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Le mot "ignorance" chez René DESCARTES

Publié le 18/08/2010

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descartes

Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

 et, par exemple, il est impossible de se faire une image matérielle du doute, de l’ignorance, de l’action de la volonté, qu’on me permettra d’appeler volition, et de tant d’autres choses, que cependant nous connaissons effectivement, et si facilement qu’il nous suffit pour cela d’être doués de raison.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle treizième.

 En effet, nous ne comptons pas seulement au nombre des questions les demandes qui nous sont faites par d’autres, mais c’était même une question que l’ignorance, ou plutôt le doute de Socrate, lorsque, pour la première fois, Socrate réfléchissant chercha s’il était vrai qu’il doutât de tout, et l’affirma ensuite.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle dix-huitième.

La multiplicité des règles vient souvent de l’ignorance des maîtres, et ce qui pourrait se réduire à un principe général unique est moins clair lorsqu’on le divise en plusieurs règles particulières.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des modes.

 que le défaut de mémoire m’en a aussi fait omettre plusieurs, mais que j’en ai omis bien davantage par ignorance.

 et elles ne sauraient pas que cet ouvrage a été composé à la hâte pour plaire à vous seul, y ayant travaillé dans un temps où je ne pensais à rien moins qu’à écrire de cette matière, et où je menais une vie fainéante et peu retirée, à laquelle l’ignorance et la conversation des gens de guerre semblait me convier.

  DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

 Car je me trouvais embarrassé de tant de doutes et d’erreurs, qu’il me semblait n’avoir fait autre profit, en tâchant de m’instruire, sinon que j’avais découvert de plus en plus mon ignorance.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S’ALLUMENT EN L’AIR.

 Même à cause que je n’ai jamais vu de tels spectacles, et que je sais combien les relations qu’on en fait ont coutume d’être falsifiées et augmentées par la superstition et l’ignorance, je me contenterai de toucher en peu de mots toutes les causes qui me semblent capables de les produire.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

 Car, en effet, il n’est pas plus probable de dire que la cause pourquoi l’idée de Dieu est en nous, soit l’imperfection de notre esprit, que si on disait que l’ignorance des mécaniques fût la cause pourquoi nous imaginons plutôt une machine fort pleine d’artifice qu’une autre moins parfaite.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIIe.

Il est certain que l’ignorance est seulement un défaut, et qu’il n’est pas besoin d’aucune faculté positive pour ignorer, mais, quant à l’erreur, la chose n’est pas si manifeste :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

 et il y en a aussi beaucoup entre les vraies qui procèdent d’une exacte connaissance de la vérité, et celles qui sont accompagnées d’ignorance ou d’erreur.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 160.

 Dont la raison est que le vice vient ordinairement de l’ignorance, et que ce sont ceux qui se connais sent le moins qui sont les plus sujets à s’enorgueillir et à s’humilier plus qu’ils ne doivent, à cause que tout ce qui leur arrive de nouveau les surprend et fait que, se l’attribuant à eux-mêmes, ils s’admirent, et qu’ils s’estiment ou se méprisent selon qu’ils jugent que ce qui leur arrive est à leur avantage ou n’y est pas.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 Toutefois, parce que l’ignorance du monde est telle qu’on loue souvent ceux en qui les biens de la fortune abondent, et qu’on ne croit pas que cette déesse soit si aveugle que d’enrichir de ses faveurs ceux qui ne l’ont point du tout mérité, si elle vous a fait part de quelque chose qui soit de conséquence, et qui, pour cela, vous relève un peu au dessus des autres, je confesse que vous n’êtes pas tout à fait indigne de louange.

 Quoi donc, ne se seraient-ils pas tous moqués avec raison de mon ignorance ?

 Et je ne célerai point que, pour lors, je ne connus point votre mal, peut-être à cause qu’il n’était pas si grand, ou bien à cause que, sachant de quel pays vous étiez et comment vous aviez été élevé, tout ce que vous faisiez de mal devant moi, je l’attribuais plutôt à rusticité et à ignorance, qu’à une telle maladie.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 15 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638).

 Et pour les objections de l’artisan dont vous m’écrivez, elles sont ridicules, et témoignent une ignorance très grande, en ce qu’il suppose que le diamètre des verres, pour les plus longues lunettes, n’a pas besoin d’être plus grand que de deux ou trois doigts ;

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

 que c’est un trait ou de mauvaise finesse ou d’ignorance.

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 8 avril 1642. ( Les éditions contemporaines datent cette lettre d’avril 1642 sans préciser de jour.).

 pour peu de bon sens qu’on ait, on s’apercevra en lisant les écrits de vos adversaires qu’ils manquent de raisons pour réfuter les vôtres, et de prudence pour couvrir leur ignorance.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

 Je n’oserais aussi contredire à ce que votre altesse écrit du repentir, vu que c’est une vertu chrétienne, laquelle sert pour faire qu’on se corrige, non seulement des fautes commises volontairement, mais aussi de celles qu’on a faites par ignorance, lorsque quelque passion a empêché qu’on ne connût la vérité.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Mars 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646.).

 Les lois communes de la société, lesquelles tendent toutes à se faire du bien les uns aux autres, ou du moins à ne se point faire de mal, sont, ce me semble, si bien établies, que quiconque les suit franchement, sans aucune dissimulation ni artifice, mène une vie beaucoup plus heureuse et plus assurée, que ceux qui cherchent leur utilité par d’autres voies lesquels, à la vérité, réussissent quelquefois par l’ignorance des autres hommes, et par la faveur de la fortune mais il arrive bien plus souvent qu’ils y manquent, et que, pensant s’établir, ils se ruinent.

  Correspondance, année 1647, A LA REINE DE SUEDE, 20 novembre 1647.

 Car, comme tous les vices ne viennent que de l’incertitude et de la faiblesse qui suit l’ignorance, et qui fait naître les repentirs ;

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

 A la vérité, s’il eût seulement dit qu’il ne voyait point de raison pourquoi l’esprit humain dût plutôt être estimé une substance incorporelle qu’un mode de la substance corporelle, son ignorance aurait pu être excusée.

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« LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 160. Dont la raison est que le vice vient ordinairement de l'ignorance, et que ce sont ceux qui se connais sent le moins qui sont les plussujets à s'enorgueillir et à s'humilier plus qu'ils ne doivent, à cause que tout ce qui leur arrive de nouveau les surprend et fait que,se l'attribuant à eux-mêmes, ils s'admirent, et qu'ils s'estiment ou se méprisent selon qu'ils jugent que ce qui leur arrive est à leuravantage ou n'y est pas. Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O. Toutefois, parce que l'ignorance du monde est telle qu'on loue souvent ceux en qui les biens de la fortune abondent, et qu'on necroit pas que cette déesse soit si aveugle que d'enrichir de ses faveurs ceux qui ne l'ont point du tout mérité, si elle vous a fait partde quelque chose qui soit de conséquence, et qui, pour cela, vous relève un peu au dessus des autres, je confesse que vous n'êtespas tout à fait indigne de louange. Quoi donc, ne se seraient-ils pas tous moqués avec raison de mon ignorance ? Et je ne célerai point que, pour lors, je ne connus point votre mal, peut-être à cause qu'il n'était pas si grand, ou bien à causeque, sachant de quel pays vous étiez et comment vous aviez été élevé, tout ce que vous faisiez de mal devant moi, je l'attribuaisplutôt à rusticité et à ignorance, qu'à une telle maladie. Correspondance, année 1638, Au R.

P.

MERSENNE, 15 février 1638.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638). Et pour les objections de l'artisan dont vous m'écrivez, elles sont ridicules, et témoignent une ignorance très grande, en ce qu'ilsuppose que le diamètre des verres, pour les plus longues lunettes, n'a pas besoin d'être plus grand que de deux ou trois doigts ; Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.). que c'est un trait ou de mauvaise finesse ou d'ignorance. Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 8 avril 1642.

( Les éditions contemporaines datent cette lettre d'avril 1642 sans préciser de jour.). pour peu de bon sens qu'on ait, on s'apercevra en lisant les écrits de vos adversaires qu'ils manquent de raisons pour réfuter lesvôtres, et de prudence pour couvrir leur ignorance. Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1 er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.). Je n'oserais aussi contredire à ce que votre altesse écrit du repentir, vu que c'est une vertu chrétienne, laquelle sert pour fairequ'on se corrige, non seulement des fautes commises volontairement, mais aussi de celles qu'on a faites par ignorance, lorsquequelque passion a empêché qu'on ne connût la vérité. Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Mars 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646.). Les lois communes de la société, lesquelles tendent toutes à se faire du bien les uns aux autres, ou du moins à ne se point faire demal, sont, ce me semble, si bien établies, que quiconque les suit franchement, sans aucune dissimulation ni artifice, mène une viebeaucoup plus heureuse et plus assurée, que ceux qui cherchent leur utilité par d'autres voies lesquels, à la vérité, réussissentquelquefois par l'ignorance des autres hommes, et par la faveur de la fortune mais il arrive bien plus souvent qu'ils y manquent, etque, pensant s'établir, ils se ruinent.. »

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