasteur Bizimungu, un Hutu modéré rallié au FPR. C’est toutefois Paul Kagamé, nommé vice-président et ministre de la Défense, qui incarne le véritable homme fort du pays. En 1996, il envoie l’armée rwandaise au Zaïre pour soutenir la rébellion du Congolais Laurent-Désiré Kabila ; en 1998, un rapport des Nations unies accusera les deux dirigeants d’être impliqués dans le massacre de 200 000 réfugiés hutu du Kivu (est du Zaïre).

À la suite de la démission, en mars 2000, de Pasteur Bizimungu, Paul Kagamé se fait élire président par le Parlement et le gouvernement, le 17 avril. Cette désignation intervient alors qu’un rapport confidentiel d’un enquêteur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), interne à l’ONU, est rendu public, le mettant en cause dans l’attentat d’avril 1994 contre l’avion des présidents rwandais et burundais.

5 LE PREMIER PRÉSIDENT RWANDAIS ÉLU AU SUFFRAGE UNIVERSEL

À la tête d’un pays dévasté et traumatisé par le génocide, le président rwandais s’attelle à la reconstruction et à la réconciliation nationale. Un tel défi ne tolère aucune opposition ou menace au nouveau régime, aussi bien de l’intérieur que venant de l’extérieur. C’est ainsi, au nom de la sécurité du Rwanda, que Paul Kagamé mène à partir de 1998 une guerre en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), soupçonnée de protéger des groupes rebelles hutu. Il donne cependant des signes de bonne volonté en signant en juillet 2002 un accord de paix avec la RDC, prévoyant le retrait des troupes rwandaises et le désarmement des rebelles.

À l’extérieur, cette posture défensive se traduit également par ses positions contre l’action du TPIR, alors que celui-ci envisage de poursuivre des officiers du nouveau régime pour des exactions commises durant le génocide. À l’intérieur, Paul Kagamé durcit progressivement son pouvoir, de plus en plus monopolisé par le noyau dur du FPR — en 2002, à l’approche de l’élection présidentielle de 2003, Pasteur Bizimungu est incarcéré pour atteinte à la sûreté de l’État.

Paul Kagamé mène cependant le pays à ses premières élections multipartites depuis l’indépendance. Le 25 août 2003, il est élu à la présidence de la République avec 95,05 p. 100 des suffrages. Son parti, le FPR, remporte largement les élections législatives avec 73,78 p. 100 des voix. Supervisé par des observateurs internationaux, ce processus électoral constitue une étape fondamentale dans la démocratisation du Rwanda. Selon la mission d’observation de l’Union européenne (UE), il est néanmoins entaché d’« irrégularités et de fraudes « (entraves aux activités de l’opposition, intimidations, arrestations, etc.).

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles