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Le Pauvre Diable. Voltaire

Publié le 23/05/2011

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voltaire

Voltaire suppose qu'un pauvre diable vient lui demander conseil sur l'emploi qu'il doit et peut choisir. C'est une occasion pour Voltaire de passer en revue et de critiquer tous les états : dans l'extrait que nous citons, on trouvera la satire de l'armée et de la magistrature; Voltaire y ajoute, dans la suite, celle du métier d'auteur, de journaliste, etc.... Bien entendu, il en profite pour fustiger tous ses ennemis. — L'intérêt littéraire de ce dialogue est dans l'aisance et dans l'heureux tour des vers, qui semblent pétiller sous la plume du poète.

Quel parti prendre? où suis-je, et qui dois-je être? Né dépourvu, dans la foule jeté, Germe naissant par le vent emporté, Sur quel terrain puis-je espérer de croître? Comment trouver un état, un emploi? Sur mon destin, de grâce, instruisez-moi. — Il faut s'instruire et se sonder soi-même, S'interroger, ne rien croire que soi, Que son instinct; bien savoir ce qu'on aime; Et, sans chercher des conseils superflus, Prendre l'état qui vous plaira le plus. — J'aurais aimé le métier de la guerre. — Qui vous retient? allez. Déjà l'hiver. A disparu; déjà gronde dans l'air L'airain bruyant, ce rival du tonnerre : Du duc de Broglie osez suivre les pas; Sage en projets, et vif dans les combats, Il a transmis sa valeur aux soldats; Il va venger les malheurs de la France. Sous ses drapeaux marchez dès aujourd'hui, Et méritez d'être aperçu de lui. — Il n'est plus temps; j'ai d'une lieutenance Trop vainement demandé la faveur, Mille rivaux briguaient la préférence : C'est une presse! En vain Mars en fureur De la patrie a moissonné la fleur; Plus on en tue, et plus il s'en présente. Ils vont trottant des bords de la Charente, De ceux du Lot, des coteaux champenois, Et de Provence et des monts francs-comtois, En botte, en guêtre, et surtout en guenille, Tous assiégeant la porte de Crémille, Pour obtenir des maîtres de leur sort Un beau brevet qui les mène à la mort. Parmi les flots de la foule empressée, J'allai montrer ma mine embarrassée; Mais un commis, me prenant pour un sot, Me rit au nez sans me répondre un mot; Et je voulus, après cette aventure, Me retourner vers la magistrature. — Eh bien, la robe est un métier prudent ; Et cet air gauche et ce front de pédant Pourront encor passer dans les enquêtes : Vous verrez là de merveilleuses têtes! Vite achetez un emploi de Caton, Allez juger. Êtes-vous riche? — Non. Je n'ai plus rien; c'en est fait. — Vil atome! Quoi! point d'argent et de l'ambition? Pauvre imprudent! apprends qu'en ce royaume Tous les honneurs sont fondés sur le bien. L'antiquité tenait pour axiome Que rien n'est rien, que de rien ne vient rien. Du genre humain connais quelle est la trempe; Avec de l'or, je te fais président, Fermier du roi, conseiller, intendant : Tu n'as point d'aile, et tu veux voler! rampe.

QUESTIONS D'EXAMEN

I. — L'ensemble. — Fragment d'une satire de Voltaire : le Pauvre Diable. — A quel sujet le pauvre diable vient-il demander conseil à Voltaire ? Sous quelle forme Voltaire rappelle-t-il l'entretien? 30Contre qui dirige-t-il ses traits satiriques? (contre l'armée, contre la magistrature, contre le pauvre diable lui-même...); Dites ce qu'il entend par un pauvre diable; Qu'a-t-il voulu montrer par la violente opposition de la fin : et tu veux voler! rampe? D'où provient surtout l'intérêt de ce morceau?

II. — L'analyse du morceau. — Quels sont les différents points de la conversation entre le pauvre diable et Voltaire ? a) La demande faite à Voltaire; b) La réponse de ce dernier : Prenez l'emploi qui vous plaira le plus, — dans l'armée, — dans la magistrature.... « Mais êtes-vous riche? — Non «; — Le rôle de l'or); 20 Pourquoi a-t-on ri au nez du pauvre diable quand il est allé solliciter un brevet d'officier? Pour quelle raison ne peut-il pas obtenir un emploi dans la magistrature? En somme, que manque-t-il au pauvre diable pour réussir?

III. — Le style; — les expressions. — Quels sont les caractères distinctifs du style, dans ce morceau? (la facilité : rien qui sente l'effort; on y retrouve le ton ordinaire de la conversation; — le montrer à l'aide d'exemples; — la souplesse : rien de raide, de guindé ou de monotone; des vers aisés, à coupes multiples. Ex. : Quel parti prendre? oie suis-je, et qui dois-je être ?...) Relevez quelques-uns des traits satiriques contenus dans le morceau; Indiquez quelques périphrases (l'airain bruyant...); 4° Expliquez les expressions suivantes : né dépourvu, — une presse. —vil atome.  

IV. — La grammaire. — te Trouvez un synonyme de parti (quel parti prendre?), — de mine (mine embarrassée), — de axiome; Quels sont les mots de la même famille que dépourvu? A quel groupe appartient chacun des verbes contenus dans les quatre derniers vers du morceau? Faites connaître aussi le temps et le mode auxquels il est employé.

Rédaction. — Quel pouvoir Voltaire, dans ce récit, attribue-t-il à l'or ? — Faut-il, de nos jours, nécessairement être riche pour arriver à une belle situation sociale?

voltaire

« I.

— L'ensemble.

— Fragment d'une satire de Voltaire : le Pauvre Diable.

— A quel sujet le pauvre diable vient-ildemander conseil à Voltaire ? Sous quelle forme Voltaire rappelle-t-il l'entretien? 30Contre qui dirige-t-il ses traitssatiriques? (contre l'armée, contre la magistrature, contre le pauvre diable lui-même...); Dites ce qu'il entend par unpauvre diable; Qu'a-t-il voulu montrer par la violente opposition de la fin : et tu veux voler! rampe? D'où provientsurtout l'intérêt de ce morceau? II.

— L'analyse du morceau.

— Quels sont les différents points de la conversation entre le pauvre diable et Voltaire ?a) La demande faite à Voltaire; b) La réponse de ce dernier : Prenez l'emploi qui vous plaira le plus, — dans l'armée,— dans la magistrature....

« Mais êtes-vous riche? — Non »; — Le rôle de l'or); 20 Pourquoi a-t-on ri au nez dupauvre diable quand il est allé solliciter un brevet d'officier? Pour quelle raison ne peut-il pas obtenir un emploi dansla magistrature? En somme, que manque-t-il au pauvre diable pour réussir? III.

— Le style; — les expressions.

— Quels sont les caractères distinctifs du style, dans ce morceau? (la facilité :rien qui sente l'effort; on y retrouve le ton ordinaire de la conversation; — le montrer à l'aide d'exemples; — lasouplesse : rien de raide, de guindé ou de monotone; des vers aisés, à coupes multiples.

Ex.

: Quel parti prendre?oie suis-je, et qui dois-je être ?...) Relevez quelques-uns des traits satiriques contenus dans le morceau; Indiquezquelques périphrases (l'airain bruyant...); 4° Expliquez les expressions suivantes : né dépourvu, — une presse.

—vilatome.

IV.

— La grammaire.

— te Trouvez un synonyme de parti (quel parti prendre?), — de mine (mine embarrassée), — deaxiome; Quels sont les mots de la même famille que dépourvu? A quel groupe appartient chacun des verbescontenus dans les quatre derniers vers du morceau? Faites connaître aussi le temps et le mode auxquels il estemployé. Rédaction.

— Quel pouvoir Voltaire, dans ce récit, attribue-t-il à l'or ? — Faut-il, de nos jours, nécessairement êtreriche pour arriver à une belle situation sociale?. »

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