Koursk, bataille de

Koursk, bataille de, bataille importante de la Seconde Guerre mondiale qui eut lieu dans l'ouest de la Russie, du 5 au 13 juillet 1943. Impliquant plus de 2 millions d'hommes et plus de 3 000 blindés, la bataille de Koursk est considérée comme la plus grande bataille de chars de l'histoire.

Après la défaite de la Wehrmacht à la bataille de Stalingrad, au début de l'année 1943, malgré l'opposition de Guderian, inspecteur général des blindés, et de Speer, responsable de la planification de l'économie de guerre et de l'armement, qui estimaient tous deux que la réorganisation des forces allemandes n'était pas encore suffisante, Hitler, comptant sur la qualité des nouveaux blindés de type Tigre pour reprendre l'offensive et porter à l'adversaire un coup fatal, décida l'attaque de la poche de Koursk. Le maréchal Gunther von Kluge, commandant pour le front russe central, décida d'attaquer, à 320 km au sud-est de Smolensk sur un saillant du front, en prenant l'ennemi en tenaille par des mouvements conjoints au nord et au sud, qui devaient permettre l'encerclement des forces soviétiques des généraux Vatoutine et Koniev. Ceux-ci avaient fait édifier, sur plus de 100 km, un réseau de défense antiblindé très puissant, et tous les villages avaient été transformés en positions fortifiées. Au début, l'attaque allemande sembla aboutir ; les 900 000 hommes de von Kluge, leurs 2 700 chars, soit 70 p. 100 des forces blindées allemandes, 10 000 pièces d'artillerie et 2 000 avions attaquèrent à la fois sur les flancs nord et sud les défenses soviétiques afin de tenter de les couper de leurs arrières. Les combats furent acharnés. Si les Allemands bénéficiaient d'une certaine supériorité aérienne, les canons antichars soviétiques réussirent à détruire 40 p. 100 des blindés allemands, et le reste commença à manquer de carburant et de munitions. Le 12 juillet, les Soviétiques engagèrent la contre-attaque avec des troupes fraîches, et le général Popov lançait la bataille d'Orel, à 160 km au nord de Koursk, obligeant von Kluge, le 13 juillet, à mettre fin à l'offensive allemande d'autant que le débarquement allié en Italie exigeait des transferts immédiats de renforts dans le Sud. Le 5 août, la prise d'Orel par l'armée soviétique confirma la défaite allemande.

L'opération « Citadelle «, nom de code de la bataille de Koursk, fut la dernière offensive d'envergure tentée par les nazis sur le front oriental : elle coûta à Hitler la disparition de plus de 100 000 hommes et des pertes irréparables à ses divisions blindées, jusque-là restées invincibles. Koursk fut appelée « le tombeau des blindés allemands «.