La Noue, François de

La Noue, François de (1531-1591), militaire et historien français.

Né près de Nantes, il étudie l’histoire, la tactique et les sciences. Envoyé à la cour, il est page de Henri II, puis il fait ses premières armes au Piémont dans l’armée du maréchal d’Anville. Converti au protestantisme vers 1559, il est l’un des plus actifs lieutenant de Coligny pendant les guerres de Religion. Maître d’Orléans (12 octobre 1567), il participe également aux batailles de Saint-Denis (10 novembre) et de Moncontour (3 octobre 1569). En 1570, il perd un bras au siège de Fontenay-le-Comte, qu’il remplace par un bras de fer, d’où son surnom, « Bras de fer «. Ses prouesses militaires lui accordent un rôle de premier plan. Ainsi, délégué par les chefs protestants auprès du roi, il reste à la cour jusqu’en mai 1572, avant de partir pour les Provinces-Unies. Il s’empare alors de Valenciennes, et défend Mons assiégé par le duc d’Albe. Gouverneur de La Rochelle, il pousse les Rochelais à la rébellion (1573). En 1578, il repart pour la Flandre où, devenu général en chef, il prend Louvain, Bruges, Cassel (1579) et Ninove (30 mars 1580). Il est fait prisonnier à Iseghem par le roi d’Espagne Philippe II.

Enfermé dans la forteresse de Limbourg pendant 5 ans (1580-1585), il commente l’Histoire de Guichardin. Il rédige également des Discours politiques et militaires, publiés en 1587. Ce témoignage, où il relate l’histoire des trois premières guerres de Religion, le classe parmi les moralistes éminents du xvi^e siècle. Il y expose l’état de la France, de 1562 à 1570, dans 26 discours et traités sur l’armée, les finances, la justice et l’instruction publique. Il propose une réformation morale et modérée de l’armée et l’institution d’écoles militaires.

Libéré en 1585, il rallie Henri de Navarre, le futur roi de France. Il combat ensuite en Picardie (Senlis), en Normandie et à Belleville (1589-1590). En juin 1591, envoyé en Bretagne par Henri IV, il est blessé au siège du château de Lamballe, et meurt le 4 août.