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L'homme esclave de ses passions selon Spinoza

Publié le 09/08/2014

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esclave

L'homme esclave de ses passions

selon Spinoza (1632-1677)

Selon Spinoza, l'homme a des passions dans la mesure où il se laisse affecter passivement par les choses extérieures, sans s'élever à la pleine compréhension des rapports qui le relient à ces choses. L'homme est esclave dans ses passions parce qu'il ne comprend pas poLrquoi les choses l'affectent de telle ou telle façon, ni donc pourquoi elles le déterminent à agir comme il agit (en les recherchant ou en les fuyant, par exemple.) Il distingue néanmoins les passions tristes (la crainte, la colère, le désir de vengeance), qui manifestent les limites de sa puissance d'agir, et les passions joyeuses (l'amour ou la gratitude par exemple) dans lesquelles il se représente une augmentation de sa puissance d'agir. Mais même dans les passions joyeuses, l'homme n'est pas entièrement l'auteur de ses actes dans la mesure où il ne comprend pas pourquoi elles le poussent à agir de la sorte. Accéder à la liberté suppose que l'homme surmonte ce qu'il y a de passivité au fond de toute passion, en usant du pouvoir qu'il a de se connaître et de connaître les affections qui l'habitent. •

La notion clé : la maîtrise de soi

 

La maîtrise de soi est un idéal qui couvre toute la philosophie antique et classique ; ce n'est qu'avec le romantisme et la modernité qu'il sera remis en question. Mais un para­doxe est remarqué déjà par Platon : être maître de soi, n'est-ce pas, d'un autre point de vue, être esclave de soi ? Si je me com­mande à moi-même, n'est-ce pas que d'un autre point de vue je m'obéis à moi-même ? L'idéal de la maîtrise de soi ne serait que l'in­tériorisation du rapport social entre le maître et l'esclave caractéristique de l'Antiquité.

Que mes passions obéissent à ma raison, que ce soit au contraire ma raison qui obéisse à mes passions, quelle différence ? Il y en a une, et essentielle, d'après Platon : c'est que l'homme passionné est esclave de sa passion. Celui-ci ne peut se croire libre que tant qu'il n'essaie pas de résister à sa passion. Dès qu'il le tente, il découvre que la passion n'est pas comme il le croyait l'affirmation de sa liberté, mais ce dont il est esclave. Or la passion fait dépendre notre bonheur d'une réalité exté­rieure à nous : elle nous y enchaîne. La passion, c'est l'illusion que notre bonheur dépend de ce qui est hors de nous. •

 

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« Les sujets • L'homme se reconnait-il dans ses passions ou dans leur maitrise ? 1.

Les passions révèlent de quoi un homme est capable (elles donnent la mesure d'une personnalité).

(Rousseau) Il.

Mais le passionné agit comme s'il n'était plus lui-même (la passion comme aliénation ; voir p.

51 ).

(stoïcisme) Ill.

L'homme se reconnaît par sa capacité de dominer ses passions et de les mettre à son service .

(Nietzsche) • Les passions unissent-elles ou divisent-elles les hommes ? 1.

Les hommes divisés par leurs passions, unis par la raison.

(Spinoza) Il.

Les passions, liens entre les hommes.

(Fourier) Ill.

A travers le libre jeu des passions, c'est la rationalité des échanges économiques (Adam Smith) ou de l'histoire des sociétés (Hegel) qui se réalise.

• Les hommes sont-ils gouvernés par leurs passions ou par leurs intérêts ? 1.

Les conduites humaines sont finalisées par leurs intérêts ...

Il ....

mais la passion est ce pour quoi l'homme peut agir contre son propre intérêt.

Ill.

Les passions comme ce à quoi nous portons le plus haut intérêt relativisent comme simples moyens toutes les conduites à travers lesquelles nous cherchons simplement notre intérêt.

Nieusche ( 1844-1900) « Il faut dominer les passions -et non point les affaiblir ou les extirper ! Plus grande est la maîtrise de la volonté, plus on peut accorder de liberté aux passions.

Le VOCA8uLA!RE Autarlceia Terme grec (d'où provient le mot français« autarcie ») désignant la maîtrise de soi, le fait de se gouverner soi-même.

Synonyme de liberté pour "grand homme" est grand par le jeu qu'il laisse à ses désirs, et par la puissance plus grande encore que les superbes monstres que sont ses désirs savent prendre à SOQ service.» • les Grecs, elle est précisément ce qui est menacé par la force impétueuse des passions .

Thumos Terme grec désignant le« cœur »,le courage, la force de caractère .

(Platon) • " 0 :s :s ~ -~ ..

• 23 •. »

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