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Kreisky, Bruno

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Kreisky, Bruno (1911-1990), homme politique autrichien, chancelier social-démocrate d’Autriche de 1970 à 1983.

2 PARCOURS UNIVERSITAIRE ET POLITIQUE

Né à Vienne, dans une famille juive aisée, Bruno Kreisky étudie le droit et s’engage précocement dans le socialisme. Dirigeant des Jeunesses socialistes de Vienne, il est emprisonné de 1935 à 1937 à la suite de la violente répression de l’insurrection des sociaux-démocrates (février 1934) par le gouvernement Dollfuss. Après le rattachement de l’Autriche à l’Allemagne (voir Anschluss), il est de nouveau emprisonné en mars 1938, juste après avoir été promu docteur en droit. À sa sortie de prison (août 1938), il se réfugie en Suède où il fait la connaissance de Willy Brandt, le futur chancelier de la République fédérale d’Allemagne (RFA), et travaille en tant que correspondant pour divers journaux.

Après la Seconde Guerre mondiale, Bruno Kreisky démarre une carrière de diplomate. D’abord secrétaire à la légation autrichienne de Stockholm (1946-1951), il devient secrétaire d’État de la chancellerie fédérale, chargé des Affaires étrangères, de retour à Vienne (1953). En 1955, il joue un rôle important dans les négociations menées avec l’URSS, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, qui aboutissent au traité d’État (15 mai 1955) rétablissant officiellement la république d’Autriche. De 1956 à 1983, il est député au Conseil national (Nationalrat), la Chambre basse. Ministre des Affaires étrangères (1959-1966), il est l’artisan de l’adhésion de l’Autriche à l’Association européenne de libre-échange (AELE).

3 CHANCELIER D’AUTRICHE (1970-1983) ET PRÉSIDENT DU SPÖ

Président du Parti social-démocrate autrichien (Sozialdemokratische Partei Österreichs, SPÖ) de 1967 à 1983, Bruno Kreisky dirige le gouvernement autrichien de 1970 à 1983, fort de la majorité absolue de son parti au Conseil national. En 1983, ne disposant plus de cette majorité absolue, il quitte ses fonctions de chancelier et de président du SPÖ, dont il reste cependant président d’honneur jusqu’en 1987.

3.1 Politique intérieure

En matière de politique intérieure, Kreisky a œuvré en faveur du développement du système social, du plein emploi, de l’amélioration du système d’éducation nationale, de la libéralisation de la société, de la modernisation de l’économie et de la réforme du droit pénal et du droit de la famille.

3.2 Politique extérieure

Dans le domaine de la politique extérieure, il s’est fait le tenant d’une certaine neutralité de l’Autriche. Il s’est par ailleurs engagé en faveur d’une politique de détente entre l’Est et l’Ouest, pour le développement du dialogue entre le Nord et le Sud et surtout pour la paix au Proche-Orient. En 1978, il a ainsi travaillé avec Willy Brandt, Anouar al-Sadate et Shimon Peres à la mise au point d’un plan de paix pour le Proche-Orient, et il est à l’origine du sommet américano-soviétique qui s’est tenu à Vienne en 1979. Il a été critiqué, en particulier par la communauté juive, pour ses positions en faveur de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et ses attaques parfois vives à l’encontre de certains dirigeants israéliens tels que Menahem Begin. Néanmoins, son engagement en faveur de la paix lui a permis de jouir d’un grand crédit à l’échelle internationale.

Bruno Kreisky est l’auteur de la Social-démocratie et l’avenir (1976), écrit en collaboration avec Willy Brandt et Olof Palme.

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