La mort de Turenne (27 juillet 1675) par Mme de Sévigné.
Publié le 22/02/2012
Extrait du document

« Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé ; et comme il y avait bien des gens avec lui, il les laissa à trente pas de la hauteur où il voulait aller et dit au petit d'Elbeuf : “ Mon neveu, demeurez là, vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnaître. ” M. d'Hamilton, qui se trouvait près de l'endroit où il allait, lui dit : “ Monsieur, venez par ici, on tirera du côté où vous allez. - Monsieur, lui dit-il, vous avez raison, je ne veux point du tout être tué aujourd'hui, ce sera le mieux du monde. ” Il eut à peine tourné son cheval qu'il rencontra Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : “ Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là. ” M. de Turenne revint, et dans l'instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenait le chapeau de Saint-Hilaire. Ce gentilhomme qui le regardait toujours ne le voit point tomber, le cheval l'emporte où il avait laissé le petit d'Elbeuf ; il était penché le nez sur l'arçon. Dans ce moment le cheval s'arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens, il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais. Songez qu'il était mort et qu'il avait une partie du cœur emporté.
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