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L'Ecole des femmes (acte 2 ; scène 5)

Publié le 21/07/2010

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Molière    Introduction    Situation    Thème : homme âgé qui prétend former une jeune fille à sa main de manière a ce qu’elle lui soit soumise et fidèle ; on assiste à l’échec de ce piège : c’est le piégeur piégé.  Molière a su donner une vitalité à ce thème ; cela fit scandale à son époque. Cette pièce est toujours appréciée à notre époque en raison de sa charge féministe plutôt moderne : l’intrigue prouvera que même en enfermant une jeune fille loin du monde, de la morale, des êtres et de la connaissance, celle-ci trouvera la force de l’amour véritable et réussira à s’échapper des pièges tendus.    La scène présentée exprime parfaitement le mélange de comique et de pathétique qui fait la particularité de la pièce : Arnolphe va « souffrir en damné «, mais il l’a bien cherché, car la cause de sa souffrance est l’ingénuité et la naïveté dans laquelle il a plongé Agnès pendant toutes ces années, qui font qu’elle avoue en toute innocence, étape par étape ce que le soupçonneux Arnolphe pouvait craindre le plus : Agnès a fait une rencontre, la rencontre de l’amour.    Problématique    En quoi le pathétique fait rire dans cette scène ?    Plan    I/ dynamisme de cette scène de comédie  II/ Comique et pathétique : le thème du piégeur piégé    I/ Dynamisme de cette scène de comédie    Différentes étapes marquées par questions, l’enquête d’Ar est d’abord menée sourdement puis craintivement.    - enquête par allusion ( vers 1-15 : Ar parle de tout et de rien, pour introduire le sujet progressivement, mais aussi par crainte ; en agissant ainsi, il fait comme si rien ne s’était produit.  Il se résout tout de même à introduire le sujet en insinuant que cela vient de rumeurs ; il essaye ainsi toujours de se rassurer.  « quelques voisins m’ont dit qu’un jeune homme inconnu «, « méchantes langues «    - première confirmation ( vers 16-18 : « ne gagez pas, vous perdriez «  Cette révélation le laisse sans voix :  « Quoi ? c’est la vérité qu’un homme… ? «  Ag ne perd pas une seconde pour le lui confirmer (stichomythie)  « Chose sûre. «    - révélations de plus en plus cuisantes (vers 18-41    Ag révèle de plus en plus de détails sur la visité de l’inconnu    « Il n’a presque bougé de chez nous, je vous jure. «, « il était ravi «    - quiproquo puis soulagement momentané ( vers 41 jusqu’à la fin  les deux personnages ne cessent de se couper la parole ( stichomythies    ( Au fil des étapes, on remarque une accélération du rythme. Cette accélération devient de plus de plus importante : « non, non, non, non « ( crescendo, rapidité de l’alternance questions-réponses grâce aux stichomythies. La discussion se transforme vite en interrogatoire.    II/Comique et pathétique : le thème du piégeur piégé    Ar le dit : « je souffre en damné « (vers 54), et lors de l’aparté : « oh fâcheux examen (…) où l’examinateur souffre seul tout le mal « (vers 35-36) ( il commence à être victime de son propre stratagème ( c’est justement parce qu’il a enfermé cette jeune fille en la privant d’expérience qu’elle va faire ce qu’il craint le plus, sans se rendre compte du mal.    A/ La première étape (vers 1-9)  - caractérise la nature des rapports entre eux : banalité des propos. Ar l’a voulu ainsi, une vie sclérosée pour une jeune fille mise en cage ( promenade, temps, petit chat, couture    - la femme est vouée aux taches ménagères  « six chemises, je pense, et six coiffes aussi «    - Ag ne se rend même pas compte de cette aliénation ( elle répond ingénument et avec fraicheur à ses questions  « jamais je ne m’ennuie «    - mise en valeur de la relation paternaliste qui les unit, relation dans laquelle les réponses de la femme ne sont que l’écho de la volonté de l’homme  « La promenade est belle. / Fort belle. / Le beau jour !/ Fort beau. «  Il ne faudra donc pas s’étonner de l’issue de la scène de crise    B/ La deuxième étape ( circonlocution (façon détournée d’exprimer la pensée)  - l’interrogatoire va mener l’interrogateur à découvrir exactement ce qu’il craignait de découvrir et donc à pousser l’interrogation    - « quelques voisins m’ont dit « (vers 9)  Rappel de ce que Ar a mis en œuvre : couper Ag de la vie extérieure, qu’elle n’en apprenne rien ; ici, c’est lui qui lui apprend qqch, comme d’habitude.    C/ La troisième étape ( l’innocence d’Ag va augmenter l’effet d’importance  - sans s’en rendre compte, elle lui parle de la naissance de sentiments amoureux  « la douceur me chatouille et là-dedans me remue/ Certain je ne sais quoi sont je suis toute émue «    - Ar, lui, comprend ce que lui avoue Ag, et elle lui confie cela d’autant plus facilement qu’elle ne comprend pas ( piégeur piégé car c’est Ar qui l’a mis dans cette position d’innocence, apte à de tels aveux :  « ne vous faisait-il point aussi de caresses ? / Oh tant ! «    D/ La quatrième étape ( questions pressées et quiproquo (vers 41-52)    - rythmé par les très nombreuses stichomythies ( rythme saccadé qui correspond à la crainte enfantine d’être fâchée d’Ag (« vous vous fâcherez «, vous serez en colère «) et l’anxiété pressante d’Ar    - de plus en plus, Ar tente de savoir ce qu’il ne veut pas savoir : il est de plus en plus pressant ( mots courts, phrases courtes (onomatopées), nombreuses interrogations.  Elle a le comportement d’un enfant et pas celui d’une femme pris en faute  « grondez «, « colère «, « fâcherez «, « jurez «    E/ La cinquième étape ( révélation    - coup de théâtre    - ce qui a été pris n’est pas ce que Ar croyait qui avait été pris mais bien un modeste ruban  « il m’a pris le ruban «    - Ag ne semble pas avoir la mesure des choses et des fautes ( le ruban semble être la pire chose qu’elle ait fait, mais malgré ce sentiment de culpabilité, elle n’a « pu s’en défendre « ( c’est un gage d’amour    - de plus, ce modeste ruban était un cadeau de Ar ( en plus d’être étroit dans sa vision du monde, il est radin, même avec Ag    Conclusion    Tel est piégé qui croyait enfermer    Ar est drôle ici car il est l’auteur de sa propre souffrance, bien qu’indirectement, car c’est l’innocence d’Ag dans laquelle il a voulu l’enfermer qui, non seulement ne lui a pas donné la valeur des fautes, mais aussi qui lui fait avouer ses sentiments pour un autre. Ce sont les premiers effets de l’avertissement de l’ami d’Ar, scène 1

« jeune fille mise en cage ( promenade, temps, petit chat, couture - la femme est vouée aux taches ménagères« six chemises, je pense, et six coiffes aussi » - Ag ne se rend même pas compte de cette aliénation ( elle répond ingénument et avec fraicheur à ses questions« jamais je ne m'ennuie » - mise en valeur de la relation paternaliste qui les unit, relation dans laquelle les réponses de la femme ne sont quel'écho de la volonté de l'homme« La promenade est belle.

/ Fort belle.

/ Le beau jour !/ Fort beau.

»Il ne faudra donc pas s'étonner de l'issue de la scène de crise B/ La deuxième étape ( circonlocution (façon détournée d'exprimer la pensée)- l'interrogatoire va mener l'interrogateur à découvrir exactement ce qu'il craignait de découvrir et donc à pousserl'interrogation - « quelques voisins m'ont dit » (vers 9)Rappel de ce que Ar a mis en œuvre : couper Ag de la vie extérieure, qu'elle n'en apprenne rien ; ici, c'est lui qui luiapprend qqch, comme d'habitude. C/ La troisième étape ( l'innocence d'Ag va augmenter l'effet d'importance- sans s'en rendre compte, elle lui parle de la naissance de sentiments amoureux« la douceur me chatouille et là-dedans me remue/ Certain je ne sais quoi sont je suis toute émue » - Ar, lui, comprend ce que lui avoue Ag, et elle lui confie cela d'autant plus facilement qu'elle ne comprend pas (piégeur piégé car c'est Ar qui l'a mis dans cette position d'innocence, apte à de tels aveux :« ne vous faisait-il point aussi de caresses ? / Oh tant ! » D/ La quatrième étape ( questions pressées et quiproquo (vers 41-52) - rythmé par les très nombreuses stichomythies ( rythme saccadé qui correspond à la crainte enfantine d'êtrefâchée d'Ag (« vous vous fâcherez », vous serez en colère ») et l'anxiété pressante d'Ar - de plus en plus, Ar tente de savoir ce qu'il ne veut pas savoir : il est de plus en plus pressant ( mots courts,phrases courtes (onomatopées), nombreuses interrogations.Elle a le comportement d'un enfant et pas celui d'une femme pris en faute« grondez », « colère », « fâcherez », « jurez » E/ La cinquième étape ( révélation - coup de théâtre - ce qui a été pris n'est pas ce que Ar croyait qui avait été pris mais bien un modeste ruban« il m'a pris le ruban » - Ag ne semble pas avoir la mesure des choses et des fautes ( le ruban semble être la pire chose qu'elle ait fait,mais malgré ce sentiment de culpabilité, elle n'a « pu s'en défendre » ( c'est un gage d'amour - de plus, ce modeste ruban était un cadeau de Ar ( en plus d'être étroit dans sa vision du monde, il est radin,même avec Ag Conclusion Tel est piégé qui croyait enfermer Ar est drôle ici car il est l'auteur de sa propre souffrance, bien qu'indirectement, car c'est l'innocence d'Ag danslaquelle il a voulu l'enfermer qui, non seulement ne lui a pas donné la valeur des fautes, mais aussi qui lui fait avouerses sentiments pour un autre.

Ce sont les premiers effets de l'avertissement de l'ami d'Ar, scène 1. »

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