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Le mot "humeur" chez René DESCARTES

Publié le 18/08/2010

Extrait du document

descartes

Règles pour la direction de l’esprit, Règle neuvième.

De la même façon, si je veux reconnaître comment une seule et même cause peut produire en même temps des effets contraires, je n’emprunterai pas aux médecins des remèdes qui chassent certaines humeurs et en retiennent d’autres ;

  ABREGE DE LA MUSIQUE, L’objet de la musique est le son.

c’est peut-être aussi cette sympathie ou antipathie d’humeur et d’inclination qui fait que la voix d’un ami nous semble plus agréable que celle d’un ennemi, par la même raison qu’on dit qu’un tambour couvert d’une peau de brebis ne résonne point et perd entièrement son son lorsque l’on frappe sur un autre tambour couvert d’une peau de loup.

  DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

et me résolvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j’employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m’éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentaient que j’en pusse tirer quelque profit.

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

C’est pourquoi je ne saurais aucunement approuver ces humeurs brouillonnes et inquiètes, qui, n’étant appelées ni par leur naissance ni par leur fortune au maniement des affaires publiques, ne laissent pas d’y faire toujours en idée quelque nouvelle réformation ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

Et qu’a-t-on besoin d’autre chose pour expliquer la nutrition et la production des diverses humeurs qui sont dans le corps, sinon de dire que la force, dont le sang, en se raréfiant, passe du coeur vers les extrémités des artères, fait que quelques-unes de ses parties s’arrêtent entre celles des membres où elles se trouvent, et y prennent la place de quelques autres qu’elles en chassent, et que, selon la situation ou la figure ou la petitesse des pores qu’elles rencontrent, les unes se vont rendre en certains lieux plutôt que les autres, en même façon que chacun peut avoir vu divers cribles, qui, étant diversement percés, servent à séparer divers grains les uns des autres ?

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS TROISIEME, DE L’OEIL.

K, L, M sont trois sortes de glaires ou humeurs fort transparentes, qui remplissent tout l’espace contenu au dedans de ces peaux, et ont chacune la figure, en laquelle vous la voyez ici représentée.

Et l’expérience montre que celle du milieu, L, qu’on nomme l’humeur cristalline, cause à peu près même réfraction que le verre ou le cristal ;

et elle a au milieu un petit trou rond FF, qui est ce qu’on nomme la prunelle, et qui paraît si noir au milieu de l’oeil, quand on le regarde par dehors, Ce trou n’est pas toujours de même grandeur, et la partie EF de la peau en laquelle il est, nageant librement en l’humeur K, qui est fort liquide, semble être comme un petit muscle, qui se peut étrécir et élargir à mesure qu’on regarde des objets plus ou moins proches, ou plus ou moins éclairés, ou qu’on les veut voir plus ou moins distinctement.

EN, EN sont plusieurs petit filets noirs, qui embrassent tout autour l’humeur marquée L, et qui, naissant aussi de la seconde peau, en l’endroit où la troisième se termine, semblent autant de petits tendons, parle moyen desquels cette humeur L, devenant tantôt plus voûtée, tantôt plus plate, selon l’intention qu’on a de regarder des objets proches ou éloignés, change un peu toute la figure du corps de l’oeil.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS CINQUIEME, DES IMAGES QUI SE FORMENT SUR LE FOND DE L’OEIL.

ce verre, l’humeur cristalline, ou plutôt toutes celles des parties de l’oeil qui causent quelque réfraction ;

Mais vous en pourrez être encore plus certain, si, prenant l’oeil d’un homme fraîchement mort, ou, au défaut, celui d’un boeuf ou de quelque autre gros animal, vous coupez dextrement vers le fond les trois peaux qui l’enveloppent, en sorte qu’une grande partie de l’humeur M, qui y est, demeure découverte, sans qu’il y ait rien d’elle pour cela qui se répande ;

Considérez donc premièrement que, de chaque point des objets VXY, il entre en cet oeil autant de rayons, qui pénètrent jusqu’au corps blanc RST, que l’ouverture de la prunelle FF en peut comprendre, et que, suivant ce qui a été dit ici dessus, tant de la nature de la réfraction que de celle des trois humeurs K, L, M, tous ceux de ces rayons, qui viennent d’un même point, se courbent en traversant les trois superficies BCD, 123 et 456, en la façon qui est requise pour se rassembler derechef environ vers un même point.

car c’est pour cela qu’ils ont dit que la vision se fait principalement suivant la ligne droite, qui passe par les centres de l’humeur cristalline et de la prunelle, telle qu’est ici la ligne XKLS, qu’ils nomment l’essieu de la vision.

et même qu’elle ne s’y forme beaucoup mieux, à cause que ses humeurs, étant pleines d’esprits, sont plus transparentes, et ont plus exactement la figure qui est requise à cet effet.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

Et ainsi l’eau EF faisant l’office de l’humeur K, le verre GHI celui de la peau BCD, et l’entrée du tuyau GI celui de la prunelle, la vision se fera en même façon que si la nature avait fait l’oeil plus long qu’il n’est de toute la longueur de ce tuyau.

et c’est pour cette même raison que ci-dessus je n’ai point parlé des réfractions que peuvent causer les peaux qui enveloppent les humeurs de l’oeil, mais seulement de celles de ses humeurs.

Au reste, afin que je n’omette ici aucune chose, j’ai encore à vous avertir que les défauts de l’oeil, qui consistent en ce qu’on ne peut assez changer la figure de l’humeur cristalline ou bien la grandeur de la prunelle, se peuvent peu à peu diminuer et corriger par l’usage, à cause que cette humeur cristalline et la peau qui contient cette prunelle étant de vrais muscles, leurs fonctions se facilitent et s’augmentent lorsqu’on les exerce, ainsi que celles de tous les autres muscles de notre corps.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

Toutefois, au lieu d’être exactement ronds, comme sans doute ces gouttes avaient été, ils avaient un côté notablement plus plat que l’autre, en sorte qu’ils ressemblaient presque en figure à la partie de notre oeil qu’on nomme l’humeur cristalline.

  LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu’on voit quelquefois autour des astres.

Ou bien qu’il y ait quelque chose d’opaque entre E, et P, où même à côté en quelque lieu, pourvu qu’il s’y étende circulairement, ou enfin que les humeurs, ou les peaux de l’oeil, ayant en quelque façon changé de tempérament, ou de figure.

dont la raison vous sera claire, si vous considérés qu’en la production de leurs couleurs, c’est l’humeur cristalline PNM qui tient lieu du prisme de cristal dont il a tantôt été parlé, et le fonds de l’oeil FGf qui tient lieu du linge blanc qui était derrière.

Mais vous douterez peut-être pourquoi puisque l’humeur cristalline a ce pouvoir, elle ne colore pas en même façon tous les objets que nous voyons ?

  L’HOMME.

Ensuite de quoi je pourrais peut-être vous faire voir, comment, de l’humeur qui s’assemble vers E, il se peut former une autre machine toute semblable à celle-ci ;

dont la raison est que la salive, qui vient de l’estomac, et qui retient toujours les qualités de l’humeur qui y abonde, se mêle avec les petites parties des viandes qui sont dans la bouche, et contribue beaucoup à leur action.

K, L, M, sont trois sortes de glaires, ou humeurs, extrêmement claires et transparentes, qui remplissent tout l’espace contenu au dedans de ces peaux, et qui ont chacune la figure que vous voyez ici représentée.

Ce trou n’est pas toujours de même grandeur, car la partie EF de la peau dans laquelle il est, nageant librement dans l’humeur K, qui est fort liquide, semble être comme un petit muscle, qui s’élargit ou s’étrécit par la direction du cerveau, selon que l’usage le requiert.

La figure de l’humeur marquée L, qu’on nomme l’humeur cristalline, est semblable à celle de ces verres, que j’ai décrits au traité de la Dioptrique, par le moyen desquels tous les rayons qui viennent d’un certain point se rassemblent à un autre certain point, et sa matière est moins molle, ou plus ferme, et cause par conséquent une plus grande réfraction, que celle des deux autres humeurs qui l’environnent.

E, N, sont de petits filets noirs, qui viennent du dedans de la peau D, E, F, et qui embrassent tout autour cette humeur cristalline, qui sont comme autant de petits tendons, par le moyen desquels sa figure se peut changer, et se rendre un peu plus plate, ou plus voûtée, selon qu’il est de besoin.

Or la peau BCB , et les trois humeurs K, L, M, étant fort claires et transparentes, n’empêchent point que les rayons de la lumière, qui entrent par le trou de la prunelle, ne pénètrent jusqu’au fond de l’oeil, où est le nerf, et qu’ils n’agissent aussi facilement contre lui, comme s’il était tout à fait à découvert ;

La réfraction qui se fait en l’humeur cristalline sert à rendre la vision plus forte, et ensemble plus distincte :

Car vous devez savoir que la figure de cette humeur est tellement compassée, eu égard aux réfractions qui se font dans les autres parties de l’oeil, et à la distance des objets, que lorsque la vue est dressée vers quelque point déterminé d’un objet, elle fait que tous les rayons qui viennent de ce point, et qui entrent dans l’oeil par le trou de la prunelle, se rassemblent en un autre point au fond de l’oeil, justement contre l’une des parties du nerf qui y est, et empêche par même moyen qu’aucun des autres rayons qui entrent dans l’oeil ne touche la même partie de ce nerf.

Par exemple, l’oeil étant disposé à regarder le point R, la disposition de l’humeur cristalline fait que tous les rayons RNS, RLS, etc.

Le changement de figure qui se fait en l’humeur cristalline sert à ce que les objets qui sont à diverses distances puissent peindre distinctement leurs images au fond de l’oeil :

car, suivant ce qui a été dit au traité de la Dioptrique, si par exemple l’humeur LN est de telle figure, qu’elle fasse que tous les rayons qui partent du point R aillent justement toucher le nerf au point S, la même humeur, sans être changée, ne pourra faire que ceux du point T, qui est plus proche, ou du point X, qui est plus éloigné, y aillent aussi ;

Si bien que, pour représenter distinctement le point X, il est besoin que toute la figure de cette humeur NL se change, et qu’elle devienne un peu plus plate, comme celle qui est marquée I ;

La petitesse de la prunelle sert aussi à rendre la vision plus distincte, car vous devez savoir que, quelque figure que puisse avoir l’humeur cristalline, il est impossible qu’elle fasse que les rayons qui viennent de divers points de l’objet s’assemblent tous exactement en autant d’autres divers points :

mais que, si ceux du point R, par exemple , s’assemblent justement au point S, il n’y aura, du point T, que ceux qui passent par la circonférence et par le centre de l’un des cercles qu’on peut décrire sur la superficie de cette humeur cristalline, qui se puissent assembler exactement au point V ;

et qu’elle pourra connaître la distance du point 1, par exemple, d’autant que la disposition de l’humeur cristalline sera d’autre figure, pour faire que tous les rayons qui viennent de ce point s’assemblent au fond de l’oeil, justement au point 2, que je suppose en être le milieu, que s’il en était plus proche ou plus éloigné, ainsi qu’il a tantôt été dit ;

parce que, l’humeur cristalline étant ainsi disposée, les rayons de ce point 3 ne s’assembleront pas si justement au point 4, que ceux du point I au point 2, et ainsi des autres ;

Et pour la disposition de l’humeur cristalline, elle change encore moins sensiblement, sitôt que l’objet est plus de trois ou quatre pieds loin de l’oeil ;

et c’est par le moyen de ces quatre différences, que toutes les diverses humeurs ou inclinations naturelles qui sont en nous (au moins en tant qu’elles ne dépendent point de la constitution du cerveau, ni des affections particulières de l’âme) sont représentées en cette machine.

Et sachez que toutes les autres humeurs ou inclinations naturelles sont dépendantes de celles-ci.

Comme l’humeur joyeuse est composée de la promptitude et de la tranquillité d’esprit ;

L’humeur triste est composée de la tardiveté et de l’inquiétude, et peut être augmentée par la malignité et la timidité.

L’humeur colérique est composée de la promptitude et de l’inquiétude, et la malignité et la confiance la fortifient.

Enfin, comme je viens de dire, la libéralité, la bonté, et l’amour dépendent de l’abondance des esprits, et forment en nous cette humeur qui nous rend complaisants et bienfaisants à tout le monde.

Mais parce que ces mêmes humeurs, ou du moins les passions auxquelles elles disposent, dépendent aussi beaucoup des impressions qui se font dans la substance du cerveau, vous les pourrez ci-après mieux entendre ;

Au reste, il faut remarquer que, lorsque la glande H est penchée vers quelque côté, par la seule force des esprits, et sans que l’âme raisonnable, ni les sens extérieurs y contribuent, les idées qui se forment sur sa superficie ne procèdent pas seulement des inégalités, qui se rencontrent entre les petites parties de ces esprits, et qui causent la différence des humeurs, ainsi qu’il a été dit ci-dessus, mais elles procèdent aussi des impressions de la mémoire.

qui consiste, non seulement en ce que l’humeur cristalline est un peu plus voûtée, et les autres parties de l’oeil à proportion autrement disposées en cette dernière figure qu’en la précédente, mais aussi en ce que les petits tuyaux 2, 4, 6, y sont inclinés vers un point plus proche, et que la glande H y est un peu plus avancée vers eux, et que l’endroit de sa superficie a, b, c, y est à proportion un peu plus voûté ou courbé :

ainsi que souvent une même action qui nous est agréable lorsque nous sommes en bonne humeur, nous peut déplaire lorsque nous sommes tristes et chagrins.

Et vous pouvez tirer de ceci la raison de tout ce que j’ai dit ci-dessus, touchant les humeurs ou inclinations tant naturelles qu’acquises, qui dépendent de la différence des esprits.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

Enfin, je ne remarque pas seulement en Votre Altesse tout ce qui est requis de la part de l’esprit à la plus haute et plus excellente sagesse, mais aussi tout ce qui peut être requis de la part de la volonté ou des moeurs, dans lesquelles on voit la magnanimité et la douceur jointes ensemble avec un tel tempérament que, quoique la fortune, en vous attaquant par de continuelles injures, semble avoir fait tous ses efforts pour vous faire changer d’humeur, elle n’a jamais pu tant soit peu ni vous irriter ni vous abattre.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 195.

car les nerfs optiques, qui en sont les organes, ne sont point mus par l’air, ni par les autres corps terrestres, mais seulement par les parties du second élément, qui, passant par les pores de toutes les humeurs et peaux transparentes des yeux, parviennent jusques à ces nerfs, et selon les diverses façons qu’elles se meuvent, elles font sentir à l’âme toutes les diversités des couleurs et de la lumière, comme j’ai déjà expliqué assez au long dans la Dioptrique et dans les Météores.

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Vous direz peut-être que votre humeur ne vous porte pas à rien demander, ni à parler avantageusement de vous-même, pour ce que l’un semble être une marque de bassesse et l’autre d’orgueil.

Mais je prétends que cette humeur se doit corriger, et qu’elle vient d’erreur et de faiblesse plutôt que d’une honnête pudeur et modestie.

principalement lorsque c’est un homme de bonne naissance, et qu’on sait n’être point d’humeur ni de condition à vouloir faire le charlatan.

Et à cet effet il est nécessaire que vous fassiez un peu de violence à votre humeur, et que vous chassiez cette trop grande modestie qui vous a empêché jusqu’ici de dire de vous et des autres tout ce que vous êtes obligé de dire.

Mais si tout ce que j’ai écrit ici ne suffit pas pour faire que vous changiez d’humeur, je vous prie au moins de m’obliger tant que de m’envoyer votre traité des Passions, et de trouver bon que j’y ajoute une préface avec laquelle il soit imprimé.

  LES PASSIONS DE L’AME, RÉPONSE de DESCARTES à la LETTRE Iere.

La seconde, que je ne suis nullement de l’humeur que vous imaginez, que je n’ai aucune indignation, ni aucun dégoût qui m’ôte le désir de faire tout ce qui sera en mon pouvoir pour rendre service au public, auquel je m’estime très obligé de ce que les écrits que j’ai publiés ont été favorablement reçus de plusieurs.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 98.

que l’estomac cesse de faire son office et est enclin à vomir et rejeter les viandes qu’on a mangées, ou du moins à les corrompre et convertir en mauvaises humeurs.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 159.

Mais, au lieu que ceux qui ont l’esprit fort et généreux ne changent point d’humeur pour les prospérités ou adversités qui leur arrivent, ceux qui l’ont faible et abject ne sont conduits que par la fortune, et la prospérité ne les enfle pas moins que l’adversité les rend humbles.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 180.

Pour ce qui est de la raillerie modeste, qui reprend utilement les vices en les faisant paraître ridicules, sans toutefois qu’on en rie soi-même ni qu’on témoigne aucune haine contre les personnes, elle n’est pas une passion, mais une qualité d’honnête homme, laquelle fait paraître la gaieté de son humeur et la tranquillité de son âme, qui sont des marques de vertu, et souvent aussi l’adresse de son esprit, en ce qu’il sait donner une apparence agréable aux choses dont il se moque.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

Ce qui fait que je vous prie de ne lui point dire mon intention là-dessus, si cela ne lui est nécessaire, c’est que je ne crois pas, vu ce qu’il m’avait mandé auparavant touchant l’état de ses affaires, qu’il pût venir, encore même que je l’en priasse, et crois assurément que ce qu’il en dit n’est que, par je ne sais quelle humeur, pour s’excuser soi-même de ce qu’il ne fait pas autre chose ;

Car il y en a qui sont de telle humeur, qu’ils ne désirent les choses que lorsque le temps en est passé, et qui inventent des sujets pour se plaindre de leurs amis, pensant ainsi excuser leur mauvaise fortune.

mais parce que je ne connais que deux personnes avec qui il ait jamais eu quelque chose à démêler, qui sont Monsieur M et Monsieur M (Mydorge et Morin), et qu’il se plaint de tous les deux, je ne saurais que je ne juge qu’il tient quelque chose de cette humeur, ou il faut dire qu’il est bien malheureux.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

au lieu que les réponses séparées que l’on fait à semblables livres sont d’ordinaire de peu de fruit, parce que chacun ne lisant que les livres qui plaisent à son humeur, ce ne sont pas les mêmes qui ont lu les mauvais livres, qui s’amusent à examiner les réponses.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

Mais sans doute avez-vous écrit ceci par raillerie, car je sais que votre humeur est plaisante et agréable.

Car, si vous persévérez dans votre mal, de peur d’être blâmé d’avoir autrefois contracté amitié avec un homme de votre humeur et de passer pour un imprudent dans le choix que je fais de mes amis, je serai contraint de vous abandonner, et de m’excuser publiquement, en faisant savoir à tout le monde de quelle façon, par une simple rencontre, et sans aucun choix, j’ai contracté habitude avec vous, pour m’être rencontré par hasard en garnison dans une ville frontière, où je ne pus trouver que vous seul qui entendit le latin.

  Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 29 mars 1631. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 avril 1631.).

Pour cette heure, je me contenterai de vous dire que je ne suis plus en humeur de rien mettre par écrit, ainsi que vous m’y avez autrefois vu disposé.

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

Si quelqu’un de cette humeur voulait entreprendre d’écrire l’histoire des apparences célestes selon la méthode de Verulamius, et que, sans y mettre aucune raison ni hypothèse, il nous décrivît exactement le ciel, tel qu’il paraît maintenant, quelle situation a chaque étoile fixe au respect de ses voisines, quelle différence ou de grosseur, ou de couleur, ou de clarté, ou d’être plus ou moins étincelante, etc.

  Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, 28 novembre 1633.

Je n’ai jamais eu l’humeur portée à faire des livres, et si je ne m’étais engagé de promesse envers vous et quelques autres de mes amis, afin que le désir de vous tenir parole m’obligeât d’autant plus à étudier, je n’en fusse jamais venu à bout ;

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lette de fin mai 1637.).

Car, outre que vous me faites parler là tout au rebours de mon intention, en me faisant demander octroi pour des livres que j’ai dit n’avoir pas dessein de faire imprimer, il semble que vous me veuillez rendre par force faiseur et vendeur de livres ce qui n’est ni mon humeur ni ma profession, et s’il y a quelque chose en cela qui me regarde, c’est seulement la permission d’imprimer ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

je suis trop éloigné de cette humeur ;

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

Quant au mépris qu’on vous a dit que je faisais de l’École, il ne peut avoir été imaginé que par des personnes qui ne connaissent, ni mes m_urs, ni mon humeur.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 15 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638).

 Je vous dirai néanmoins que ce que vous attribuez à l’humidité qui couvre votre oeil, me semble procéder plutôt de ce qu’il n’est pas assez rempli d’humeurs ou d’esprits ;

car ces humeurs se diminuent pendant le sommeil, et reviennent facilement un peu après qu’on est éveillé.

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (ZUITLYCHEM), 20 mars 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 mars 1638).

Mais je vous avoue que j’ai participé en quelque façon à son humeur lorsque j’ai jeté les yeux sur le livre que vous m’avez envoyé ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Sans cela je ne me serais pas amusé à reprendre les fautes d’un autre car il n’y a rien de plus contraire à mon humeur.

et bien que je n’aie parlé de plusieurs choses qu’en passant, et sans en faire aucun état, on ne doit pas juger pour cela que je les aie peu examinées, mais seulement que ce n’est pas mon humeur de faire grand bruit de peu de chose.

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (POLLOT), 26 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 février 1638).

Que si tous les hommes étaient de l’humeur que je vous crois, je vous assure que je n’aurais nullement délibéré touchant la publication de mon Monde, et que je l’aurais fait imprimer il y a déjà plus de deux ans.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

mais je crois qu’il n’est point à propos que d’autres le voient, au moins de ceux qui pourraient être de l’humeur de N.

  Correspondance, année 1639, A MONSIEUR *** (DESARGUES), 4 janvier 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 juin 1639.

La franchise que j’ai pu remarquer en votre humeur, et les obligations que je vous ai, me convient à écrire ici librement ce que je puis conjecturer du Traité des sections coniques, dont le R.

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

La première se fait dans Ie ventricule et dans les intestins, lorsque la nourriture broyée par les dents et avalée par la bouche, ce qui s’entend du boire et du manger, est dissoute et convertie en chyle par la force de la chaleur que le coeur lui communique, et de l’humeur que Ies artères y ont poussée.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

et il n’y en a point qui ne soit autant ou plus sujette à altération que cette glande, qui, bien que fort petite et fort molle, toutefois à cause de sa situation, est si bien gardée au lieu où elle est, qu’elle n’y peut quasi être sujette à aucune maladie, non plus que l’humeur vitrée ou cristalline de l’oeil.

Et il arrive bien plus souvent que des personnes deviennent troublées d’esprit, sans qu’on en sache la cause, auquel cas on la peut attribuer à quelque maladie de cette glande, qu’il n’arrive que la vue manque par quelque maladie de l’humeur cristalline ;

Et je n’ai pu douter que ce ne fût le même des artères qui se rendent aux intestins et au ventricule, vu qu’on voit que les purgatifs font descendre quantité d’humeurs de tout le corps par les intestins, et qu’il n’y a point d’autres voies que je sache, pour ces humeurs, que les artères.

Mais la comparaison de ce crible me semble fort propre pour faire entendre les diverses séparations du sang qui se font dans le réservoir de la bile, dans les reins et autres endroits (d’où j’excepte la rate, à cause que je ne crois pas que l’humeur mélancolique y vienne par séparation, mais plutôt que le sang y prend cette qualité) ;

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 6 février 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1642.).

mais que votre réponse soit si douce et si modeste que vous n’irritiez personne, et en même temps qu’elle soit si solide, que Voëtius s’aperçoive qu’il est vaincu par vos raisons, et qu’il n’ait plus à l’avenir la démangeaison de vous contredire, pour n’être pas toujours vaincu, et qu’enfin il souffre que vous adoucissiez son humeur sauvage.

  Correspondance, année 1642, A MONSIEUR *** (Monsieur de Zuytlichem), 8 octobre 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 octobre 1642.).

car pour celui où il dit qu’on ne saurait faire des lunettes d’approche plus parfaites que celles que l’on a déjà, il y parle si avantageusement de moi, que je serais de mauvaise humeur si je le prenais en mauvaise part.

  Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

Car je ne suis nullement de l’humeur de ceux qui désirent que leurs opinions paraissent nouvelles ;

  Correspondance, année 1644, A UN R. P. JESUITE (P. DINET), 8 octobre 1644.

J’espère qu’ils changeront d’humeur en la voyant, et qu’ils la trouveront plus innocente qu’ils ne s’étaient imaginé.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).

Pour les autres indispositions, qui ne troublent pas tout à fait le sens, mais altèrent seulement les humeurs et font qu’on se trouve extraordinairement enclin à la tristesse, ou à la colère, ou à quelque autre passion, elles donnent sans doute de la peine, mais elles peuvent être surmontées, et même donnent matière à l’âme d’une satisfaction d’autant plus grande, qu’elles ont été plus difficiles à vaincre.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

Enfin, lorsque le cours ordinaire des esprits est tel qu’il excite communément des pensées tristes ou gaies, ou autres semblables, on ne l’attribue pas à la passion, mais au naturel ou à l’humeur de celui en qui elles sont excitées, et cela fait qu’on dit que cet homme est d’un naturel triste, cet autre d’une humeur gaie, etc.

  Correspondance, année 1645, A UN SEIGNEUR (NEWCASTLE), octobre 1645.

Ainsi on ne peut manquer d’avoir ce sentiment, lorsqu’il n’y a aucunes viandes dans l’estomac, si ce n’est qu’il y ait des obstructions qui empêchent cette liqueur d’y entrer, ou bien quelques humeurs froides et gluantes qui émoussent sa force, ou bien que, le tempérament du sang étant corrompu, la liqueur qu’il envoie en l’estomac soit d’autre nature qu’à l’ordinaire (et c’est toujours quelqu’une de ces causes qui ôte l’appétit aux malades) ;

  Correspondance, année 1646, A MONSIEUR *** (A HUYGENS), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646).

Et comme vous savez que j’ai coutume de philosopher sur tout ce qui se présente, je vous dirai que j’ai voulu rechercher la cause qui a pu porter ce pauvre homme à faire une action, de laquelle son humeur paraissait être fort éloignée ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

Ou bien il faudrait connaître particulièrement l’humeur de tous ceux avec lesquels on a quelque chose à démêler ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Mars 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646.).

La raison qui me fait croire que ceux qui ne font rien que pour leur utilité particulière, doivent aussi bien que les autres travailler pour autrui, et tâcher de faire plaisir à un chacun, autant qu’il est en leur pouvoir, s’ils veulent user de prudence, est qu’on voit ordinairement arriver que ceux qui sont estimés officieux et prompts à faire plaisir, reçoivent aussi quantité de bons offices des autres, même de ceux qu’ils n’ont jamais obligés, lesquels ils ne recevraient pas, si on les croyait d’autre humeur, et que les peines qu’ils ont à faire plaisir, ne sont point si grandes que les commodités que leur donne l’amitié de ceux qui les connaissent.

  Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.).

mais, selon que je connais l’humeur des personnes de ce pays, et combien ils révèrent, non pas la probité et la vertu, mais la barbe, la voix et le sourcil des théologiens, en sorte que ceux qui sont les plus effrontés, et qui savent crier le plus haut, ont ici le plus de pouvoir (comme ordinairement en tous les États populaires), encore qu’ils aient le moins de raison, je n’en attends que quelques emplâtres, qui, n’ôtant point la cause du mal, ne serviront qu’à le rendre plus long et plus importun ;

  Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 février 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1649.).

Et je crois que cette humeur de faire des vers, vient d’une forte agitation des esprits animaux, qui pourrait entièrement troubler imagination de ceux qui n’ont pas le cerveau bien rassis, mais qui ne fait qu’échauffer un peu plus les fermes, et les disposer à la poésie.

  Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, octobre 1649.

ainsi je n aurai pas beaucoup de peine à faire ma cour, et cela s’accommode fort à mon humeur

descartes

« Mais vous en pourrez être encore plus certain, si, prenant l'oeil d'un homme fraîchement mort, ou, au défaut, celui d'un boeuf oude quelque autre gros animal, vous coupez dextrement vers le fond les trois peaux qui l'enveloppent, en sorte qu'une grandepartie de l'humeur M, qui y est, demeure découverte, sans qu'il y ait rien d'elle pour cela qui se répande ; Considérez donc premièrement que, de chaque point des objets VXY, il entre en cet oeil autant de rayons, qui pénètrent jusqu'aucorps blanc RST, que l'ouverture de la prunelle FF en peut comprendre, et que, suivant ce qui a été dit ici dessus, tant de lanature de la réfraction que de celle des trois humeurs K, L, M, tous ceux de ces rayons, qui viennent d'un même point, secourbent en traversant les trois superficies BCD, 123 et 456, en la façon qui est requise pour se rassembler derechef environ versun même point. car c'est pour cela qu'ils ont dit que la vision se fait principalement suivant la ligne droite, qui passe par les centres de l'humeurcristalline et de la prunelle, telle qu'est ici la ligne XKLS, qu'ils nomment l'essieu de la vision. et même qu'elle ne s'y forme beaucoup mieux, à cause que ses humeurs, étant pleines d'esprits, sont plus transparentes, et ontplus exactement la figure qui est requise à cet effet. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION. Et ainsi l'eau EF faisant l'office de l'humeur K, le verre GHI celui de la peau BCD, et l'entrée du tuyau GI celui de la prunelle, lavision se fera en même façon que si la nature avait fait l'oeil plus long qu'il n'est de toute la longueur de ce tuyau. et c'est pour cette même raison que ci-dessus je n'ai point parlé des réfractions que peuvent causer les peaux qui enveloppent leshumeurs de l'oeil, mais seulement de celles de ses humeurs. Au reste, afin que je n'omette ici aucune chose, j'ai encore à vous avertir que les défauts de l'oeil, qui consistent en ce qu'on nepeut assez changer la figure de l'humeur cristalline ou bien la grandeur de la prunelle, se peuvent peu à peu diminuer et corrigerpar l'usage, à cause que cette humeur cristalline et la peau qui contient cette prunelle étant de vrais muscles, leurs fonctions sefacilitent et s'augmentent lorsqu'on les exerce, ainsi que celles de tous les autres muscles de notre corps. LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE. Toutefois, au lieu d'être exactement ronds, comme sans doute ces gouttes avaient été, ils avaient un côté notablement plus platque l'autre, en sorte qu'ils ressemblaient presque en figure à la partie de notre oeil qu'on nomme l'humeur cristalline. LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu'on voit quelquefois autour des astres. Ou bien qu'il y ait quelque chose d'opaque entre E, et P, où même à côté en quelque lieu, pourvu qu'il s'y étende circulairement,ou enfin que les humeurs, ou les peaux de l'oeil, ayant en quelque façon changé de tempérament, ou de figure. dont la raison vous sera claire, si vous considérés qu'en la production de leurs couleurs, c'est l'humeur cristalline PNM qui tientlieu du prisme de cristal dont il a tantôt été parlé, et le fonds de l'oeil FGf qui tient lieu du linge blanc qui était derrière. Mais vous douterez peut-être pourquoi puisque l'humeur cristalline a ce pouvoir, elle ne colore pas en même façon tous les objetsque nous voyons ? L'HOMME. Ensuite de quoi je pourrais peut-être vous faire voir, comment, de l'humeur qui s'assemble vers E, il se peut former une autremachine toute semblable à celle-ci ; dont la raison est que la salive, qui vient de l'estomac, et qui retient toujours les qualités de l'humeur qui y abonde, se mêle avecles petites parties des viandes qui sont dans la bouche, et contribue beaucoup à leur action. K, L, M, sont trois sortes de glaires, ou humeurs, extrêmement claires et transparentes, qui remplissent tout l'espace contenu audedans de ces peaux, et qui ont chacune la figure que vous voyez ici représentée.. »

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