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Laforgue

Publié le 19/10/2012

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laforgue

                      Méditation grisâtre

 

 

 

Sous le ciel pluvieux noyé de brumes sales,

Devant l’Océan blême, assis sur un ilôt,

Seul, loin de tout, je songe au clapotis du flot,

Dans le concert hurlant des mourantes rafales.

 

Crinière échevelée ainsi que des cavales1,

Les vagues se tordant arrivent au galop

Et croulent à mes pieds avec de longs sanglots

Qu’emporte la tourmente aux haleines brutales.

 

Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer,

Rien que l’affolement des vents balayant l’air.

Plus d’heures, plus d’humains, et solitaire, morne,

 

Je reste là, perdu dans l’horizon lointain,

Et songe que l’Espace est sans borne, sans borne,

Et que le temps n’aura jamais ... jamais de fin.

 

            Jules Laforgue (1860-1887), Derniers vers, 1890

 

 

 

1. Cavale : jument de race (poétique)

 

 

Questions

 

1.    Quels sont les éléments composant le paysage ? Quel type de mots débute trois des quatre vers du premier quatrain ? Pourquoi ? Deux vers proposent une impression d ’ensemble : lesquels ? sont-ils à une place particulière ? (4 points)

2.    Repérez quelques procédés de répétitions (sémantiques, syntaxiques, sonores) et expliquez leurs rôles. (6 points)

3.    Relevez et expliquez une métaphore filée. (2 points)

4.    Baudelaire dans Alchimie de la Douleur écrit :

            L'un t'éclaire avec son ardeur,

            L'autre en toi met son deuil, Nature !

            Ce qui dit à l'un : Sépulture !

            Dit à l'autre : Vie et splendeur

Vous montrerez, en organisant votre réponse et en utilisant le titre Méditation grisâtre, comment Laforgue met en pratique le quatrain de Baudelaire. Vous pouvez bien sûr réutiliser vos réponses précédentes, tout en poursuivant votre étude du texte. (8 points)

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