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Kornilov, putsch de

Publié le 19/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Kornilov, putsch de, coup d’État manqué du général russe Kornilov durant la Révolution bolchevique (25-27 août 1917).

En juin-juillet 1917, la Russie endure une crise profonde. Le gouvernement provisoire Kerenski se heurte aux soviets, dont le pouvoir grandissant le déstabilise. Les manifestations ouvrières de juillet soulignent le désir d’une révolution totale, sociale et politique. Le climat est encore alourdi par les jacqueries paysannes, par le récent fiasco militaire de Galicie (juin 1917) et par la crise économique et humaine due à la guerre.

2   DE LA CRISE À L’ATTENTE D’UN COUP D’ÉTAT SALVATEUR

Début juillet 1917, Kerenski cherche à museler l’opposition révolutionnaire en interdisant les journaux bolcheviques et en accusant les soviets de faire le jeu de l’Allemagne. La tension sociopolitique persiste malgré tout. Début août, la Russie des libéraux s’affronte à deux hypothèses : soit opter pour une répression brutale des bolcheviks, soit subir leur éventuelle offensive. Pour la majeure partie de la droite et selon le mot de Novossyltsev, président de l’Union des officiers de l’armée et de la flotte, seule une « dictature militaire « peut régler la crise.

Suivant cette logique, les forces politiques et associatives contre-révolutionnaires effectuent de grands préparatifs paramilitaires pour résister à une éventuelle révolution lancée depuis le soviet de Petrograd. Début août, le Centre républicain prépare un coup d’État. Son candidat, le général Kornilov, prévoit de prendre Petrograd, cœur du vivier révolutionnaire. Kerenski (à qui il doit son poste de commandant en chef des armées, mais auquel il s’oppose sur son projet de militarisation ultérieure de la société russe) feint de le soutenir, devinant d’emblée que Kornilov, en position de force, chercherait à renverser le gouvernement, une fois Petrograd prise.

3   UN PUTSCH AVORTÉ

Le 25 août 1917, le général Kornilov lance des troupes sûres, la Division Sauvage, sur Petrograd. Mais le 27, sa tentative de prise du pouvoir tourne court. À Petrograd, les bolcheviks réunis dans des organisations paramilitaires préparent la résistance à la tentative de putsch et pactisent avec les troupes qui devaient soutenir la Division Sauvage. Parallèlement, Kerenski se démarque de son chef des armées en le révoquant et en dénonçant publiquement ses objectifs. Le peuple apprend alors que Kornilov entend établir une dictature et la loi martiale à Petrograd, puis dans tout le pays, qu’il envisage de pendre les révolutionnaires et de destituer le gouvernement.

Sur un appel de Kerenski, postiers et télégraphistes bloquent les transmissions de l’état-major, cependant que les cheminots sabotent les voies ferrées qui doivent mener les troupes dirigées par Krymov jusqu’à Petrograd. Krymov est arrêté à Luga par des soldats loyaux au gouvernement, puis envoyé à Petrograd où il se suicide. Le plan de Kornilov s’écroule donc avant d’avoir pris forme et le putschiste est bientôt arrêté. Kerenski, félicitant les armées de « l’échec non sanglant de la mutinerie « reprend la main contre les soutiens de Kornilov qui n’entendaient pas affronter stricto sensu le gouvernement, mais lui forcer la main pour accéder au pouvoir.

Loin d’avoir étouffé la révolte politique nourrie par le mécontentement populaire et l’activisme bolchevique, la tentative de putsch de Kornilov a pour principale conséquence de finir de déstabiliser le pouvoir et d’ouvrir la voie à la Révolution d’Octobre.

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