Lac Meech, accord du

Lac Meech, accord du, ensemble de réformes constitutionnelles convenues, en 1987, entre les provinces et le gouvernement fédéral dans le but de permettre au Québec de ratifier la loi constitutionnelle de 1982.

En 1982, la Constitution canadienne est rapatriée de Londres, consacrant ainsi l’indépendance du pays. Cependant, les problèmes posés par la manière de procéder du Premier ministre Pierre Trudeau incitent le Québec à refuser la nouvelle Constitution. Le nouveau Premier ministre Brian Mulroney cherche pour sa part à jeter les bases d’une entente qui permettrait de rallier les diverses parties. Il y réussit lors d’une rencontre tenue au lac Meech, situé au nord d’Ottawa. Robert Bourassa, le dirigeant québécois, signe avec le pouvoir fédéral un projet d’accord, qui reconnaît le peuple québécois comme une « société distincte « et restaure son droit de veto pour les modifications constitutionnelles importantes. L’ensemble des provinces obtient un droit de regard sur les politiques économiques et financières du gouvernement fédéral. Cette entente, connue sous le nom d’« accord du lac Meech «, doit être soumise à l’approbation des divers parlements au cours des trois années à venir. Cependant, malgré les efforts de Brian Mulroney, les provinces anglophones ne sont pas convaincues ; ainsi, en 1990, le Manitoba et Terre-Neuve (Terre-Neuve-et-Labrador depuis décembre 2001) refusent de ratifier l’accord.

L’absence de ratification de l’accord du lac Meech provoquera un renouveau du mouvement séparatiste au Québec et sera suivi de nouvelles négociations, en particulier à Charlottetown, dans l’île du Prince-Édouard, en 1991 et en 1992. Ainsi, un nouvel accord prévoyant, entre autres une meilleure représentation et une certaine reconnaissance du Québec, y sera élaboré. Cet accord soumis cette fois à un référendum pan-canadien, sera lui aussi rejeté en octobre 1992.