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Le mot "vase" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 14/07/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l'esprit, Règle treizième.

 De même encore si on demande comment a été construit le vase que nous avons pu voir quelquefois, au milieu duquel s'élevait une colonne surmontée de la figure de Tantale dans l'attitude d'un homme qui veut boire ;

 Toute la difficulté consiste à trouver comment un vase peut être construit de manière à ce que toute l'eau s'en échappe dès qu'elle est parvenue à une certaine hauteur, et pas avant.

 Ainsi, dans la question du vase décrit plus haut, il est facile de voir comment le vase doit être fait, la colonne placée au milieu, l'oiseau peint ;

 tout cela mis de côté comme n'important pas à la question, la difficulté reste nue, laquelle consiste à chercher pourquoi l'eau contenue auparavant dans un vase, s'en échappe tout entière quand elle est parvenue à une certaine hauteur.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS TROISIEME, DE L'OEIL.

 ABCB est une peau assez dure et épaisse, qui compose comme un vase rond dans lequel toutes ses parties intérieures sont contenues.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

 Après que cette roue aura ainsi acquis toute la perfection qu'elle peut avoir, le verre pourra facilement être taillé par les deux divers mouvements d'elle et du tour, sur lequel il doit être attaché, pourvu seulement qu'il y ait quelque ressort, ou autre invention, qui sans empêcher le mouvement que le tour lui donne, le presse toujours contre la roue, et que le bas de cette roue soit toujours plongé dans un vase qui contienne le grès, ou l'émeri, ou le tripoli, ou la potée ou autre telle matière dont il est besoin de se servir pour tailler et polir le verre.

  LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

 ainsi qu'on pourra voir par expérience, si, ayant rempli d'eau chaude un matras ou autre tel vase dont le col soit assez long et étroit, on l'expose à l'air lorsqu'il gèle ;

  LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.

 Mais il suffira ici que nous remarquions que les plus grossières ne sont quasi autre chose que de la terre, telle qu'on la peut voir au fond d'un vase après y avoir laissé rasseoir de l'eau de neige ou de pluie ;

  LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.

 Ils mettent du sel mêlé avec égale quantité de neige ou de glace pilée tout autour d'un vase plein d'eau douce ;

 et sans autre artifice, à mesure que ce sel et cette neige se fondent ensemble, l'eau qui est enfermée dans le vase, devient glace.

 d'où vient que ni la saumure, ni l'eau de mer qui a été longtemps gardée en quelque vase, n'y sont pas propres.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S'ALLUMENT EN L'AIR.

 Enfin, la foudre se peut quelquefois convertir en une pierre fort dure qui rompt et fracasse tout ce qu'elle rencontre, si parmi ces exhalaisons fort pénétrantes, il y en a quantité de ces autres qui sont grasses et ensoufrées, principalement s'il y en a aussi de plus grossières, semblables à cette terre qu'on trouve au fond de l'eau de pluie, lorsqu'on la laisse rasseoir en quelque vase ;

  L'HOMME.

 ainsi que vous pourrez expérimenter que fera le sang ou le lait de quelque animal que ce puisse être, si vous le versez goutte à goutte dans un vase qui soit fort chaud ;

ABC est une peau assez dure et épaisse, qui compose comme un vase rond, dans lequel toutes les autres parties de l'oeil sont contenues.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IV, Du vide ; et d'où vient que nos sens n'aperçoivent pas certains corps.

Si vous mettez, par exemple, de la poudre en quelque vase, vous le secouez et frappez contre pour faire qu'il y en entre davantage ;

 En sorte que lorsqu'un vase par exemple est plein d'or ou de plomb, il ne contient pas pour cela plus de matière que lorsque nous pensons qu'il soit vide ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 18.

Nous avons presque tous été préoccupés de cette erreur dès le commencement de notre vie, parce que, voyant qu'il n'y a point de liaison nécessaire entre le vase et le corps qu'il contient, il nous a semblé que Dieu pourrait ôter tout le corps qui est contenu dans un vase, et conserver ce vase en son même état, sans qu'il fût besoin qu'aucun autre corps succédât en la place de celui qu'il aurait ôté.

 Mais, afin que nous puissions maintenant corriger une si fausse opinion, nous remarquerons qu'il n'y a point de liaison nécessaire entre le vase et un tel corps qui le remplit, mais qu'elle est si absolument nécessaire entre la figure concave qu'a ce vase et l'étendue qui doit être comprise en cette concavité, qu'il n'y a pas plus de répugnance à concevoir une montagne sans vallée, qu'une telle concavité sans l'extension qu'elle contient, et cette extension sans quelque chose d'étendu, à cause que le néant, comme il a été déjà remarqué plusieurs fois, ne peut avoir d'extension.

 C'est pourquoi, si on nous demande ce qui arriverait, en cas que Dieu ôtât tout le corps qui est dans un vase, sans qu'il permît qu'il en rentrât d'autre, nous répondrons que les côtés de ce vase se trouveraient si proches qu'ils se toucheraient immédiatement.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 19.

 ou bien qu'il y ait plus de matière ou de corps dans un vase, lorsqu'il est plein d'or, ou de plomb, ou de quelque autre corps pesant et dur, que lorsqu'il ne contient que de l'air et qu'il paraît vide :

 car la grandeur des parties dont un corps est composé ne dépend point de la pesanteur ou de la dureté que nous sentons à son occasion, comme il a été aussi remarqué, mais seulement de l'étendue, qui est toujours égale dans un même vase.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 63.

Et cette comparaison de la pesanteur fera connaître ceci fort clairement, si l'on considère plusieurs petites boules de plomb arrangées comme celles qui sont représentées dans le vase BFD qui s'appuient de telle façon les unes sur les autres qu'ayant fait une ouverture au fond de ce vase, la boule marquée I soit contrainte d'en sortir, tant par la force de sa pesanteur que par celle des autres qui sont au-dessus d'elle :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 80.

 ainsi qu'on voit en une horloge de sable que l'air enfermé dans le vase d'en-bas n'est point empêché de monter en celui d'en-haut par les petits grains de sable qui en descendent, bien que ce soit parmi eux qu'il doive passer.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 26.

 Et cela est cause que les plus hautes parties de l'eau ou d'une autre liqueur qui est contenue en un vase, tant grand et tant profond qu'il puisse être, n'agissent point contre les plus basses, et même que chaque endroit du fond de ce vase n'est pressé que par autant de parties de cette liqueur qu'il y en a qui sont directement posées sur lui.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

 car pour bien faire cette expérience, il faut, ayant fait bouillir l'eau, la laisser refroidir, jusqu'à ce qu'elle ait acquis le même degré de froideur que celle d'une fontaine, en l'éprouvant avec un verre de tempérament, puis tirer de l'eau de cette fontaine, et mettre ces deux eaux en pareille quantité et dans pareils vases.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

 car si elle sortait, et qu'il ne rentrât que de la matière subtile en sa place dans le vase, il faudrait qu'elle fît hausser tout le corps de l'air, jusques à sa plus haute superficie.

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

 car, comme les parties du coeur s'affaissent d'elles-mêmes, les vaisseaux par lesquels le sang sort étant encore ouverts, le sang ne cesse d'en sortir, et ces vases ne se ferment que quand le coeur est affaissé.

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

 Mais vous voudriez sauver la puissance divine, qui en ôtant tout ce qui est dans un vase, peut, selon vous, empêcher que ses côté ne se réunissent.

 Ainsi, voyant qu'il répugne à ma manière de concevoir qu'on ôte tout corps d'un vase et qu'il y reste cependant une étendue que je ne conçois pas autrement que je concevais auparavant le corps qui y était contenu, je dis qu'il implique contradiction qu'une telle étendue y reste après que le corps en a été ôté, et que par conséquent les côtés d'un vase doivent se rapprocher, ce qui s'accorde avec mes autres opinions ;

 d'où il s'ensuit qu'on ne comprend pas bien distinctement que Dieu ôte toute la matière d'un vase, sans qu'un autre corps ou du moins les côtés du vase prennent sa place par un mouvement circulaire.

 

descartes

« ainsi que vous pourrez expérimenter que fera le sang ou le lait de quelque animal que ce puisse être, si vous le versez goutte àgoutte dans un vase qui soit fort chaud ; ABC est une peau assez dure et épaisse, qui compose comme un vase rond, dans lequel toutes les autres parties de l'oeil sontcontenues. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IV, Du vide ; et d'où vient que nos sens n'aperçoivent pas certains corps. Si vous mettez, par exemple, de la poudre en quelque vase, vous le secouez et frappez contre pour faire qu'il y en entredavantage ; En sorte que lorsqu'un vase par exemple est plein d'or ou de plomb, il ne contient pas pour cela plus de matière que lorsquenous pensons qu'il soit vide ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art.

18. Nous avons presque tous été préoccupés de cette erreur dès le commencement de notre vie, parce que, voyant qu'il n'y a pointde liaison nécessaire entre le vase et le corps qu'il contient, il nous a semblé que Dieu pourrait ôter tout le corps qui est contenudans un vase, et conserver ce vase en son même état, sans qu'il fût besoin qu'aucun autre corps succédât en la place de celui qu'ilaurait ôté. Mais, afin que nous puissions maintenant corriger une si fausse opinion, nous remarquerons qu'il n'y a point de liaison nécessaireentre le vase et un tel corps qui le remplit, mais qu'elle est si absolument nécessaire entre la figure concave qu'a ce vase etl'étendue qui doit être comprise en cette concavité, qu'il n'y a pas plus de répugnance à concevoir une montagne sans vallée,qu'une telle concavité sans l'extension qu'elle contient, et cette extension sans quelque chose d'étendu, à cause que le néant,comme il a été déjà remarqué plusieurs fois, ne peut avoir d'extension. C'est pourquoi, si on nous demande ce qui arriverait, en cas que Dieu ôtât tout le corps qui est dans un vase, sans qu'il permîtqu'il en rentrât d'autre, nous répondrons que les côtés de ce vase se trouveraient si proches qu'ils se toucheraient immédiatement. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art.

19. ou bien qu'il y ait plus de matière ou de corps dans un vase, lorsqu'il est plein d'or, ou de plomb, ou de quelque autre corpspesant et dur, que lorsqu'il ne contient que de l'air et qu'il paraît vide : car la grandeur des parties dont un corps est composé ne dépend point de la pesanteur ou de la dureté que nous sentons à sonoccasion, comme il a été aussi remarqué, mais seulement de l'étendue, qui est toujours égale dans un même vase. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

63. Et cette comparaison de la pesanteur fera connaître ceci fort clairement, si l'on considère plusieurs petites boules de plombarrangées comme celles qui sont représentées dans le vase BFD qui s'appuient de telle façon les unes sur les autres qu'ayant faitune ouverture au fond de ce vase, la boule marquée I soit contrainte d'en sortir, tant par la force de sa pesanteur que par celledes autres qui sont au-dessus d'elle : LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

80. ainsi qu'on voit en une horloge de sable que l'air enfermé dans le vase d'en-bas n'est point empêché de monter en celui d'en-hautpar les petits grains de sable qui en descendent, bien que ce soit parmi eux qu'il doive passer. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

26. Et cela est cause que les plus hautes parties de l'eau ou d'une autre liqueur qui est contenue en un vase, tant grand et tant profondqu'il puisse être, n'agissent point contre les plus basses, et même que chaque endroit du fond de ce vase n'est pressé que parautant de parties de cette liqueur qu'il y en a qui sont directement posées sur lui. Correspondance, année 1638, AU R.

P.

MERSENNE, 24 février 1638.

(Les. »

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