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La retraite est-elle un droit social ?

Publié le 22/03/2011

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   La retraite : un droit social    C’est en 1910 que la loi française instaure un régime général (mais non obligatoire pour tous) d’assurance vieillesse pour les ouvriers et paysans, et en 1930 qu’est généralisé le système « d’assurances sociales « qui devient obligatoire. C’est une décision politique, qui n’a rien à voir avec une prétendue faillite des compagnies d’assurances privées, qui avaient su amortir le choc des inflations successives. Le régime de Vichy (1941) puis la Libération (1945) accentuent encore le caractère social des retraites : c’est un droit reconnu par la société à chaque Français, les cotisations pour le couvrir sont obligatoires, leur niveau est fixé par l’administration de la Sécurité Sociale, de même que le montant et les modalités des pensions. C’est une forme de solidarité intergénérationnelle, mais au lieu d’être libre et privée, elle devient obligatoire et publique. D’autre part, alors que les compagnies d’assurances privées appuyaient le service des pensions et rentes sur la rentabilité de leurs placements, la Sécurité Sociale renonce à la capitalisation. Le système dit « de répartition « consiste à payer les pensions de 2010 avec les cotisations rentrées en 2010.    Mais aussi un droit personnel    En prenant en charge de façon obligatoire les retraites des Français, l’autorité publique les a privés de toute une série de libertés : liberté de choisir l’âge de leur fin d’activité professionnelle, liberté d’étaler dans le temps leur effort d’épargne (certains trouveraient suffisant de cotiser à partir d’un certain âge, correspondant à un certain revenu, liberté de valoriser l’épargne suivant la technique voulue (gestion personnelle, assurance-vie, immobilier, etc.), liberté du niveau de pension recherché (en fonction du patrimoine, du contexte familial, etc.).  Sans doute les personnes disposant de revenus suffisants peuvent-elles retrouver une part de ces libertés en constituant une épargne de précaution et en la valorisant (16 millions de contrats d’assurance-vie en France). Mais cela revient pour elles à payer deux fois pour leur retraite, et cette faculté est interdite aux personnes les plus modestes.  On observe cependant que dans la plupart des pays où les retraites sont menacées, les gouvernements retreignent le champ des retraites publiques obligatoires par répartition pour élargir celui des retraites privées volontaires, principalement sous forme de comptes personnels de retraites, formule qui a pour elle l’efficacité (en 20 ans on a des résultats équivalents à ceux de 40 ans de répartition) et la liberté (elle autorise la flexibilité pour chaque assuré).   

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