Krivine, Alain

Krivine, Alain (1941- ), homme politique français, membre du bureau politique de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) de 1974 à 2006.

Né à Paris, fils de médecin, Alain Krivine s’engage en 1956 au sein des Jeunesses communistes. Il poursuit des études d’histoire tout en militant au sein de l’Union des étudiants communistes (UEC). Membre du Comité national de l’UEC à partir de 1958, il fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’Algérie. Ayant clandestinement adhéré à la IV^e Internationale trotskiste, Alain Krivine, devenu maître auxiliaire d’histoire, est exclu du Parti communiste français (PCF) en janvier 1966.

En avril de la même année, il fonde la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), active au sein des Comités Viêt Nam et durant le mouvement contestataire de Mai 68. Pendant ces deux années, Alain Krivine est secrétaire de rédaction dans une maison d’édition. La JCR est dissoute en juin 1968 et son dirigeant est arrêté et emprisonné le 10 juillet pour reconstitution de ligue dissoute. Libéré à l’automne, il participe à la création, en avril 1969, de la Ligue communiste, dissoute en juin 1973. Lui succèdent le Front communiste révolutionnaire puis la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), dont Alain Krivine est membre du bureau politique jusqu’en 2006.

Journaliste au journal Rouge, organe de la ligue trotskiste, depuis 1970, Alain Krivine s’est présenté pour la première fois à l’élection présidentielle en 1969 (il obtient alors 1,06 p. 100 des suffrages exprimés). Auteur de la Farce électorale (publié en 1969), Alain Krivine, emprisonné encore pour raisons politiques, est néanmoins candidat en 1974 (il recueille 0,37 p. 100 des suffrages exprimés), année où il publie Questions sur la révolution. En 1981 en revanche, il ne recueille pas le nombre de signatures nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle.

L’auteur de Mais si (1988) demeure la figure de proue de la Ligue communiste révolutionnaire, dont il tente, depuis le soutien apporté à l’ancien communiste Pierre Juquin en 1988, de faire un pôle rassemblant une gauche alternative qui réunirait, outre les trotskistes et les communistes refondateurs, les Verts, les associations et syndicats ainsi que la gauche du Parti socialiste. Dans le même esprit, il met en place un rapprochement avec Lutte ouvrière (LO) et Arlette Laguiller en vue de constituer une liste commune pour les élections européennes de juin 1999. Celle-ci obtient 5,2 p. 100 des voix et 5 sièges : Alain Krivine devient député européen. Il n’est pas réélu à l’issue du scrutin de juin 2004, l’union LCR-LO n’ayant obtenu que 2,56 p. 100 des voix et aucun député. En 2006, il quitte le bureau politique de la LCR afin de permettre un renouvellement des instances dirigeantes du parti, qui présente aux élections présidentielles de 2002 et 2007 Olivier Besancenot, âgé d’une trentaine d’années.