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"linge" chez DESCARTES

Publié le 16/08/2010

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descartes

 

LA DIOPTRIQUE, DISCOURS CINQUIEME, DES IMAGES QUI SE FORMENT SUR LE FOND DE L’OEIL.

 ainsi que quelques-uns ont déjà très ingénieusement expliqué, par la comparaison de celles qui paraissent dans une chambre, lorsque l’ayant toute fermée, réservé un seul trou, et ayant mis au-devant de ce trou un verre en forme de lentille, on étend derrière, à certaine distance, un linge blanc, sur qui la lumière, qui vient des objets de dehors, forme ces images.

 et ce linge, la peau intérieure, qui est composée des extrémités du nerf optique.

On ne peut douter non plus que les images qu’on fait paraître sur un linge blanc, dans une chambre obscure, ne s’y forment tout de même et pour la même raison qu’au fond de l’oeil ;

 Voyez donc, premièrement, que, si on ne met aucun verre au-devant du trou qu’on aura fait en cette chambre, il paraîtra bien quelques images sur le linge, pourvu que le trou soit fort étroit, mais qui seront fort confuses et imparfaites, et qui le seront d’autant plus, que ce trou sera moins étroit ;

 et qu’elles seront aussi d’autant plus grandes, qu’il y aura plus de distance entre lui et le linge, en sorte que leur grandeur doit avoir, à peu près, même proportion avec cette distance, que la grandeur des objets, qui les causent, avec la distance qui est entre eux et ce même trou.

 Puis, ayant mis un verre en forme de lentille au-devant de ce trou, considérez qu’il y a certaine distance déterminée, à laquelle tenant le linge, les images paraissent fort distinctes, et que, pour peu qu’on l’éloigne ou qu’on l’approche davantage du verre, elles commencent à l’être moins.

 Et que cette distance doit être mesurée par l’espace qui est, non pas entre le linge et le trou, mais entre le linge et le verre :

 en sorte que, si l’on met le verre un peu au delà du trou de part ou d’autre, le linge en doit aussi être d’autant approché ou reculé.

 car, en laissant l’objet en même lieu, moins les superficies du verre sont courbées, plus le linge en doit être éloigné, et en se servant du même verre, si les objets en sont fort proches, il en faut tenir le linge un peu plus loin, que s’ils en sont plus éloignés.

 en sorte que, si on couvre une partie de ce verre, elles paraîtront bien plus obscures qu’auparavant, mais qu’elles ne laisseront pas pour cela d’occuper autant d’espace sur le linge.

  LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L’ARC-EN-CIEL.

 Et couvrant l’une de ces deux superficies d’un corps obscur, dans lequel il y avait une ouverture assez étroite comme DE, j’ai observé que les rayons, passant par cette ouverture et de là s’allant rendre sur un linge ou papier blanc FGH, y peignent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ;

 Et il n’est pas possible de trouver aucune chose dans le cristal MNP qui puisse produire des couleurs que la façon dont il envoie les petites parties de la matière subtile vers le linge FGH, et de là vers nos yeux ;

 car la même cause pour laquelle c’est vers F, plutôt que vers H, qu’il paraît au travers du cristal MNP, fait que si, ayant l’oeil en la place du linge blanc FGH, on regarde ce cristal, on y verra le rouge vers sa partie plus épaisse MP, et le bleu vers N, parce que le rayon teint de rouge qui va vers F, vient de C, la partie du soleil la plus avancée vers MP.

  LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu’on voit quelquefois autour des astres.

 dont la raison vous sera claire, si vous considérés qu’en la production de leurs couleurs, c’est l’humeur cristalline PNM qui tient lieu du prisme de cristal dont il a tantôt été parlé, et le fonds de l’oeil FGf qui tient lieu du linge blanc qui était derrière.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 102.

 Comme on voit, ayant mis le feu à de l’eau-de-vie dont un linge est mouillé, que ce linge n’en peut être brûlé ni par conséquent nourrir ce feu ;

 dont la raison est que les parties de la flamme qui vient de l’eau-de-vie sont trop déliées et trop faibles pour mouvoir celles du linge ainsi mouillé.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 103.

 Mais le linge est composé de parties trop grosses et trop bien jointes pour être séparées en même façon.

 et parce qu’il y a quantité de tels pores dans le linge, de là vient qu’il peut aisément être brûlé, même par la flamme de l’eau-de-vie, lorsqu’il n’est point du tout mouillé ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 196.

 et on lui attacha plusieurs linges liés l’un sur l’autre en la place de ce la partie qu’on lui avait coupée, en sorte qu’elle demeura longtemps après sans le savoir.

  Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

 tout de même que les plis qui sont dans un morceau de papier, ou dans un linge, font qu’il est plus propre à être plié derechef, comme il a été auparavant, que s’il n’avait jamais été ainsi plié.

 

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