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La liberté dans l'habitude.

Publié le 22/02/2012

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Pour l'homme, l'habitude est une sorte d'existence naturelle, où par conséquent il n'est pas en état de liberté; cependant il est libre dans la mesure où... il n'y est plus dans un rapport d'intérêt, d'occupation et de dépendance vis-à-vis de la sensation. Le défaut de liberté n'est d'une part que formel puisqu'il concerne seulement l'être de l'âme; d'autre part relatif seulement puisqu'en toute rigueur il ne se manifeste que dans les mauvaises habitudes ou bien dans le cas où un autre but s'oppose à telle habitude; l'habitude du juste en général, de la moralité, possède le contenu de la liberté. Les diverses formes de délivrance que l'homme trouve dans l'habitude à l'égard des sensations sont les suivantes : a) la sensation immédiate est posée comme niée, comme indifférente. L'endurcissement aux sensations extérieures (froid, chaleur, fatigue corporelle, etc.), celui du sentiment du malheur constituent une force en ce sens que si le froid, la douleur sont bien ressentis par l'homme, du moins ces affections sont-elles reléguées à l'extériorité et à l'immédiateté; l'être général de l'âme s'y maintient pour soi comme abstrait et le sentiment de soi, la conscience, la réflexion ainsi que d'autres fins et d'autres activités ne s'y trouvent plus engagés. b) indifférence à l'égard de la satisfaction; les penchants et les désirs s'émoussent par suite de l'habitude d'être satisfaits; c'en est la libération rationnelle; la continence et les pratiques violentes auxquelles se soumettent les moines n'en délivrent pas, outre que cette méthode n'a rien de rationnel en son contenu; il va de soi que les désirs sont considérés suivant leur nature comme des déterminations concrètes finies et qu'ils sont eux-mêmes, ainsi que leur satisfaction, subordonnés comme des moments à la volonté rationnelle. c) dans l'habitude considérée comme dextérité, il ne faut pas seulement maintenir pour soi l'être abstrait de l'âme, mais il faut en faire une fin subjective dans la corporéité, celle-ci doit lui être soumise et il doit la pénétrer entièrement. W. F. HEGEL.

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