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Le concept de "maître" dans l'oeuvre de Descartes

Publié le 08/07/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle deuxième.

 mais comme maintenant nous sommes déliés du serment qui nous enchaînait aux paroles du maître, et que, notre âge étant devenu assez mûr, nous avons soustrait notre main aux coups de la férule, si nous voulons sérieusement nous proposer des règles, à l’aide desquelles nous puissions parvenir au faîte de la connaissance humaine, mettons au premier rang celle que nous venons d’énoncer, et gardons-nous d’abuser de notre loisir, négligeant, comme font beaucoup de gens, les études aisées, et ne nous appliquant qu’aux choses difficiles.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle treizième.

 aussi insensés qu’un valet envoyé quelque part par son maître, et si empressé d’obéir, qu’il se mettrait à courir sans avoir encore reçu ses ordres, et sans savoir où il doit aller.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle dix-huitième.

La multiplicité des règles vient souvent de l’ignorance des maîtres, et ce qui pourrait se réduire à un principe général unique est moins clair lorsqu’on le divise en plusieurs règles particulières.

  DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

 et je ne voyais point qu’on m’estimât inférieur à mes condisciples, bien qu’il y en eût déjà entre eux quelques-uns qu’on destinait à remplir les places de nos maîtres.

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

 Entre lesquelles l’une des premières fut que je m’avisai de considérer que souvent il n’y a pas tant de perfection dans les ouvrages composés de plusieurs pièces, et faits de la main de divers maîtres, qu’en ceux auxquels un seul a travaillé.

Et pour moi, j’aurais été sans doute du nombre de ces derniers, si je n’avais jamais eu qu’un seul maître, ou que je n’eusse point su les différences qui ont été de tout temps entre les opinions des plus doctes.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 et qu’au lieu de cette philosophie spéculative qu’on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

 pour peu que le cours régulier de ces vents soit avancé, ou retardé, ou détourné, par les causes particulières qui peuvent plus ou moins dilater où épaissir l’air en chaque contrée, il se rencontrent les uns les autres, et engendrent des pluies ou des tempêtes qui cessent ordinairement aussi tôt après, à cause que les vents d’Orient et de Nord qui chassent les nues, demeurent les maîtres.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.

 car ces anciennes et ordinaires opinions me reviennent encore souvent en la pensée, le long et familier usage qu’elles ont eu avec moi leur donnant droit d’occuper mon esprit contre mon gré, et de se rendre presque maîtresses de ma créance ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION SIXIEME.

 car, quand nous affirmons qu’un homme court, nous n’avons point d’autre pensée que celle qu’a un chien qui voit courir son maître, et partant, l’affirmation et la négation n’ajoutent rien aux simples pensées, si ce n’est peut-être la pensée que les noms, dont l’affirmation est composée, sont les noms de la chose même qui est en l’esprit de celui qui affirme ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

 Les premiers et les principaux dont nous ayons les écrits sont Platon et Aristote, entre lesquels il n’y a eu autre différence sinon que le premier, suivant les traces de son maître Socrate, a ingénument confessé qu’il n’avait encore rien pu trouver de certain, et s’est contenté d’écrire les choses qui lui ont semblé être vraisemblables, imaginant à cet effet quelques principes par lesquels il tâchait de rendre raison des autres choses :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 37.

 en sorte que nous soyons tellement les maîtres de nos actions, que nous sommes dignes de louange lorsque nous les conduisons bien :

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 82.

 car, par exemple, encore que les passions qu’un ambitieux a pour la gloire, un avaricieux pour l’argent, un ivrogne pour le vin, un brutal pour une femme qu’il veut violer, un homme d’honneur pour son ami ou pour sa maîtresse, et un bon père pour ses enfants, soient bien différentes entre elles, toutefois en ce qu’elles participent de l’amour elles sont semblables.

 et celle qu’ils ont pour leur maîtresse en participe beaucoup mais elle participe aussi un peu de l’autre.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 113.

 et cela est si manifeste en quelques-unes, que même les valets les plus stupides peuvent remarquer à l’oeil de leur maître s’il est fâché contre eux ou s’il ne l’est pas.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 152.

 Car il n’y a que les seules actions qui dépendent de ce libre arbitre pour lesquelles nous puissions avec raison être loués ou blâmés, et il nous rend en quelque façon semblables à Dieu en nous faisant maîtres de nous-mêmes, pourvu que nous ne perdions point par lâcheté les droits qu’il nous donne.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 156.

 Et avec cela ils sont entièrement maîtres de leurs passions, particulièrement des désirs, de la jalousie et de l’envie, à cause qu’il n’y a aucune chose dont l’acquisition ne dépende pas d’eux qu’ils pensent valoir assez pour mériter d’être beaucoup souhaitée ;

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 212.

 Mais la sagesse est principalement utile en ce point, qu’elle enseigne à s’en rendre tellement maître et à les ménager avec tant d’adresse, que les maux qu’elles causent sont fort supportables, et même qu’on tire de la joie de tous.

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

 l’honneur que vous lui avez fait de lui écrire lui a sans doute donné tant de vanité qu’il s’est ébloui, et il a cru que vous auriez encore meilleure opinion de lui, s’il vous écrivait qu’il a été mon maître il y a dix ans ;

  Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.

 mais je crois qu’il ne veut dire autre chose, sinon que, parce qu’il a fort philosophé sur les grammaires de toutes ces langues qu’il nomme, pour abréger la sienne, il pourrait plus facilement les enseigner que les maîtres ordinaires.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 Dites-moi, en vérité, êtes-vous en votre bon sens, de me reprocher de ne vous avoir pas en cela rendu, comme à mon maître et à mon docteur, assez d’honneur et de respect ?

 Et s’il en venait à ce point que de s’imaginer que vous lui portassiez envie, et que, se disant votre maître, il dît sérieusement que c’est une chose honteuse à un docteur de ne pas recevoir de son disciple tout l’honneur, etc.

  Correspondance, année 1638, A. Monsieur DE FERMAT, 27 juillet 1638.

Je n’ai pas eu moins de joie de recevoir la lettre par laquelle vous me faites la faveur de me promettre votre amitié, que si elle me venait de la part d’une maîtresse, dont j’aurais passionnément désiré les bonnes grâces.

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

 Au reste je vous assure que le plus doux fruit que j’aie recueilli jusqu’à présent de ce que j’ai fait imprimer, est l’approbation que vous m’obligez de me donner par votre lettre, car elle m’est particulièrement chère et agréable, parce qu’elle vient d’une personne de votre mérite et de votre robe, et du lieu même où j’ai eu le bonheur de recevoir toutes les instructions de ma jeunesse, et qui est le séjour de mes maîtres, envers lesquels je ne manquerai jamais de reconnaissance.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).

 ce que je crois pouvoir faire en telle sorte, qu’on verra facilement la comparaison de l’une avec l’autre, et que ceux qui n’ont point encore appris la philosophie de l’École, l’apprendront beaucoup plus aisément de ce livre que de leurs maîtres, à cause qu’ils apprendront par même moyen à la mépriser, et tous les moindres maîtres seront capables d’enseigner la mienne par ce seul livre.

  Correspondance, année 1644, A UN R. P. JESUITE, 8 ou 9 octobre 1644.

 (Peut-être Filleau) à mon ancien maître, et pour les révérends pères Vatier, Fournier, Mesland, Grandamy, etc.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).

 Ce qui n’est souvent qu’une vaine imagination, qui ne mérite point d’être estimée à comparaison de l’honneur ou de la vie, ni même à comparaison de la satisfaction qu’on aurait de se voir maître de sa colère, en s’abstenant de se venger.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

 et généralement elle se plaît à sentir émouvoir en soi des passions, de quelle nature qu’elles soient, pourvu qu’elle en demeure maîtresse.

  Correspondance, année 1646, A MONSIEUR *** (A HUYGENS), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646).

 Ce qui fait que je ne trouve nullement étrange, de ce qu’il ne fut pas maître de soi-même en telle rencontre :

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

Au reste, si la prudence était maîtresse des événements, je ne doute point que votre altesse ne vînt à bout de tout ce qu’elle voudrait entreprendre ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 septembre 1646.

 Sur lesquels fondements il appuie des préceptes très tyranniques, comme de vouloir qu’on ruine tout un pays, afin d’en demeurer le maître ;

  Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.

 car si on apprend à une pie à dire bonjour à sa maîtresse, lorsqu’elle la voit arriver, ce ne peut être qu’en faisant que la prolation de cette parole devienne le mouvement de quelqu’une de ses passions ;

  Correspondance, année 1648, A MONSIEUR ***, 1er avril 1648. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars ou avril 1648.).

 Or cette connaissance n’est point un ouvrage de votre raisonnement, ni une instruction que vos maîtres vous aient donnée ;

  Correspondance, année 1649, A Monsieur FREINSHEMIUS, juin 1649.

 Ainsi, Monsieur, je me promets que vous ne trouverez pas étrange que je m’adresse librement à vous en son absence, et que je vous supplie de me délivrer d un scrupule, qui vient de l’extrême désir que j’ai d’obéir ponctuellement à la Reine votre maîtresse, touchant la grâce qu’elle m’a fait d’agréer que j’aie l’honneur de lui aller faire la révérence à Stockholm.

 

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« maître, et partant, l'affirmation et la négation n'ajoutent rien aux simples pensées, si ce n'est peut-être la pensée que les noms,dont l'affirmation est composée, sont les noms de la chose même qui est en l'esprit de celui qui affirme ; TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE. DESCARTES Les premiers et les principaux dont nous ayons les écrits sont Platon et Aristote, entre lesquels il n'y a eu autre différence sinonque le premier, suivant les traces de son maître Socrate, a ingénument confessé qu'il n'avait encore rien pu trouver de certain, ets'est contenté d'écrire les choses qui lui ont semblé être vraisemblables, imaginant à cet effet quelques principes par lesquels iltâchait de rendre raison des autres choses : TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.

37. DESCARTES en sorte que nous soyons tellement les maîtres de nos actions, que nous sommes dignes de louange lorsque nous les conduisonsbien : TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 82. DESCARTES car, par exemple, encore que les passions qu'un ambitieux a pour la gloire, un avaricieux pour l'argent, un ivrogne pour le vin, unbrutal pour une femme qu'il veut violer, un homme d'honneur pour son ami ou pour sa maîtresse, et un bon père pour ses enfants,soient bien différentes entre elles, toutefois en ce qu'elles participent de l'amour elles sont semblables. et celle qu'ils ont pour leur maîtresse en participe beaucoup mais elle participe aussi un peu de l'autre. TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 113. DESCARTES et cela est si manifeste en quelques-unes, que même les valets les plus stupides peuvent remarquer à l'oeil de leur maître s'il estfâché contre eux ou s'il ne l'est pas. TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 152. DESCARTES Car il n'y a que les seules actions qui dépendent de ce libre arbitre pour lesquelles nous puissions avec raison être loués oublâmés, et il nous rend en quelque façon semblables à Dieu en nous faisant maîtres de nous-mêmes, pourvu que nous ne perdionspoint par lâcheté les droits qu'il nous donne. TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 156. DESCARTES Et avec cela ils sont entièrement maîtres de leurs passions, particulièrement des désirs, de la jalousie et de l'envie, à cause qu'iln'y a aucune chose dont l'acquisition ne dépende pas d'eux qu'ils pensent valoir assez pour mériter d'être beaucoup souhaitée ; TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 212. DESCARTES Mais la sagesse est principalement utile en ce point, qu'elle enseigne à s'en rendre tellement maître et à les ménager avec tantd'adresse, que les maux qu'elles causent sont fort supportables, et même qu'on tire de la joie de tous. TEXTE: Correspondance, année 1629, A R.

P.

MERSENNE, 8 octobre 1629. DESCARTES l'honneur que vous lui avez fait de lui écrire lui a sans doute donné tant de vanité qu'il s'est ébloui, et il a cru que vous auriez. »

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