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La paix de Dieu (commentaire)

Publié le 29/09/2011

Extrait du document

dieu

Introduction :

 

« L’an mil et la paix de Dieu forment ensemble un chapitre de l’Histoire de France. […] Le monde, la société sont si sauvages que les gens sont la proie de terreur (l’an mil), à moins que l’Église ne les organise autour d’elle dans la paix de Dieu. Voilà ce qu’on trouve dans la plupart des livres. Est-ce vrai ? «  Dominique Barthélemy s’interroge, tout comme nous, sur la paix de Dieu et sur ses répercutions au XIe siècle.

A cette époque, nous sommes dans un contexte de guerre dite privée. Ce sont principalement des seigneurs et des chevaliers qui se font la guerre comme représailles. Ils font justice eux même et cela peut durer plusieurs années jusqu’à ce qu’un arbitre, choisi d’un commun accord entre les deux adversaires, réussissent à les réconcilier. Cette situation était courante au XIe siècle, on peut dire que les temps féodaux étaient remplis de violence. C’est dans ce contexte qu’apparait le mouvement de la « paix de Dieu «. Elle se caractérise par des assemblées présidées par des évêques. Leur but était d’obliger les seigneurs à prêter serment sur des reliques, des serments de non-violence et de non-agression pour réduire toute cette agressivité. Le premier concile se tient en 989 en Aquitaine : c’est le concile de Charroux pour justement calmer les impétuosités des seigneurs et protéger la population.

D’ailleurs, dans le texte que nous avons sous les yeux, André de Fleury nous relate un évènement particulier de la paix de Dieu, à Bourges dans les années 30’s. Quelques points sur André de Fleury : il fut moine de l’abbaye de Fleury au XIe siècle, il est donc contemporain de ces évènements. Issu d’une famille seigneuriale plutôt aisée d’Orléans, il se consacre à l’écriture des « Miracula Sancti Benedicti « (miracles de Saint Benoit), une œuvre déjà commencée avant lui par Adrevald et Aimoin et qui sera continuée après sa mort par Raoul Tortaire et Hugues de Sainte Marie. Cette œuvre écrite en latin traite de la règle de Saint Benoit de Nursie, fondateur de la règle bénédictine.

Notre extrait nous situe dans les années 1034, où l’évêque de Bourges Aimon cherche à instaurer la paix de Dieu dans son diocèse mais au final, la « milice « va imposer son influence et ses serments dans la violence.

Dès lors, la question que l’on peut se poser c’est en quoi cette « milice de Bourges «, soit disant œuvrant pour la paix, constitua un dérapage du mouvement de la paix de Dieu ?

Une volonté d’imposer la paix, des moyens contradictoires et le point de vue ambigu d’André, tels sont les trois axes qu’il convient d’étudier successivement.

 

I/ L'Archevêque Aimon et sa volonté d'imposer la paix

A)   Le concile, un premier pas vers la paix

 

« Moi, dit-il, Aimon, archevêque de Bourges par le don de Dieu, de tout ce cœur et de toute cette bouche, je promets à Dieu et à ses saints d’observer ce qui suit de toute mon âme, sans déguiser une quelconque inimitié. Je soumettrai tous les envahisseurs de biens ecclésiastiques, les instigateurs des pillages, les oppresseurs des moines, des moniales et des clercs, et tous ceux qui attaquent notre sainte mère l’Église, jusqu’à ce qu’ils viennent à résipiscence, sans me laisser abuser par le charme des cadeaux ou être influencé par l’affinité de parents, de proches d’aucune manière, pour ne pas m’éloigner du droit chemin. « (L.19-26). Ce discours fut prononcé par l’archevêque de Bourges, Aimon de Bourbon lors du concile de Bourges en 1031. Ce concile touche principalement les « milites «, autrement dit les chevaliers qui auraient refusé de prêter le serment de Paix.

Ce discours est pour le moins agressif, belliqueux, mais même si cela s’adresse principalement à l’ordre des chevaliers, le discours et le pacte englobe une plus garde partie de la population. « Fort des avis de ses suffragant, il astreignit tous ceux qui étaient dans leur quinzième année ou plus à cette « loi «. « (L.3-4)  … et aussi « Les ministres du culte eux même ne seraient pas exceptés. « (L.7). Donc le peuple est inclue dans le pacte ainsi que les clercs. On a donc une « multitude du peuple « encadrée par des prêtres.

« Tous ceux qui attaquent notre sainte mère l’Église « La préoccupation première de la plupart des assemblées de Paix, et donc celle du concile de Bourges, est la protection du patrimoine ecclésiastique. L'autorité politique (le roi, le comte) ne parvenant pas à réprimer les seigneurs, l'Église doit donc prendre sa propre défense face à ces laïcs.

Mais s’il y a bien une chose qui diffère des autres paix de dieu c’est qu’il est dit que : « Bien au contraire, si la nécessité le réclamait, ils devraient les attaquer et les chasser par les armes. « (L.6-7). Les armes sont requises pour inciter les seigneurs à respecter le pacte et à prêter serment. Aimon forme donc une sorte d’armée au service de la paix.

 

B)   Une armée de la paix

 

« Je promets de marcher de toutes mes forces contre ceux qui auront osé transgresser ces interdits et de ne leur céder en aucune manière, jusqu’à ce que les tentatives des prévaricateurs soient vaincues. «(L26-28)

Premièrement, à la base même du serment, on peut voir qu’au lieu d’interdire la violence,  les personnes qui ont prêté serment s’engagent à faire respecter la paix, quitte à faire la guerre à ces ennemis de la paix. Cela reste la base d’un concile basique de paix de dieu, sauf qu’au lieu d’interdire, on passe à une politique d’action. Ils doivent se liguer contre l’ennemi, « qu’ils se comportent, d’un seul cœur, en ennemis de tous les violateurs du pacte prescrit « (L.4-5).

On retrouve aussi l’idée d’une armée (L.8-9) « Après s’être saisi des bannières dans le sanctuaire du Seigneur, ils marcheraient avec toute la multitude du peuple contre les corrupteurs de la paix jurée. «. En effet, lors des batailles, il n’est pas rare de voir les armées portée fièrement leur étendard, leur bannière pour montrer leur clan, leur fierté. Ici il s’agit de la bannière représentant les Saints sur lesquels ils ont prêté serment. Saint Étienne surement où les reliques sont conservées dans la cathédrale de Bourges.

Cette armée est très impressionnante, d’ailleurs André de Flery dit à (L.9-13) « Alors chassant partout les perfides, détruisant de fond en comble leurs châteaux, ils terrifieraient si bien les rebelles avec l’aide de Dieu que, la nouvelle de l’arrivée des fidèles se répandant partout, ils gagneraient leur salut dans la fuite, frappés par la terreur divine, abandonnant l’enceinte des cités par les portes ouvertes. «. Pourquoi est-ce si impressionnant ? Évidemment, ce n’est pas Dieu qui effraie les seigneurs. L’armée a pour chef un archevêque, issu de la grande famille des Bourbons qui est, avec celle de Déols, la plus puissante du Berry.  « La crainte et la terreur qu’ils inspiraient frappaient le cœur des infidèles à tel point que la multitude du peuple sans arme les effrayait comme si c’était une troupe d’homme d’armes. « (L.34-36) Cette phrase renforce l’idée que les seigneurs sont effrayé par Aimon en tant que grand Seigneur plutôt que par son armée sans arme. Cela aurait été une autre personne, moins importante, cela n’aurait pas eu le même effet.

 

On peut donc dire que l’influence de cette armée grandit mais peu à peu, elle va basculer dans la violence, une chose qu’elle réprouvait.

 

II/ Des moyens contradictoires : violence et répression pour faire régner la paix

A)   Le massacre de Bennecy ou la corruption de l’armée de Dieu.

 

« Forts par conséquent de l’aide céleste, ils affermissaient la paix de tous côtés, sous les ordres de Dieu, mais la racine et l’aliment de tous les maux, la cupidité, l’ivraie funeste, commença à croitre aux tiges du bien. « (L.43-45). Dès le livre 5,3, le décor est planté et André de Fleury change de camps. André de Flery nous montre que l’armée d’Aimon oublie l’aide de Dieu, et le pourquoi de leur mission. Ils prennent leur force pour la leur et exploite leur influence.

« Enfreignant la loi, ils vendent les droits de la paix contre de l’argent impur. « (L.45-46). On peut se demander ce qui se vend dans cette paix de dieu …  des pactes féodaux ? Des contributions de la part des églises défendues ? On serait plus porté sur la deuxième hypothèse mais rien n’est certain.

« Par le poison de leur fourberie, ils empoisonnent les garants du mandat de Dieu, et puis, quel malheur ! Ils gagnent l’esprit du prélat lui-même. « (L.46-48). Ainsi, même Aimon fut touché par cette cupidité d’après André de Flery, mais nous verrons aussi plus tard qu’il y a d’autres raisons. Dans tous les cas, comme il est le dirigeant de cette armée, il ne peut qu’influencer la milice, renforcer, incités les hommes à continuer dans cet esprit. Et ce changement est d’autant plus flagrant avec l’attaque du château de Bennecy.

« Ledit évêque, trompé par le pouvoir de l’argent inique et emporté par la passion, exerçait sa violence partout autour de lui ; oubliant sa dignité sacerdotale, il attaque Bennecy, le château d’un certain Étienne, avec la multitude du peuple de Bourges. « (L.50-52). André de Fleury critique le fait que l'archevêque Aimon a versé du sang innocent lors de la guerre contre un certain Etienne, il dirige le siège de Bennecy, un de ses châteaux. En cela, il est « oublieux de son épiscopat «, de sa fonction d'évêque, de son rôle de diffuseur de la paix. André de Fleury accroche le lecteur par les sentiments, en lui dépeignant le massacre commis à Beneciacum.

« L’assiégeant de toutes parts, ils le brulent par le feu avec 1400 personne et davantage, de l’un et l’autre sexe (personnes n’est épargné, ni les femmes enceintes, ni les enfants). « (L.54-56). Il cherche à nous inspirer la pitié, et donc à basculer du coté de Eudes, tout comme lui.

« Peu après, Dieu tout-puissant voulant venger le sang de ses serviteurs poussa l’évêque à astreindre le seul qui fût rebelle, Eudes, à souscrire le pacte commun, ou à l’attaquer sans retard par les armes. « (L.59-61). Dieu, toujours d’après André de Fleury va donc utiliser Eude comme appât, pour voir jusqu’où irai Aimon dans sa volonté d’imposer la paix de Dieu en oubliant la valeur même de la paix.

 

B)   Le revers de la médaille pour Aimon :

 

« Alors que les deux armées se tenaient déjà face à face, un fracas venu du ciel se fit entendre pour les pousser à reculer ; comme elles n’obtempéraient pas, un énorme globe de lumière et de foudre tombe au milieu d’eux pour que soit accompli ce qui est dit : ‘foudroie de la foudre et tu les disperseras ; envoie tes flèches et tu les ébranleras’. « (L.65-68). Le signe et l’oracle sont tout de même ambigus puisqu’il y a deux armées : à qui s’adresse la prédiction ? Ne voit-on pas dans cette foudre même un présage de victoire, au sein de l’armée du pacte ? D’ailleurs, si le Ciel vient à l’aide d’Eudes de Déols, c’est parce qu’il s’aide lui-même par une ruse de guerre. Dans le livre de Georges Duby, il est dit qu’ils sont aveuglés par l’orgueil, ils provoquent Dieu et ne veulent pas entendre son message.

André de Fleury montre donc la punition de Dieu envers un évêque trop préoccupé par la guerre, une punition envers un homme qui avait succombé aux péchés car ne l’oublions pas, André est un moine, il vit donc coupé du monde et suit les règles bénédictines. Ainsi, cet épisode joue en faveur du mouvement bénédictin, prouvant alors que les hommes s’exposent au péché à l’extérieur, à la cupidité essentiellement d’après le texte.  « Le nombre des morts est innombrable : dans un seul vallon succombèrent 700 clerc et davantage. « (L. 81-82). Ici il compte uniquement les morts des clercs pour montrer à quel point il est facile de succomber au pouvoir. « C’est ainsi qu’ils perdirent la vie et la victoire de par un jugement de Dieu des plus équitables. « (L.82-83). Voilà comment André clos ce chapitre, en montrant l’inefficacité des milices en se référant à Dieu car il est seul juge et ce n’est pas aux hommes de transmettre son jugement et de trancher à sa place.

 

Mais comme on a pu le remarquer, André adopte un point de vue particulier en se cantonnant à la religion et surtout il change de camp au beau milieu du récit. Peut-on seulement se fier aux « miracles de Saint Benoit « ?

III. Un récit à nuancer :

A)   Le point de vue ambigu d’André de Fleury :

 

On peut noter quelques incohérences dans ses propos.

« Leur reprochant de ne pas avoir observé la paix, comme pour offrir à Dieu une vengeance, il veut livrer aux flammes le château et ordonne de le détruire de fond en comble. « (L.52-54). Mais Aimon ne se bat-il pas pour la même cause expliquée plus haut ? Il respecte son serment qui est de,  « si la nécessité le réclamait, ils devraient les attaquer et les chasser par les armes. «. Pourtant André de Fleury semblait approuvait une telle rigueur de la part de l’évêque. Il paraît donc se contredire mais il justifie son revirement en expliquant qu’en réalité les victimes de la guerre ne sont pas souvent les coupables : « le juste périt à la place de l’impie «.

On peut aussi remarquer qu’à travers ce récit, André nous offre un critique de la société, tout du moins son point de vue. « Et leur cœur se flétrissait tant qu’oubliant leur chevalerie, ils étaient mis en fuite par des humbles, des paysans, abandonnant leurs forteresses comme s’il s’agissait des cohortes de plus puissants roi. « (L. 36-38). A ses yeux, la chevalerie est un ordre à part, une catégorie sociale investie certes d’une fonction militaire mais aussi se devant d’avoir une qualité morale : le bon cœur. Dans cette première phrase on voit donc que les chevaliers trahissent leur devoir et oublient leur principale qualité. Voilà donc la première catégorie, la deuxième concerne le peuple, les laïcs. Plusieurs, on le voit l’associer à l’adjectif « multitude «. André la regarde de haut, lui qui vient de la noblesse. (La société monastique se recrute dans la noblesse). Et enfin, comme c’est un moine, il est condescendant envers la troisième classe de l’ordre féodal, les clercs qui ne sont que des « ministres «, des « auxiliaires «. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’il dénombre les pertes cléricales lors de la bataille face à Eude de Déols.

 

André de Fleury avec ses « miracles de saint benoit « nous offre une des seules sources que l’on a sur cet événement, une source sur laquelle de nombreux historiens s’appuient mais il en oublie la chronique de Déols.

 

B)   La chronique de Déols : un point de vue différent 

 

Selon André de Fleury, Aimon s’attaque à Eude pour l’obliger à prêter serment, mais la chronique de Déols au contraire ni fait aucune allusion. Cependant, elle laisse sous-entendre un autre point de vue. La vallée du Cher, au Sud/ouest était une scène de conflit pour la possession d’un château qui dominerait le lit du cher à un endroit facilement praticable. On assiste apparemment à une querelle entre les vicomtes de Bourge et les seigneurs de Déols. Donc si on combine les deux sources, il se pourrait que cet évènement soit une sorte de détournement de la paix de Dieu au profit des intérêts territoriaux du vicomte et archevêque Aimon. Quoiqu’il en soit, le 18 janvier 1038 fut un véritable désastre par Aimon.

 

La décision soudaine de jucher des gens de la « plèbe « sur des montures n’est pas unique, et elle n’a pas toujours le caractère d’une ruse, il y a parfois de vraies cavaleries improvisées. Ici le stratagème provoque la peur : les armées féodales fuient et se dérobent beaucoup, soit parce qu’un butin leur suffit, soit par prudence, soit par panique.

Le moine de Déols ne sait pas, ou ne veut pas savoir que l’armée vaincue était une commune diocésaine. Il ne voit pas là qu’un épisode du conflit entre la famille d’Eudes et le vicomte de Bourges pour des terres, un conflit inexistant dans le récit d’André.

Beaucoup d’historiens négligent encore la source de Déols, voyant dans l’œuvre d’Aimon un bon exemple de milice de paix épiscopale, commentant une querelle féodale classique dans laquelle Aimon se laissa emporter comme d’autres avant lui.

 

Conclusion

Ce texte d’André de Fleury nous offre une vision assez limité de la milice de Bourges, mais que nous pouvons compléter grave à la Chronique de Déols. Ainsi, nous avons donc un mouvement de la paix de Dieu qui s’écarte, non pas uniquement à cause d’une soudaine cupidité, mais d’une querelle féodale qui durait depuis quelques temps déjà. La milice de bourges fut une sorte de prétexte pour avoir la main mise sur un domaine et concurrencer le Seigneur de Déols.

Cependant, André cherche à travers son récit à faire une sorte de critique de la société. En effet, il énonce bien les trois ordres : la chevalerie courageuse et au bon cœur, le peuple laïc et les clercs. Cet épisode pour lui est un bon moyen de montrer que l’ordre féodal ne peut être remis en cause, qu’il doit demeurer ainsi.

Malgré cet épisode sanglant de la part de « l’Église «, la paix de Dieu continuera et les évêques continueront de chercher à contrôler la paix et la guerre en fonction de leurs désirs. En cela, elle incarne en quelque sorte les prémices des croisades.

 

 

« L’archevêque de Bourges, Aimon, voulu établir la paix par serment dans son diocèse. « (L.1-2)

è    Qui est Aimon ?

«  Il convoqua les évêques de sa provinces « (L.2)

è     Quel concile ?

« Fort des avis de ses suffragant, il astreignit tous ceux qui étaient dans leur quinzième année ou plus à cette « loi «, à savoir qu’ils se comportent, d’un seul cœur, en ennemis de tous les violateurs du pacte prescrit et qu’ils ne se soustraient d’aucune manière à la saisie de leurs biens. « (L.3-6)

è     ??????

« Bien au contraire, si la nécessité le réclamait, ils devraient les attaquer et les chasser par les armes. « (L.6-7)

è    La violence commence déjà à apparaitre, et on voit vraiment cette milice devenir une armée

« Les ministres du culte eux même ne seraient pas exceptés. « (L.7)

è    Ministre du culte, on voit l’arrogance d’André par rapport au peuple et au clergé, il se sent supérieur. Cela montre aussi une milice qui mêle peuple et Église.

« Après s’être saisi des bannières dans le sanctuaire du Seigneur, ils marcheraient avec toute la multitude du peuple contre les corrupteurs de la paix jurée.  « (L.8-9)

è    Qui sont les corrupteurs. Critique de la multitude du peuple. Quelles bannières, quel sanctuaire ?

« Alors chassant partout les perfides, détruisant de fond en comble leurs châteaux, ils terrifieraient si bien les rebelles avec l’aide de Dieu que, la nouvelle de l’arrivée des fidèles se répandant partout, ils gagneraient leur salut dans la fuite, frappés par la terreur divine, abandonnant l’enceinte des cités par les portes ouvertes. « (L.9-13)

è    Volonté d’inspirer la peur

« On les verrait, comme un autre peuple israélite, exercer leur colère contre la multitude de ceux qui ignore Dieu et les poursuivre avec une telle insistance qu’ils les forceraient à revenir observer les droits du pacte non accompli. « (L.13-16)

è    Voir pourquoi (peuple israélite). On force les chevaliers et les seigneurs à signer le pacte

« Et quelles furent les stipulations de ce pacte corroboré sous serment par l’archevêque lui-même avec tous les autres évêques de sa province, nous jugeons digne de l’insérer dans ces écrits. « (L.17-19)

è    Aimon lui-même à prêter serment sur les reliques. Volonté d’insérer le pacte dans les écrits, preuve écrite.

« Moi, dit-il, Aimon, archevêque de Bourges par le don de Dieu, de tout ce cœur et de toute cette bouche, je promets à Dieu et à ses saints d’observer ce qui suit de toute mon âme, sans déguiser une quelconque inimitié. Je soumettrai tous les envahisseurs de biens ecclésiastiques, les instigateurs des pillages, les oppresseurs des moines, des moniales et des clercs, et tous ceux qui attaquent notre sainte mère l’Église, jusqu’à ce qu’ils viennent à résipiscence, sans me laisser abuser par le charme des cadeaux ou être influencé par l’affinité de parents, de proches d’aucune manière, pour ne pas m’éloigner du droit chemin. Je promets de marcher de toutes mes forces contre ceux qui auront osé transgresser ces interdits et de ne leur céder en aucune manière, jusqu’à ce que les tentatives des prévaricateurs soient vaincues. « (L.19-28)

è    Pacte d’Aimon. Désigne qui sont les cibles de cette paix de dieu. Aucune pitié.

« Ayant fait cette déclaration solennelle sur les reliques d’Étienne, protomartyr du Christ, il exhorte ensuite tous les autres à faire de même. « (L.29-30)

è    Qui est Saint Étienne, pourquoi lui. Oblige les autres à en faire de même.

« Ceux-ci obéirent d’un seul cœur et demandèrent, agissant en commun dans chaque évêché, à tous ceux – comme nous l’avons annoncé auparavant – qui étaient dans leur quinzième année ou plus, habitants du diocèse et de la province ecclésiastique [de Bourges], de souscrire à la même promesse dans chaque évêché de la province. « (L.30-34)

è    On étend la paix de Dieu, diffusion et rappel de l’âge.

« La crainte et la terreur qu’ils inspiraient frappaient le cœur des infidèles à tel point que la multitude du peuple sans arme les effrayait comme si c’était une troupe d’homme d’armes. « (L.34-36)

è    Répétition de la « multitude «, insiste sur le « sans arme «. André aime cela, mais un peu louche quand même, cela fait partie des « miracles «.

« Et leur cœur se flétrissait tant qu’oubliant leur chevalerie, ils étaient mis en fuite par des humbles, des paysans, abandonnant leurs forteresses comme s’il s’agissait des cohortes de plus puissants roi. « (L. 36-38)

è    Critique des chevaliers qui ne se montrent pas à la hauteur de leur rang de chevalier. Critique d’André sur l’ordre social. Met la milice au rang d’armée royale.

« C’est ainsi qu’il châtia la dureté des puissants grâce à une arme aussi humble et qu’ils obéissaient malgré eux à ses ordres. Seul subsista, parmi toute la multitude, Eudes de Déols, que le jugement de Dieu réservait à la vengeance de ces maux. « (L. 40-43)

è    Qui est Eudes de Déols ? Phrase un peu flou, on ne sait pas de quelle vengeance il parle …

« Forts par conséquent de l’aide céleste, ils affermissaient la paix de tous côtés, sous les ordres de Dieu, mais la racine et l’aliment de tous les maux, la cupidité, l’ivraie funeste, commença à croitre aux tiges du bien. « (L.43-45)

è    André commence un nouveau livre et son avis change. ? Il est moins favorable. L’ivraie : Graminée sauvage qui est nuisible pour la pousse des céréales, seule graminée dont les graines sont toxiques, à hautes doses, pour l'homme. Consommée en petite quantité, elles induisent des effets comparables à l'ivresse, d'où son nom populaire. La milice devient mauvaise

« Enfreignant la loi, ils vendent les droits de la paix contre de l’argent impur. « (L.45-46)

è    Demandent de l’argent, des impôts au nom de Dieu.

« Par le poison de leur fourberie, ils empoisonnent les garants du mandat de Dieu, et puis, quel malheur ! Ils gagnent l’esprit du prélat lui-même. « (L.46-48)

è    Celui-là même qui avait instauré ce pacte l’enfreint !

« Trompé, cachant dans sa bourse inique (très injuste) le sang des innocents, livrant la grâce du roi du Ciel, il ne resta pas longtemps riche du talent qui lui avait été confié. « (L.48-49)

è    Annonce déjà la perte du prélat.

« Ledit évêque, trompé par le pouvoir de l’argent inique et emporté par la passion, exerçait sa violence partout autour de lui ; oubliant sa dignité sacerdotale, il attaque Bennecy, le château d’un certain Étienne, avec la multitude du peuple de Bourges. « (L.50-52)

è    Qui est Étienne ? Où se trouve Bennecy ? Tombe dans la violence, la violence qu’il cherche à éteindre du diocèse à la base.

« Leur reprochant de ne pas avoir observé la paix, comme pour offrir à Dieu une vengeance, il veut livrer aux flammes le château et ordonne de le détruire de fond en comble. « (L.52-54)

è    Prétexte bidon, use de la violence extrême. Flamme, volonté de bruler comme l’enfer.

« L’assiégeant de toutes parts, ils le brulent par le feu avec 1400 personne et davantage, de l’un et l’autre sexe (personnes n’est épargné, ni les femmes enceintes, ni les enfants). « L.54-56)

è    Aucune pitié, aucun pardon ce qui va à l’encontre des notions de l’Église. Éradiquer le problème à la base en tuant tout le monde.

« Gratifiés de ce triomphe, ils reviennent chez eux, dansant d’une joie misérable. Et Etienne est livré à l’un des cachots de la prison de Bourges. « (L.56-58)

è    On voit parfaitement la position d’André ici. Et Étienne est le seul survivant, comme pour garder une trace de leur triomphe, une sorte de trophée.

« Peu après, Dieu tout-puissant voulant venger le sang de ses serviteurs poussa l’évêque à astreindre le seul qui fût rebelle, Eudes, à souscrire le pacte commun, ou à l’attaquer sans retard par les armes. « (L.59-61)

è    Message divin pour pousser Aimon a sa perte. Joue son jeu pour le pousser vers Eude et se venger de la mort des innocents. Nouveau livre, nouvel évènement -> direction Déols

« Il trouva un esprit rendu inflexible de par la volonté de Dieu ; alors encore imprégné du sang des innocents, il rassembla de partout ses auxiliaires, accompagnés d’un énorme cortège de ministres de Dieu, et confiant en des sorts favorables, part à la rencontre de l’armée ennemie. « (L.61-64)

è    Aimon est aveuglé, il croit faire tout cela pour dieu alors quand il lui envoie ce message, il y répond de suite, sans se préparer ni se ressourcer après la bataille contre Étienne. Des clercs sont aussi présents dans l’armée.

« Alors que les deux armées se tenaient déjà face à face, un fracas venu du ciel se fit entendre pour les pousser à reculer ; comme elles n’obtempéraient pas, un énorme globe de lumière et de foudre tombe au milieu d’eux pour que soit accompli ce qui est dit : ‘foudroie de la foudre et tu les disperseras ; envoie tes flèches et tu les ébranleras’. « (L.65-68)

è    Dieu se mêle du combat et cherche à impressionner Aimon et son armée, ils n’entendent d’ailleurs pas le premier message.

« Alors le peuple se rend compte qu’il est de beaucoup inférieur à la partie adverse, qui dépasse en nombre le sable de la mer. « (L. 69-70)

è    N’est plus aveuglé, se rend compte de son erreur.

« Ils prennent donc la décision de faire monter les fantassins sur des animaux quelconques et de les mêler aux cohortes de chevaliers afin qu’on les prenne pour des chevaliers tant par leur ressemblance avec un cavalier que par le port des armes. Sans retard, 2.000 hommes de la multitude de la plèbe montent des ânes et son répartis au milieu des cavaliers, agrégé de l’ordre équestre. « (L.70-74)

è    Critique d’André qui dit que l’on ne peut mêler le peuple au rang de chevalier, ils ne sont pas à la hauteur. Tentative de ruse militaire.

« Mais terrifiés, ils prennent la fuite le longs des rives du Cher et, tombant dans la rivière, les cadavres des mourants forment comme un pont  permettant l’avancée de leurs ennemis, si bien qu’il en périt d’avantage par les épées de ceux de leur propre camp que par celle de leurs poursuivants. « (L.74-78)

è    Fuite parce qu’ils ne sont pas chevaliers, et cette erreur permet à l’ennemi d’avancer plus encore. Dernière phrase floue

« Les gens de Déols les poursuivirent par-derrière, les frappent par le fer, en font un massacre ; comme ils ne peuvent traverser à la nage ces tourbillons d’eau, ceux de Déols tuent leurs ennemis en débandade sur les corps même des morts, comme nous l’avons dit. « (L.78-81)

è    Poursuite d’Eude de Déols, rappel qu’ils traversent grâce aux morts.

« Le nombre des morts est innombrable : dans un seul vallon succombèrent 700 clerc et davantage. « (L. 81-82)

è    Montre que les clercs ne sont pas faits pour la guerre vu le nombre important de morts dans cette seule classe.

« C’est ainsi qu’ils perdirent la vie et la victoire de par un jugement de Dieu des plus équitables. « (L.82-83)

è    Dieu reste seul juge de la situation. La paix de Dieu ne peut se faire par les hommes. 

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