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Le prince Extrait du Ch XVIII « comment les princes doivent tenir leur parole. »

Publié le 21/07/2010

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"Le prince devant donc agir en bête, tâchera d'être tout à la fois renard et lion : car, s'il n'est que lion, il n'apercevra point les pièges; s'il n'est que renard, il ne se défendra point contre les loups ; et il a également besoin d'être renard pour connaître les pièges, et lion pour épouvanter les loups. Ceux qui s'en tiennent tout simplement à être lions sont très malhabiles. Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l'ont déterminé à promettre n'existent plus : tel est le précepte à donner. Il ne serait pas bon sans doute, si les hommes étaient tous gens de bien; mais comme ils sont méchants, et qu'assurément ils ne vous tiendraient point leur parole, pourquoi devriez-vous leur tenir la vôtre? Et d'ailleurs, un prince peut-il manquer de raisons légitimes pour colorer l'inexécution de ce qu'il a promis? A ce propos on peut citer une infinité d'exemples modernes, et alléguer un très grand nombre de traités de paix, d'accords de toute espèce, devenus vains et inutiles par l'infidélité des princes qui les avaient conclus. On peut faire voir que ceux qui ont su le mieux agir en renard sont ceux qui ont le plus prospéré. Mais pour cela, ce qui est absolument nécessaire, c'est de savoir bien déguiser cette nature de renard, et de posséder parfaitement l'art et de simuler et de dissimuler. Les hommes sont si aveugles, si entraînés par le besoin du moment, qu'un trompeur trouve toujours quelqu'un qui se laisse tromper."  Machiavel

 

Machiavel, auteur italien publie en 1513 Le Prince dédié à Laurent le Magnifique pour entrer en grâce auprès des Médicis. L'auteur propose alors une réflexion dans son œuvre sur la manière dont un dirigeant doit gouverner dans une Principauté. Sa réflexion porte donc sur la conquête du pouvoir et sa conservation. Machiavel sera considéré comme le premier moderne, par Léo Strauss notamment, en considérant dans son analyse ce qui est et non ce qui devrait être et en soutenant la centralité du mal en politique. Le Prince entre dans la lignée littéraire du genre des miroirs des Princes qui traite des vertus du prince et qui a pour objectif de conseiller celui ci. Machiavel en parodie le genre en faisant une rupture entre être et paraître et en se détachant du modèle moral que celui ci avait pour tradition de mettre au centre de sa réflexion. Dans le chapitre XVIII de son œuvre intitulé « Comment les princes doivent tenir leur parole. «, Machiavel met en évidence le concept de « vérité effective « qui consiste à s'en tenir à l'effectivité. Il ne s'agit plus pour le prince d'imiter effectivement un modèle moral mais de s'adapter aux situations présentes. Le texte proposé à notre réflexion porte sur la nature de l'Homme qui va influencer la Politique. La question va être de savoir si le Prince doit agir en bête ou en homme, s'il doit combattre par la force ou par la loi. Ainsi ce questionnement résidera dans la définition de la nature humaine. On pourra alors s'interroger sur l'existence du mal qui résiderait en celle ci et donc au sein de la politique. La thèse défendue par l'auteur est qu'en chaque homme réside une bête et que l'homme est par nature profondément mauvais. Ainsi le Prince ne devra pas seulement agir en Homme mais aussi en bête pour gouverner tout en ayant conscience de la méchanceté des Hommes. La réflexion portera donc sur cette nature bestiale qui réside en chaque Homme et la façon la plus judicieuse de gouverner en cet état de bête. Selon Machiavel il ne faudra donc pas faire primer la loyauté mais la puissance du lion et la ruse du renard qui réside dans la nature du Prince pour conserver le pouvoir. La force ne sera donc pas suffisante, la ruse est une qualité dont le Prince devra user pour gouverner, c'est pourquoi l'allégorie du renard représente une qualité essentielle que le philosophe devra transmettre au Prince pour lui permettre de conquérir et de conserver le pouvoir ce qui est l'objectif absolu de celui ci. Machiavel va alors déterminer le politique par un jeu de rôle basé sur le paraître car cette nature de bête, cette nature de renard liée au mal qui réside dans la nature de l'Homme ne devra pas transparaitre. Si certaines qualités sont indispensables au Prince il n'est pas nécessaire de les avoir mais il est nécessaire de paraître les avoirs selon l'auteur. Tout l'art de la politique résidera alors dans une mise en scène auquel le peuple serait parfaitement dupe. Le texte se divise de la manière suivante: Le premier paragraphe porte sur la nature de bête de l'Homme et l'équilibre judicieux que le Prince devra trouver entre renard et lion, les deux paragraphes suivants mettent en évidence la nature humaine profondément mauvaise justifiant l'usage de la ruse et enfin le dernier paragraphe montre la nécessité de la maitrise du jeu du paraître en politique. Entrons dans l'analyse du détail du texte Commençons par identifier l'allégorie utilisée par Machiavel qui est celle du Lion et du Renard. Parmi les multiples sources possibles de celle ci, la plus probable est celle de Cicéron mais là où ce dernier exprime son horreur face à ces deux injustices, Machiavel montre que l'usage de la Force et même la violence incarnée par le lion et celle de la ruse incarnée par le renard sont nécessaire au prince dans sa conquête et sa conservation du pouvoir. Ainsi Le prince doit « donc agir en bête « car ceci réside dans la nature profonde de l'homme et chacun usera de cette nature pour le contrer. Les Hommes ont donc quelque chose de spécifique qui est l'aptitude avoir un ordre légal et des sentiments moraux mais ceux sont aussi des êtres passionnels qui n'obéissent qu'à la force. Selon Machiavel la loyauté ne suffit donc pas pour gouverner et conserver le pouvoir car un prince loyal et conforme à la moral se fera écrasé par ses rivaux qui n'hésiteront pas à user de cette nature bestiale et profondément mauvaise pour le renverser,il est donc nécessaire que le prince tache « d'être tout à la fois renard et lion «. Le prince devra donc instaurer un équilibre entre ruse et force, entre esprit et violence. L'usage de la force étant nécessaire, la ruse du renard sera tout autant indispensable dans la gouvernance du prince. « s'il n'est que le lion, il n'apercevra point les pièges; s'il n'est que renard, il ne se défendra point contre les loups « Machiavel pose là les fondements de la stratégie sur laquelle devra reposer la façon de gouverner du prince. Il devra instaurer un équilibre entre puissance et intelligence. Un prince puissant pouvant se faire piéger par la malveillance des autres et un prince rusé n'ayant point les moyens de se défendre contre ceux ci. La conciliation de ces deux vertus sera donc essentielle. Le prince aura donc « besoin d'être renard pour connaître les pièges, et lion pour épouvanter les loups « Les loups représentent une troisième allégorie qui représenterait les ennemies du prince. On distingue par le choix de cet animal pour les représenter la nature dangereuse et malveillante qu'auraient ceci. Le loup cherchant à attaquer le renard mais qui ne pourrait contré la puissance du lion. Machiavel au travers de cette image insiste donc encore une fois sur la nature mauvaise de tout Homme et donc du danger omniprésent que représentent ceux ci pour le prince. Ainsi l'esprit du renard sera nécessaire pour contrer la sagesse d'esprit des rivaux mais ceci doit être associé nécessairement à la puissance qui induit l'usage de la violence pour la mise en action de la stratégie pensée par l'esprit. On peut aussi comprendre dans cet enseignement de Machiavel au prince, un message justifiant la nécessité du rôle du philosophe auprès du prince, le prince détenant la puissance et le philosophe la ruse de l'esprit. On comprend donc par cette formulation la justification de l'œuvre même de Machiavel qui est une transmission du savoir du philosophe afin que le prince puisse usé de la ruse tel un renard en plus de sa puissance. Il y a donc une volonté de persuader le prince de l'utilité du rôle du philosophe qui pourrait être ici celui de Machiavel auprès de lui au travers de cette allégorie. Il insisterait donc en écrivant que « Ceux qui s'en tiennent tout simplement à être lions sont très malhabiles «. Il s'agit d'une phrase affirmative qui nommerait par le pronom « ceux « tout prince n'usant pas de la sagesse d'esprit et donc n'usant pas de ce que le philosophe détient et transmet par ses écris comme c'est le cas dans Le prince. Machiavel formule donc ici une condamnation des princes ne disposant que de leur puissance sans user de la ruse que celui ci détient et l'occurrence en les décrivant comme « malhabiles « c'est à dire non habiles et donc dépourvus d'adresse et d'intelligence. Il va donc au delà de la persuasion, il formule une réelle critique de ceux ci. Selon Machiavel « Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible «, il se place encore une fois en conseillé du prince qui définit ce qu'est un prince «bien avisé « et donc agissant avec réflexion, il sous entend donc qu'il détient la connaissance de ce que doit faire un prince intelligent ce qui réaffirme sa réelle ambition de donner une leçon de politique. Machiavel en déclarant cela, se détache de toute notion de moral, pour lui ce qui doit être pris en compte est le fait que quelque chose soit « nuisible « ou non au prince et donc à son pouvoir. La finalité prime donc sur la loyauté qu'engage une promesse. C'est cela qui fera de l'auteur, un des premier de la philosophie moderne car il ne vise pas le bien, le beau, le vrai mais la conquête et la conservation du pouvoir et cela indépendamment de toute idée de moral. On peut dire que selon Machiavel, la fin justifie les moyens et donc que seul la finalité compte. Si « les raisons qui l'ont déterminé à promettre n'existent plus «, le prince n'est alors pas tenu de tenir sa promesse car seul les éléments qui permettront au prince d'atteindre son objectif de conquête comptent et doivent justifier les actes du prince « tel est le précepte à donner « et rien d'autre ne doit être pris en compte. Machiavel justifie cette omission de la morale et de la notion de bien dans les actes du prince par la nature profondément mauvaise de tout homme et donc des adversaires qu'il rencontrera. « si les gens étaient tous gens de biens « il n'exprimerait pas un tel précepte « mais comme ils sont méchants, et qu'assurément ils ne vous tiendraient point leur parole, pourquoi devriez-vous leur tenir la votre? «. Ainsi il indique au prince que nul n'est loyal et honnête et que le mal est central en politique. Par conséquent toute conception morale est proscrite du monde politique et le prince devra agir sans s'en soucier. Machiavel a donc une vision très pessimiste du politique. Par ce constat selon lequel il y a un écart entre les idées et les faits politiques qui se vérifie en particulier vis à vis du problème de la fidélité à la parole donnée, Machiavel réaffirme sa perspective réaliste et non idéaliste par opposition à la conception philosophique classique. Pour lui la valeur suprême réside dans l'efficacité du politique. Machiavel interroge son lecteur « un prince peut il manquer de raisons légitimes de colorer l'inexécution de ce qu'il a promis? «. Il s'agit d'une question rhétorique toujours dans l'objectif de convaincre le prince des idées qu'il expose. Par cette question il montre l'évidence selon laquelle le prince n'a pas besoins de raisons considérées comme « légitimes « pour justifier de ses actes car il est celui qui détient le pouvoir. Le terme « prince « vient du latin princeps qui signifie « le premier de l'État «, il est donc judicieusement choisi pour mettre en valeur toute la puissance que l'auteur veut lui donner. De plus ce terme peut être employé quelque soit le pays ou l'époque, le message de Machiavel a donc une portée universel et il met en évidence par cette question rhétorique toute la grandeur du prince qui se place au dessus des justifications légitimes dans un monde politique où le mal est central. Machiavel appuie cette argumentation par la mise en évidence d'une « infinité d'exemples modernes « de « l'infidélité des princes « dans « un très grand nombre de traités de paix, d'accords de toute espèces «. Il montre alors que tout gouvernant que l'on peut qualifier comme « prince « et donc digne de cette dénomination par l'auteur qui manifeste de toute leur grandeur ont été infidèles à leurs promesses. Il met alors en valeur ce manquement à leur paroles et l'assimile même « à ceux qui ont su le mieux agir en renard « et donc ceux « qui ont le plus prospéré «. Il revient donc sur cette allégorie qui est celle du renard pour qualifier le prince qui manquerait à ses paroles. Ainsi il va jusqu'à une mise en valeur de cette infidélité en l'assimilant à la ruse d'une renard. Ce serait donc une preuve d'intelligence de ne pas se montrer loyal dans un monde où le mal est omniprésent. La tromperie et le mensonge entrent donc dans la stratégie que Machiavel a mis en place pour le prince car ce dernier n'a pas à attendre d'être trompé pour être trompeur et doit prendre des précautions dans un monde où les hommes sont des êtres méchants au caractère passionnel. De ces constats selon lequel l'Homme a une nature de bête et méchante, Machiavel montre ainsi donc que le Prince devra user de la ruse pour mettre en place une stratégie judicieuse. « Mais pour cela ce qui est absolument nécessaire, c'est de savoir posséder parfaitement l'art de « simuler « et dissimuler «. Ainsi Machiavel effectue ici une rupture entre être et paraître. Selon lui si certaines qualités sont indispensables au prince, il n'est pas nécessaire de les avoir mais il est nécessaire de paraître les avoir. La politique ne serait alors qu'un jeu de rôle où le prince rusé devra joué son rôle de prince au yeux du peuple en usant de tromperies et de mensonges. Il devra alors « simuler « c'est à dire faire paraître comme réel une chose qui ne l'est pas et « dissimuler « donc cacher ce qu'il a à cacher en l'occurrence sa nature mauvaise et bestiale. Ainsi on a avec Machiavel une importance accordée au peuple et à l'image qu'on lui renvoie. Il estime que celui ci est « aveugle « et qu' «un trompeur trouve toujours quelqu'un qui se laisse tromper «.La foule est donc myope selon l'auteur face à l'élite clairvoyante qui domine. Le peuple ne fait que percevoir et le prince peut jouer sur son affectivité, son émotivité par un jeu de séduction car il ne voie pas, il est influencer par ses émotions ce qui le rend dupe. Le prince peut donc « tromper « le peuple en usant de sa malice et sauver les apparences morales qui ont un effet politique important. Machiavel développe donc une réelle théorie du jeu dans laquelle faire de la politique c'est savoir se mettre en scène mais aussi connaître son public. Le prince ne fait que préciser cette connaissance du peuple et des grands qui ont des intérêts divergents. Il y a donc un jeu sur les conflits possibles dans lequel toute décision est pesée ou mise en balance tout en préservant ce qui apparaît au peuple. Dans cette idée de jeu de rôle il y a une véritable révolution qui s'opère. Alors que la politique classique faisait l'éloge de l'expérience comme le faisait Aristote, Machiavel met en avant l'audace. Dans ce jeu, il n'y a pas de politique sans prise de risque qui vise à rompre le cours habituel des choses. Le politique doit savoir aller à l'encontre de l'évènement et savoir le manipuler pour le ramener à ses propres fins. Cette idée de manipulation est donc omniprésente. Leo Strauss voyait en Machiavel le commencement de la modernité car selon lui la politique est un jeu qui relativise la morale: il n'y a plus de droit naturel comme principe régulateur ou comme limite de l'action. Le prince doit paraître bon et moral, gouverner c'est finalement paraître en usant de tous les moyens pour parvenir à ses fins. Il y alors non pas seulement un jeu du paraître mais un véritable jeu de séduction, le prince va devoir séduire le peuple pour conserver son pouvoir en jouant sur l'affectivité et l'émotivité notamment afin de persuader celui ci. On peut alors se demander si Machiavel ne serait pas qu'un pur manipulateur d'images, de reflets et de faux semblants. Si le discours qu'il emploie dans le prince porte a interpréter son analyse du politique de cette façon, cette interprétation ne peut pas être portée à l'absolu. Machiavel dans la mise en évidence de son jeu politique, donne un rôle important au peuple au sein de celui ci, il sera parmi les premier à faire émerger la notion de peuple et a lui accordé un rôle important. Finalement le paraître, l'apparition serait la condition d'existence d'un espace public dans l'espace politique. La force du paraître résiderait dans sa capacité à créer un monde commun. Les analyses de Hannah Arendt permettent de saisir le caractère fondateur des apparences. Elle pose comme principe que l'existence en général et l'existence politique en particulier se déroulent dans le visible, le paraître. Ce qui se voit ne serait pas superficiel, mais au contraire, ce qui instituerait le monde. Dès lors, l'image du prince est une image publique ou une réalité parce qu'elle est publique. En ce sens la politique de Machiavel serait une politique de l'apparition et non de la simple apparence. La thématique de l'apparence ne renvoie donc pas à l'éloge du pur mensonge, elle est d'avantage la manifestation d'un monde commun fondamental en politique. Ce monde se construit en intégrant une part de dissimulation, de faux semblants. Dans ce monde de malhonnêtes le prince ne pourra pas être complètement bon sans périr, il devra donc user de tromperies et de mensonges tout en préservant les apparences. Cette attention à la relativité des biens et des maux et du bien et du mal fait sans aucun doute l'originalité de Machiavel. Pour lui la virtu est de savoir gouverner sans se rapporter systématiquement à la morale même s'il demande cependant dans son œuvre aux hommes politiques de ne pas faire l'erreur de faire systématiquement le mal. Selon Machiavel, la nature humaine est bestiale et passionnelle. Le mal est donc central en politique et le prince pour acquérir et conserver le pouvoir, ce qui est son but ultime, devra user de la ruse pour mettre en place des stratégies tout en simulant et dissimulant face au peuple. Le politique est donc un jeu du paraître que le prince se doit de maitriser.

 

 

« ceci.

Le loup cherchant à attaquer le renard mais qui ne pourrait contré la puissance du lion.

Machiavel au traversde cette image insiste donc encore une fois sur la nature mauvaise de tout Homme et donc du danger omniprésentque représentent ceux ci pour le prince.

Ainsi l'esprit du renard sera nécessaire pour contrer la sagesse d'esprit desrivaux mais ceci doit être associé nécessairement à la puissance qui induit l'usage de la violence pour la mise enaction de la stratégie pensée par l'esprit.

On peut aussi comprendre dans cet enseignement de Machiavel au prince,un message justifiant la nécessité du rôle du philosophe auprès du prince, le prince détenant la puissance et lephilosophe la ruse de l'esprit.

On comprend donc par cette formulation la justification de l'œuvre même de Machiavelqui est une transmission du savoir du philosophe afin que le prince puisse usé de la ruse tel un renard en plus de sapuissance.

Il y a donc une volonté de persuader le prince de l'utilité du rôle du philosophe qui pourrait être ici celuide Machiavel auprès de lui au travers de cette allégorie.

Il insisterait donc en écrivant que « Ceux qui s'en tiennenttout simplement à être lions sont très malhabiles ».

Il s'agit d'une phrase affirmative qui nommerait par le pronom «ceux » tout prince n'usant pas de la sagesse d'esprit et donc n'usant pas de ce que le philosophe détient ettransmet par ses écris comme c'est le cas dans Le prince.

Machiavel formule donc ici une condamnation des princesne disposant que de leur puissance sans user de la ruse que celui ci détient et l'occurrence en les décrivant comme« malhabiles » c'est à dire non habiles et donc dépourvus d'adresse et d'intelligence.

Il va donc au delà de lapersuasion, il formule une réelle critique de ceux ci.

Selon Machiavel « Un prince bien avisé ne doit point accomplirsa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible », il se place encore une fois en conseillé du prince quidéfinit ce qu'est un prince «bien avisé » et donc agissant avec réflexion, il sous entend donc qu'il détient laconnaissance de ce que doit faire un prince intelligent ce qui réaffirme sa réelle ambition de donner une leçon depolitique.

Machiavel en déclarant cela, se détache de toute notion de moral, pour lui ce qui doit être pris en compteest le fait que quelque chose soit « nuisible » ou non au prince et donc à son pouvoir.

La finalité prime donc sur laloyauté qu'engage une promesse.

C'est cela qui fera de l'auteur, un des premier de la philosophie moderne car il nevise pas le bien, le beau, le vrai mais la conquête et la conservation du pouvoir et cela indépendamment de touteidée de moral.

On peut dire que selon Machiavel, la fin justifie les moyens et donc que seul la finalité compte.

Si «les raisons qui l'ont déterminé à promettre n'existent plus », le prince n'est alors pas tenu de tenir sa promesse carseul les éléments qui permettront au prince d'atteindre son objectif de conquête comptent et doivent justifier lesactes du prince « tel est le précepte à donner » et rien d'autre ne doit être pris en compte.

Machiavel justifie cetteomission de la morale et de la notion de bien dans les actes du prince par la nature profondément mauvaise de touthomme et donc des adversaires qu'il rencontrera.

« si les gens étaient tous gens de biens » il n'exprimerait pas untel précepte « mais comme ils sont méchants, et qu'assurément ils ne vous tiendraient point leur parole, pourquoidevriez-vous leur tenir la votre? ».

Ainsi il indique au prince que nul n'est loyal et honnête et que le mal est centralen politique.

Par conséquent toute conception morale est proscrite du monde politique et le prince devra agir sanss'en soucier.

Machiavel a donc une vision très pessimiste du politique.

Par ce constat selon lequel il y a un écartentre les idées et les faits politiques qui se vérifie en particulier vis à vis du problème de la fidélité à la paroledonnée, Machiavel réaffirme sa perspective réaliste et non idéaliste par opposition à la conception philosophiqueclassique.

Pour lui la valeur suprême réside dans l'efficacité du politique.

Machiavel interroge son lecteur « un princepeut il manquer de raisons légitimes de colorer l'inexécution de ce qu'il a promis? ».

Il s'agit d'une question rhétoriquetoujours dans l'objectif de convaincre le prince des idées qu'il expose.

Par cette question il montre l'évidence selonlaquelle le prince n'a pas besoins de raisons considérées comme « légitimes » pour justifier de ses actes car il estcelui qui détient le pouvoir.

Le terme « prince » vient du latin princeps qui signifie « le premier de l'État », il est doncjudicieusement choisi pour mettre en valeur toute la puissance que l'auteur veut lui donner.

De plus ce terme peutêtre employé quelque soit le pays ou l'époque, le message de Machiavel a donc une portée universel et il met enévidence par cette question rhétorique toute la grandeur du prince qui se place au dessus des justificationslégitimes dans un monde politique où le mal est central.

Machiavel appuie cette argumentation par la mise enévidence d'une « infinité d'exemples modernes » de « l'infidélité des princes » dans « un très grand nombre de traitésde paix, d'accords de toute espèces ».

Il montre alors que tout gouvernant que l'on peut qualifier comme « prince »et donc digne de cette dénomination par l'auteur qui manifeste de toute leur grandeur ont été infidèles à leurspromesses.

Il met alors en valeur ce manquement à leur paroles et l'assimile même « à ceux qui ont su le mieux agiren renard » et donc ceux « qui ont le plus prospéré ».

Il revient donc sur cette allégorie qui est celle du renard pourqualifier le prince qui manquerait à ses paroles.

Ainsi il va jusqu'à une mise en valeur de cette infidélité en l'assimilantà la ruse d'une renard.

Ce serait donc une preuve d'intelligence de ne pas se montrer loyal dans un monde où le malest omniprésent.

La tromperie et le mensonge entrent donc dans la stratégie que Machiavel a mis en place pour leprince car ce dernier n'a pas à attendre d'être trompé pour être trompeur et doit prendre des précautions dans unmonde où les hommes sont des êtres méchants au caractère passionnel. De ces constats selon lequel l'Homme a une nature de bête et méchante, Machiavel montre ainsi donc que le Princedevra user de la ruse pour mettre en place une stratégie judicieuse.

« Mais pour cela ce qui est absolumentnécessaire, c'est de savoir posséder parfaitement l'art de « simuler » et dissimuler ».

Ainsi Machiavel effectue ici unerupture entre être et paraître.

Selon lui si certaines qualités sont indispensables au prince, il n'est pas nécessaire deles avoir mais il est nécessaire de paraître les avoir.

La politique ne serait alors qu'un jeu de rôle où le prince rusédevra joué son rôle de prince au yeux du peuple en usant de tromperies et de mensonges.

Il devra alors « simuler »c'est à dire faire paraître comme réel une chose qui ne l'est pas et « dissimuler » donc cacher ce qu'il a à cacher enl'occurrence sa nature mauvaise et bestiale.

Ainsi on a avec Machiavel une importance accordée au peuple et àl'image qu'on lui renvoie.

Il estime que celui ci est « aveugle » et qu' «un trompeur trouve toujours quelqu'un qui selaisse tromper ».La foule est donc myope selon l'auteur face à l'élite clairvoyante qui domine.

Le peuple ne fait quepercevoir et le prince peut jouer sur son affectivité, son émotivité par un jeu de séduction car il ne voie pas, il estinfluencer par ses émotions ce qui le rend dupe.

Le prince peut donc « tromper » le peuple en usant de sa malice etsauver les apparences morales qui ont un effet politique important.

Machiavel développe donc une réelle théorie dujeu dans laquelle faire de la politique c'est savoir se mettre en scène mais aussi connaître son public.

Le prince ne. »

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