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"lion" chez DESCARTES

Publié le 16/08/2010

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descartes

 

DISCOURS DE LA METHODE, Quatrième partie.

 et nous pouvons bien imaginer distinctement une tête de lion entée sur le corps d’une chèvre, sans qu’il faille conclure pour cela qu’il y ait au monde une chimère :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

 Par exemple, lorsque je me représente un cheval ailé, ou un lion actuellement existant, ou un triangle inscrit dans un carré, je conçois facilement que je puis aussi tout au contraire me représenter un cheval qui n’ait point d’ailes, un lion qui ne soit point existant, un triangle sans carré, et partant, que ces choses n’ont point de vraies et immuables natures.

 Mais si je me représente un triangle, ou un carré (je ne parle point ici du lion ni du cheval, parce que leurs natures ne nous sont pas encore entièrement connues), alors certes toutes les choses que je reconnaîtrai être contenues dans l’idée du triangle, comme que ses trois angles sont égaux à deux droits, etc.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION SIXIEME.

 Car qu’est-ce autre chose que la crainte d’un lion qui s’avance vers nous, sinon l’idée de ce lion, et l’effet (qu’une telle idée engendre dans le coeur) par lequel celui qui craint est porté à ce mouvement animal que nous appelons fuite ?

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION SIXIEME, REPONSE.

Il est de soi très évident que c’est autre chose de voir un lion, et ensemble de le craindre, que de le voir seulement ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.

 Mais certes ni la forme d’une chimère ne consiste pas dans les parties d’une chèvre ou d’un lion, ni celle de vos objections dans chacune des paroles dont vous vous êtes servi, mais seulement dans la composition et l’arrangement de ces choses.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 septembre 1646.

 et je ne désapprouve pas, en cette occasion, qu’on accouple le renard avec le lion, et qu’on joigne l’artifice à la force.

 

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