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La poésie lyrique

Publié le 17/01/2022

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1. La lyre, instrument des dieux

 

L’adjectif lyrique est dérivé du mot grec "lura" qui désignait « la lyre «, instrument de musique antique dont on se servait pour accompagner les chants et les hymnes religieux. La poésie lyrique, dont Orphée est le symbole, est une mélodie qui associe l’expression du moi et la musicalité.

Selon la mythologie grecque, la lyre fut conçue par le dieu Hermès, encore enfant, à l’aide d’une carapace de tortue à laquelle furent attachées sept cordes. Cet instrument fut offert à Apollon qui en jouait, entouré des Muses. Il appartint ensuite à Orphée, le fils d’Apollon, qui reçut de son père le don de charmer la nature. Il captivait par ses chants tous ceux qu’il approchait : les personnes, les animaux, les arbres et même les rochers. Il est le symbole de la puissance des émotions que la poésie peut transmettre.

 

 2. Les principaux thèmes lyriques

 

Le lyrisme est fondé sur le désir de faire partager au lecteur les sentiments et les émotions que l’on éprouve. La poésie lyrique exprime les passions qui animent le cœur humain.

Ce sont avant tout les grandes préoccupations humaines :

 

    ➢ L’amour qui peut être vécu avec douceur ou passion. Il peut être heureux ou malheureux, comblé ou déçu. (Cf.  « Je vis, je meurs… «, Sonnets, 1555, Louise LABÉ, « Vieille chanson du jeune temps «, Les Contemplations, 1856, Victor HUGO, « Parfum exotique «, Les fleurs du mal, Charles BAUDELAIRE, « Mon rêve familier «, Poèmes saturniens, 1866, Paul VERLAINE, « La courbe de tes yeux… «, Capitale de la douleur, 1926, « Je t’aime «, Le Phénix, 1950, « Les mains d’Elsa «, Le Fou d’Elsa, 1963).

 

    ➢ La mort qui obsède les poètes parce qu’elle est inévitable et qu’elle place les humains face à l’inconnu, source d’angoisse. (Cf. « Je n’ai plus que les os… «, Derniers vers, 1586, Pierre De RONSARD, « Demain, dès l’aube… «, 1847, Les Contemplations, « Notre vie «, le temps déborde, 1947, Paul ELUARD).

 

    ➢ Le temps qui passe. C’est la succession des heures et des jours qui mène à la mort. Les poètes s’interrogent donc souvent sur la fuite du temps. Il détruit, abîme, mais il est aussi source d’apaisement, de consolation, d’oubli. (Cf. « Le Lac «, Méditations poétiques, 1820, Alphonse de Lamartine, « Le Pont Mirabeau «,  1913, Guillaume APOLLINAIRE).

 

                                                                      … / …

 

        ➢ La nostalgie du pays natal  qui devient presque un paradis perdu et que les poètes idéalisent, lorsque leur vie ne leur réserve que des désillusions.           («  Heureux qui, comme Ulysse… «, Les Regrets, 1558, Joachim Du BELLAY).

 

        ➢ La nature dans laquelle les poètes trouvent un écho à leurs sentiments (Cf. « Aube «, Variations du cœur pensif, 1911, Cécile PERRIN). Un grand nombre d’entre eux, en particulier au XIXe siècle, lient l’expression des émotions à des paysages particuliers. C’est ainsi que les lieux élevés (montagnes, promontoires, etc.) comme la proximité de l’eau (lacs, mers, etc. …) favorisent la réflexion, la méditation ou encore la rêverie. (« Le Lac «, Méditations Poétiques, 1820, Alphonse de LAMARTINE).

 

 3. L’expression lyrique

 

Le poète Paul Valéry (1871 – 1945) a défini le lyrisme comme « le développement d’un cri «. La poésie lyrique, par sa musicalité, par ses figures de style, transforme le cri en chant.

Les formes d’expression du lyrisme se sont modifiées en fonction des époques et des courants littéraires. Les poètes utilisent des formes fixes (sonnet, ballade …) mais aussi des vers libres (Cf. les écrivains du XXe et du XXIe siècle).

 

           ➢ L’emploi du « je «

 

La première personne s’impose pour exprimer des sensations, des sentiments, des émotions. Elle fait référence à la voix du poète qui évoque sa vie intérieure tout en exprimant un sentiment universel.

 

           ➢ Les figures et procédés de style

 

- Les comparaisons, les métaphores et les métonymies expriment de manière originale et poétique des émotions, des états d’âme. Elles évitent la platitude.

- Les antithèses et les oxymores soulignent les conflits intérieurs.

- Les répétitions et les anaphores traduisent la force de certains sentiments.

- Les exclamations et les apostrophes manifestent "l’irruption" des sentiments.

 

                      ➢ Les rythmes et les sonorités

 

Les rythmes (longueur de vers, coupes, rejets ou enjambements), les harmonies de sons (rimes, assonances, allitérations) mettent en valeur la musicalité des poèmes.

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