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Le mot "veille" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 14/07/2010

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descartes

 

DISCOURS DE LA METHODE, Quatrième partie.

 et, parce que nos raisonnements ne sont jamais si évidents ni si entiers pendant le sommeil que pendant la veille, bien que quelquefois nos imaginations soient alors autant ou plus vives et expresses, elle nous dicte aussi que nos pensées ne pouvant être toutes vraies, à cause que nous ne sommes pas tout parfaits, ce qu'elles ont de vérité doit infailliblement se rencontrer en celles que nous avons étant éveillés plutôt qu'en nos songes.

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

 quels changements se doivent faire dans le cerveau pour causer la veille, et le sommeil, et les songes ;

  L'HOMME.

 d'où vient que pour lors cette machine, étant disposée à obéir à toutes les actions des esprits, représente le corps d'un homme qui veille.

 Imaginez-vous, par exemple, que la différence qui est entre les deux figures M et N est la même qui est entre le cerveau d'un homme qui veille, et celui d'un homme qui dort, et qui rêve en dormant.

Mais, avant que je vous parle plus particulièrement du sommeil et des songes, il faut que je vous fasse ici considérer tout ce qui se fait de plus remarquable dans le cerveau, pendant le temps de la veille :

Maintenant que je pense avoir suffisamment expliqué toutes les fonctions de la veille, il ne me reste que fort peu de choses à vous dire touchant le sommeil ;

 en sorte qu'ils ne diffèrent en rien de ces idées que j'ai dit ci-dessus se former quelquefois dans l'imagination de ceux qui rêvent étant éveillés, si ce n'est en ce que les images qui se forment pendant le sommeil peuvent être beaucoup plus distinctes et plus vives que celles qui se forment pendant la veille.

 Et cette même raison montre aussi que, s'il arrive que l'action de quelque objet qui touche les sens puisse passer jusqu'au cerveau pendant le sommeil, elle n'y formera pas la même idée qu'elle ferait pendant la veille, mais quelque autre plus remarquable et plus sensible :

 à cause que, pendant la veille, la substance de son cerveau est desséchée, et ses pores sont élargis peu à peu, par la continuelle action des esprits ;

 Ni comment par l'excès de la veille son cerveau se peut affaiblir, et par l'excès du sommeil s'appesantir, et ainsi devenir semblable à celui d'un homme insensé, ou d'un stupide ;

Je désire que vous considériez après cela que toutes les fonctions que j'ai attribuées à cette machine, comme e la digestion des viandes, le battement du coeur et des artères, la nourriture et la croissance des membres, la respiration, la veille et le sommeil ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.

 Et, en m'arrêtant sur cette pensée, je vois si manifestement qu'il n'y a point d'indices certains par où l'on puisse distinguer nettement la veille d'avec le sommeil, que j'en suis tout étonné ;

 Car, soit que je veille ou que je dorme, deux et trois joints ensemble formeront toujours le nombre de cinq, et le carré n'aura jamais plus de quatre côtés ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

 Et je dois rejeter tous les doutes de ces jours passés, comme hyperboliques et ridicules, particulièrement cette incertitude si générale touchant le sommeil, que je ne pouvais distinguer de la veille :

 Et, en effet, si quelqu'un, lorsque je veille, m'apparaissait tout soudain et disparaissait de même, comme font les images que je vois en dormant, en sorte que je ne pusse remarquer ni d'où il viendrait, ni où il irait, ce ne serait pas sans raison que je l'estimerais un spectre ou un fantôme formé dans mon cerveau, et semblable à ceux qui s'y forment quand je dors, plutôt qu'un vrai homme.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION 1re SUR LA MEDITATION PREMIÈRE.

Il paraît assez, par ce qui a été dit dans cette Méditation, qu'il n'y a point de marque certaine et évidente par laquelle nous puissions reconnaître et distinguer nos songes d'avec la veille et d'avec une vraie perception des sens ;

 Mais d'autant que Platon a parlé de cette incertitude des choses sensibles, et plusieurs autres anciens philosophes avant et après lui, et qu'il est aisé de remarquer la difficulté qu'il y a de discerner la veille du sommeil, j'eusse voulu que cet excellent auteur de nouvelles spéculations se fût abstenu de publier des choses si vieilles.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XVIe.

 De plus, d'autant, comme il dit lui-même, que toute la certitude de la science et toute sa vérité dépend de la seule connaissance du vrai Dieu, ou bien un athée ne peut pas reconnaître qu'il veille par la mémoire des actions de sa vie passée, ou bien une personne peut savoir qu'elle veille sans la connaissance du vrai Dieu.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XVIe, REPONSE.

Et un athée peut reconnaître qu'il veille par la mémoire des actions de sa vie passée ;

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

 ou que le sommeil ne se pourrait distinguer de la veille, et autres choses semblables qui m'ont quelquefois été objectées par des calomniateurs ignorants, mais que j'ai rejeté toutes ces choses en paroles très expresses, et que je les ai même réfutées par des arguments très puissants et j'ose même dire plus puissants qu'aucun autre ait jamais fait avant moi.

 

descartes

« vrai homme. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION 1re SUR LA MEDITATION PREMIÈRE. Il paraît assez, par ce qui a été dit dans cette Méditation, qu'il n'y a point de marque certaine et évidente par laquelle nouspuissions reconnaître et distinguer nos songes d'avec la veille et d'avec une vraie perception des sens ; Mais d'autant que Platon a parlé de cette incertitude des choses sensibles, et plusieurs autres anciens philosophes avant et aprèslui, et qu'il est aisé de remarquer la difficulté qu'il y a de discerner la veille du sommeil, j'eusse voulu que cet excellent auteur denouvelles spéculations se fût abstenu de publier des choses si vieilles. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XVIe. De plus, d'autant, comme il dit lui-même, que toute la certitude de la science et toute sa vérité dépend de la seule connaissancedu vrai Dieu, ou bien un athée ne peut pas reconnaître qu'il veille par la mémoire des actions de sa vie passée, ou bien unepersonne peut savoir qu'elle veille sans la connaissance du vrai Dieu. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XVIe, REPONSE. Et un athée peut reconnaître qu'il veille par la mémoire des actions de sa vie passée ; Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE. ou que le sommeil ne se pourrait distinguer de la veille, et autres choses semblables qui m'ont quelquefois été objectées par descalomniateurs ignorants, mais que j'ai rejeté toutes ces choses en paroles très expresses, et que je les ai même réfutées par desarguments très puissants et j'ose même dire plus puissants qu'aucun autre ait jamais fait avant moi.. »

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