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L'argot comme jargon technique. PIERRE GUIRAUD.

Publié le 22/02/2012

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technique
Le technicien considère la réalité avec une plus grande attention ; il en distingue les éléments, il en abstrait les caractères et en tire de nouvelles notions pour lesquelles il a besoin de nouveaux noms ; en fait, la grande majorité des mots nouveaux sont des créations techniques. Le dictionnaire montre que la plupart des mots que le français a créés au cours de son histoire, viennent de la chasse, de l'armée, de l'église, de la philosophie, de l'architecture, du droit, de la médecine, etc. ; comme le remarque Antoine Meillet les langages techniques sont la grande source de la création verbale. Ceci est vrai du langage des malfaiteurs qui est, avant tout, le langage d'un métier et d'une activité sociale. Si les dictionnaires, trop accueillants, sont parfois trompeurs, chaque fois qu'on se trouve devant un lexique authentique de l'argot on peut constater qu'il est avant tout technique. Rien de plus symptomatique, à cet égard, que l'analyse du récent Dictionnaire français-argot du Dr Jean Lacassagne. La masse des argotismes, dont une très grande partie d'ailleurs appartiennent au langage populaire, se groupe sous un petit nombre de notions. Les plus riches, avec les termes expressifs, sont des mots techniques. C'est ainsi qu'il y a cent soixante façons d'exprimer le « vol », l'action de « voler », les catégories de « voleurs » ; quatre-vingt-six pour désigner un « niais » ; cinquante pour « se moquer », quarante pour « tromper ». « S'enfuir », « s'en aller » disposent de quarante-cinq mots ; « se battre », de soixante, et soixante aussi pour désigner un « coup ». PIERRE GUIRAUD.

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