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"liqueur" chez DESCARTES

Publié le 16/08/2010

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descartes

 

DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

et qu’il y a toujours plus de chaleur dans le coeur qu’en aucun autre endroit du corps, et, enfin, que cette chaleur est capable de faire que, s’il entre quelque goutte de sang en ses concavités, elle s’enfle promptement et se dilate, ainsi que font généralement toutes les liqueurs, lorsqu’on les laisse tomber goutte à goutte en quelque vaisseau qui est fort chaud.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS TROISIEME, DE L’OEIL.

S’il était possible de couper l’oeil par la moitié, sans que les liqueurs dont il est rempli s’écoulassent, ni qu’aucune de ses parties changeât de place, et que le plan de la section passât justement par le milieu de la prunelle, il paraîtrait tel qu’il est représenté en cette figure.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

Car premièrement, remplissant l’oeil de liqueurs fort transparentes et qui ne sont teintes d’aucune couleur, elle a fait que les actions qui viennent de dehors peuvent passer jusqu’au fond sans se changer.

Et par les réfractions que causent les superficies de ces liqueurs elle a fait qu’entre les rayons, suivant lesquels ces actions se conduisent, ceux qui viennent d’un même point se rassemblent en un même point contre le nerf ;

comme par exemple d’autant que la première des trois liqueurs dont l’oeil est rempli cause à peu près même réfraction que l’eau commune, si on applique tout contre un tuyau plein d’eau, comme EF, au bout duquel il y ait un verre GHI, dont la figure soit toute semblable à celle de la peau BCD qui couvre cette liqueur, et ait même rapport à la distance du fond de l’oeil, il ne se fera plus aucune réfraction à l’entrée de cet oeil ;

  LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.

ainsi qu’on l’éprouve assez par les huiles, ou autres liqueurs grasses, dont nous avons dit que les parties avaient d’autres figures ;

Et il faut remarquer que la superficie de l’eau est toujours fort égale et unie, comme aussi celle de toutes les autres liqueurs :

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

Car lorsque la chaleur commence à fondre les petits poils de ces feuilles, elle abat premièrement ceux du dessus et du dessous à cause que ce sont les plus exposés à son action, et fait que le peu de liqueur qui en sort se répand sur leurs superficies, où il remplit aussitôt les petites inégalités qui s’y trouvent, et ainsi les rend aussi plates et polies que sont celles des corps liquides ;

  LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L’ARC-EN-CIEL.

A quoi il faut maintenant ajouter qu’il y a des huiles, des eaux-de-vie, et d’autres liqueurs, dans lesquelles la réfraction se fait notablement plus grande ou plus petite qu’en l’eau commune, et qui ne sont pas pour cela moins claires et transparentes.

En sorte qu’on pourrait disposer par ordre plusieurs fontaines, dans lesquelles y ayant diverses de ces liqueurs, on y verrait par leur moyen toute une grande partie du ciel pleine des couleurs de l’iris :

à savoir en faisant que les liqueurs dont la réfraction serait la plus grande, fussent les plus proches des spectateurs, et qu’elles ne s’élevassent point si haut, qu’elles empêchassent la vue de celles qui seraient derrière.

Mais j’avoue qu’il y faudrait de l’adresse et de la dépense, afin de proportionner ces fontaines, et faire que les liqueurs y sautassent si haut que ces figures pussent être vues de fort loin par tout un peuple, sans que l’artifice s’en découvrît.

  L’HOMME.

Premièrement les viandes se digèrent dans l’estomac de cette machine par la force de certaines liqueurs qui, se glissant entre leurs parties les séparent, les agitent, et les échauffent , ainsi que l’eau commune fait celles de la chaux vive, ou l’eau forte celle des métaux ;

outre que ces liqueurs, étant apportées du c_ur fort promptement par les artères, ainsi que je vous dirai ci-après, ne peuvent manquer d’être fort chaudes.

Même il est ici à remarquer que les pores du foie sont tellement disposés, que lorsque cette liqueur entre dedans, elle s’y subtilise, s’y élabore, y prend sa couleur, et y acquiert la forme du sang :

Lorsque les liqueurs que j’ai dit ci-dessus servir comme d’eau forte dans son estomac, et y entrer sans cesse de toute la masse du sang par les extrémités des artères, n’y trouvent pas assez de viandes à dissoudre pour occuper toute leur force, elles la tournent contre l’estomac même, et agitant les petits filets de ses nerfs plus fort que de coutume, font mouvoir les parties du cerveau d’où ils viennent ;

Et si ces liqueurs sont disposées à employer plutôt leur action contre certaines viandes particulières que contre d’autres, ainsi que l’eau forte commune dissout plus aisément les métaux que la cire, elles agiront aussi d’une façon particulière contre les nerfs de l’estomac, laquelle sera cause que l’âme concevra pour lors l’appétit de manger de certaines viandes, plutôt que d’autres.

Or ces liqueurs s’assemblent principalement au fond de l’estomac, et c’est là qu’elles causent le sentiment de la faim.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, Chapitre III, De la dureté et la liquidité.

On peut aussi éprouver le semblable en toutes les liqueurs les plus grossières si l’on en mêle s de diverses couleurs l’une parmi l’autre afin de mieux distinguer leurs mouvements.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IV, Du vide ; et d’où vient que nos sens n’aperçoivent pas certains corps.

mais si vous y versez quelque liqueur, elle se range incontinent d’elle-même en aussi peu de lieu qu’on la peut mettre.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités.

Je conçois le premier, qu’on peut nommer l’élément du Feu, comme une liqueur, la plus subtile et la plus pénétrante qui soit au monde.

Pour le second, qu’on peut prendre pour l’élément de l’air, je le conçois bien aussi comme une liqueur très subtile, en le comparant avec le troisième ;

Et l’on peut se représenter tous ces corps ainsi que des éponges dans lesquelles, encore qu’il v ait quantité de pores ou petits trous, qui sont toujours pleins d’air ou d’eau, ou de quelque autre semblable liqueur, on ne juge pas toutefois que ces liqueurs entrent en la composition de l’éponge.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, RAISONS QUI PROUVENT L’EXISTENCE DE DIEU, ET LA DISTINCTION QUI EST ENTRE L’ESPRIT ET LE CORPS DE L’HOMME, DISPOSÉES D’UNE FAÇON GÉOMÉTRIQUE, Définitions.

Et toutefois ce nom est équivoque, en ce qu’on l’attribue aussi quelquefois au vent et aux liqueurs fort subtiles ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE.

en sorte que, même dans nous, ce n’est pas l’esprit (ou l’âme) qui meut immédiatement les membres extérieurs, mais seulement il peut déterminer le cours de cette liqueur fort subtile, qu’on nomme les esprits animaux, laquelle, coulant continuellement du coeur par le cerveau dans les muscles, est la cause de tous les mouvements de nos membres, et souvent en peut causer plusieurs différents, aussi facilement les uns que les autres.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Carde vrai, ces petites parties de tous les corps ayant diverses figures et grosseurs et différents mouvements, jamais elles ne peuvent être si bien arrangées ni si justement jointes ensemble, qu’il ne reste plusieurs intervalles autour d’elles, qui ne sont pas néanmoins vides, mais qui sont remplis d’air ou de quelque autre matière, comme il s’en voit dans le pain, qui sont assez larges et qui peuvent être remplis non seulement d’air, mais aussi d’eau, de vin, ou de quelque autre liqueur ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 6.

tout de même que, voyant une éponge pleine d’eau ou de quelque autre liqueur, nous n’entendons point que chaque partie de cette éponge ait pour cela plus d’étendue, mais seulement qu’il y a des pores ou intervalles entre ses parties, qui sont plus grands, que lorsqu’elle est sèche et plus serrée.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 50.

car il est certain que les plus faibles mouvements doivent suivre les mêmes lois, et avoir à proportion les mêmes effets que les plus forts, bien que souvent on pense remarquer le contraire sur cette terre, à cause de l’air et des autres liqueurs qui environnent toujours les corps durs qui se meuvent, et qui peuvent beaucoup augmenter ou retarder leur vitesse, ainsi qu’il paraîtra ci-après.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 56.

et principalement parce que l’air et l’eau corrompent plusieurs autres corps, et que les parties dont ces liqueurs sont composées ne pourraient produire une action corporelle telle qu’est cette corruption, si elles ne se remuaient actuellement.

Car si nous supposons, par exemple, que le corps dur B se meut vers C, et que quelques parties de la liqueur qui est entre deux se meuvent de C vers B, tant s’en faut que celles-là facilitent le mouvement de B vers C, qu’au contraire elles l’empêchent beaucoup plus que si elles étaient tout à fait sans mouvement.

à cause que, quelque figure que l’on suppose en ce corps B, il y aura justement autant de ces parties qui le pousseront vers un côté, comme il y en a d’autres qui le pousseront au contraire, pourvu que la liqueur qui l’environne n’ait point de cours semblable à celui des rivières, qui la fasse couler tout entière vers quelque part.

Or je suppose que B est environné de tous côtés par la liqueur FD, mais il n’importe pas qu’il soit justement au milieu d’elle :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 58.

Or, la détermination des petites parties du corps fluide qui empêchaient le corps B de se mouvoir vers C, étant ainsi changée, ce corps commencera de se mouvoir, et aura tout autant de vitesse, qu’en a la force qui doit être ajoutée à celle des petites parties de cette liqueur, pour le déterminer à ce mouvement ;

Ainsi nous voyons que l’air, l’eau, et les autres corps fluides résistent assez sensiblement aux corps qui se meuvent parmi eux d’une vitesse extraordinaire, et que ces mêmes liqueurs leur cèdent très aisément, lorsqu’ils se meuvent plus lentement.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 59.

et que celles qui composent les cercles a e i o et a y u o perdent autant de leur mouvement, comme elles en communiquent aux parties du corps B, qui sont entre o et a, parce que ces parties participent aux mouvements circulaires a e i o a et a y u o a, nonobstant qu’elles se joignent sans cesse à d’autres parties de cette liqueur pendant qu’elles avancent vers C ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 60.

Car, si nous supposons que le corps B, qui était environné de tous côtés de la liqueur FD sans se mouvoir, est maintenant poussé assez lentement par quelque force extérieure, à savoir, par celle de ma main, nous ne devons pas croire qu’il se meuve avec plus de vitesse qu’il n’en a reçu de ma main, parce qu’il n’y a que la seule impulsion qu’il a reçue de ma main, qui soit cause de ce qu’il se meut.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 61.

car en ce cas il faut que le corps dur qui est environné de tous côtés de cette liqueur, soit emporté avec elle.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 62.

encore que nous n’ayons pas coutume de dire qu’ils se meuvent tous deux, nous saurons néanmoins qu’il n’est pas si vrai de dire qu’un corps dur se meut, lorsque étant environné de tous côtés d’une liqueur, il obéit à son cours, que s’il avait tant de force pour lui résister, qu’il pût s’empêcher d’être emporté par elle ;

car il s’éloigne beaucoup moins des parties qui l’environnent, lorsqu’il suit le cours de cette liqueur, que lorsqu’il ne le suit point.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 63.

Après avoir montré que la facilité que nous avons quelquefois à mouvoir de fort grands corps, lorsqu’ils flottent ou sont suspendus en quelque liqueur, ne répugne point à la quatrième règle ci-dessus expliquée, il faut aussi que je montre comment la difficulté que nous avons à en rompre d’autres qui sont assez petits, se peut accorder avec la cinquième.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 25.

Car outre qu’il ne saurait y avoir de tel vide en la nature, il y a cela de commun en toutes les liqueurs que la raison pourquoi elles ne résistent point aux mouvements des autres corps n’est pas qu’elles aient moins qu’eux de matière, mais qu’elles ont autant ou plus d’agitation, et que leurs petites parties peuvent aisément être déterminées à se mouvoir de tous côtés ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 94.

ce qui se fait en même façon et pour la même raison qu’il sort ordinairement de l’écume hors des liqueurs qu’on fait bouillir sur le feu lorsqu’elles ne sont pas pures et qu’elles ont des parties qui, ne pouvant être agitées par l’action du feu si fort que les autres, s’en séparent, et, s’attachant facilement ensemble, composent cette écume.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 95.

Ainsi que l’on voit que l’écume qui nage sur quelque liqueur suit aussi son cours et reçoit cependant plusieurs diverses figures.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 96.

Et comme il y a beaucoup de liqueurs qui, en continuant de bouillir, dissipent l’écume qu’elles ont auparavant produite, ainsi doit-on penser que les taches qui sont sur la superficie du soleil s’y détruisent avec la même facilité qu’elles s’y engendrent, car ce n’est pas de toute la matière qui est dans le soleil, mais seulement de celle qui est nouvellement entrée qu’elles se composent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 114.

Ainsi, lorsqu’on a mû un vaisseau, quoiqu’on l’ait seulement poussée vers un côté, la liqueur qui est contenue dedans va et revient plusieurs fois vers les bords de ce vaisseau avant que de s’arrêter.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 16.

Aussi nous voyons par expérience qu’il n’y a aucune liqueur sur la terre qui soit pure et composée de parties assez petites, laquelle ne soit transparente.

Car, pour ce qui est de l’argent vif, ses parties sont si grosses que, se pressant trop fort l’une l’autre, elles ne permettent pas à la matière du second élément de passer de tous côtés autour d’elles, mais seulement à celle du premier Et pour ce qui est de l’encre, du lait, du sang, ou autres semblables liqueurs qui ne sont pas pures et simples il y a en elles des parties fort grosses dont chacune compose un corps à part, ainsi que fait chaque grain de sable ou de poussière, ce qui les empêche d’être transparents.

Et on peut remarquer touchant les corps durs que tous ceux-là sont transparents qui ont été faits de quelques liqueurs transparentes, dont les parties se sont arrêtées peu à peu l’une contre l’autre sans qu’il se soit rien mêlé parmi elles qui ait changé leur ordre ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 18.

Et on voit arriver le semblable en quantité d’autres liqueurs.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 19.

Le troisième effet de cette matière céleste est qu’elle fait devenir rondes les gouttes de toutes les liqueurs, lorsqu’elles sont entièrement environnées d’air ou d’une autre liqueur dont la nature est si différente de la leur qu’elles ne se mêlent point avec elle, ainsi que j’ai déjà expliqué dans les Météores.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 25.

puis aussi parce que les parties terrestres de l’eau, et généralement de toutes les liqueurs ainsi qu’il a été dit de celles de l’air, ont quelque mouvement qui, s’accordant avec ceux de la matière subtile, empêche qu’elles ne soient si pesantes que celles des corps durs.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 26.

Et cela est cause que les plus hautes parties de l’eau ou d’une autre liqueur qui est contenue en un vase, tant grand et tant profond qu’il puisse être, n’agissent point contre les plus basses, et même que chaque endroit du fond de ce vase n’est pressé que par autant de parties de cette liqueur qu’il y en a qui sont directement posées sur lui.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 58.

Et même il y a eu peut-être quelque endroit au dedans ou bien au dessous de ce corps C, où il s’est assemblé plusieurs de ces parties qui ont des figures si unies et si glissantes qu’encore que leur pesanteur soit cause qu’elles s’appuient l’une sur l’autre, en sorte que la matière du second élément ne coule pas librement de tous côtés autour d’elles, ainsi qu’elle fait autour de celles de l’eau, elles ne sont toutefois aucunement attachées l’une à l’autre, mais sont continuellement mues, tant par la matière du premier élément qui remplit tous les intervalles qu’elles laissent autour d’elles que par les plus petites du second qui peuvent aussi passer par quelques-uns de ces intervalles, au moyen de quoi elles composent une liqueur qui, étant beaucoup plus pesante que l’eau, et n’étant aucunement transparente comme elle, a la forme de l’argent vif.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 93.

Et afin que j’achève en peu de mots tout ce que j’ai à dire sur ce sujet, je crois généralement de tous les corps qui peuvent être échauffés par le seul mélange de quelque liqueur, que cela vient de ce que ces corps ont des pores de telle grandeur que les parties de cette liqueur peuvent entrer dedans, en chasser le second élément et n’y demeurer environnées que du premier.

Je crois aussi que c’est la même raison qui fait échauffer diverses liqueurs lorsqu’on les mêle l’une avec l’autre, car toujours l’une de ces liqueurs est composée de parties qui ont quelques petites branches par le moyen desquelles, se joignant et s’accrochant quelque peu les unes aux autres, elles font l’office d’un corps dur.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 100.

la première est qu’il y ait en lui des parcelles du troisième élément qui, étant mues par le premier, aient assez de force pour repousser le second élément avec l’air ou les autres liqueurs qui sont au-dessus de lui et empêcher qu’elles ne le suffoquent.

Je ne parle ici que des liqueurs qui sont au-dessus, à cause que, n’y ayant que leur pesanteur qui les fasse aller vers lui, celles qui sont au-dessous n’y vont jamais en cette façon pour l’éteindre, et elles y vont seulement lorsqu’elles y sont attirées pour le nourrir, comme on voit que la même liqueur qui sert à entretenir la flamme d’un flambeau quand il est droit le peut éteindre quand il est renversé.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 114.

et de ces trois choses ensemble, humectées de quelque liqueur afin qu’elles se puissent mieux joindre, on compose de petites boules ou de petits grains qui, étant parfaitement séchés en sorte qu’il n’y reste rien de la liqueur, font la poudre.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 118.

Et lorsque leur mouvement est si grand que quelques-unes, se changeant en air ou en feu, requièrent beaucoup plus d’espace que de coutume pour le continuer, elles font élever par bouillons la liqueur d’où elles sortent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 119.

Car quand on dit d’un corps dur qu’il est sec, cela ne signifie autre chose sinon qu’il ne contient en ses pores ni sur sa superficie aucunes de ces parties unies et glissantes qui, lorsqu’elles sont jointes ensemble, composent de l’eau ou quelque autre liqueur.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 122.

Et il y a plusieurs corps qu’on peut rendre fort secs, et par après tirer d’eux diverses liqueurs par distillation, lorsqu’on les expose au commencement à un feu lent, lequel on augmente après peu à peu, qui seraient fondus d’abord, en sorte qu’on ne pourrait tirer d’eux les mêmes liqueurs s’ils étaient exposés à un grand feu.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 140.

Et parce que cependant ces parties du métal ne laissent pas de continuer à être agitées par le feu, cela fait que plusieurs s’accordent ensemble à suivre un même mouvement, et ainsi que toute la liqueur du métal fondu se divise en plusieurs petits tas ou petites gouttes dont les superficies deviennent polies.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 143.

Or, afin de faire que le fer ou l’acier se refroidisse fort promptement, on a coutume de le tremper dans de l’eau ou dans quelques autres liqueurs froides ;

comme, au contraire, afin qu’il se refroidisse lentement et devienne plus mou, on le trempe dans de l’huile ou dans quelque autre liqueur grasse.

Et parce qu’à mesure qu’il se rend plus dur il devient aussi plus cassant, les artisans qui en font des épées, des scies, des limes et autres instruments, n’emploient pas toujours les plus froides liqueurs à le tremper, mais celles qui sont tempérées et proportionnées à l’effet qu’ils désirent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 184.

Ainsi qu’on voit quelquefois qu’en secouant un peu le bout d’une baguette auquel pend une goutte de quelque liqueur fort gluante, qu’une partie de cette liqueur file en l’air et descend jusqu’à une certaine distance, puis remonte incontinent de soi-même vers le reste de la goutte qui est demeuré joint à la baguette, et y apporte aussi des fétus si elle en rencontre en son chemin.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 126.

L’autre est le mélange de quelque liqueur qui augmente la raréfaction du sang.

en même façon qu’on voit quantité d’autres liqueurs s’enfler tout à coup, étant sur le feu, lorsqu’on jette un peu de vinaigre dans le vaisseau où elles sont.

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

et en ce qu’elle les remplit d’une infinité de petits conduits imperceptibles à la vue, par lesquels elle fait monter peu à peu certaines liqueurs, qui, étant parvenues au haut de leurs branches, s’y mêlent, s’y agencent, et s’y dessèchent en telle façon, qu’elles y forment des feuilles, des fleurs et des fruits ;

Et les liqueurs dont les parties ont d’autres figures ou grosseurs, etc.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

Or ce que je prétends avoir démontré touchant la réfraction ne dépend point de la vérité de la nature de la lumière, ni de ce qu’elle se fait ou ne se fait pas en un instant, mais seulement de ce, je suppose, qu’elle est une action, ou une vertu, qui suit les mêmes lois que le mouvement local, en ce qui est de la façon dont elle se transmet d’un lieu en un autre, et qui se communique par l’entremise d’une liqueur très subtile, qui est dans les pores des corps transparents.

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

Ainsi que lorsqu’on dit que quelqu’un se mouille les cheveux d’une éponge, ou qu’il se lave avec une serviette, on entend parler de la liqueur dont a été mouillée cette serviette ou cette éponge, et non de leur propre matière, ou forme, ou substance ;

Et enfin, pour ce que vous dites au commencement, qu’aucun bon jugement n’admettra jamais qu’une étincelle ait la force de faire mouvoir localement, et, selon moi, en ligne droite (ce qui n’est pas pourtant du tout selon moi, page 8, ligne 2), toute la matière subtile contenue en un globe d’air de cinquante lieues de demi-diamètre, si vous prenez, comme moi, cette matière subtile pour une liqueur très fluide.

Outre que vous pouvez avoir assez reconnu par mes Météores que, selon moi, c’est principalement l’agitation  de cette matière subtile qui cause et entretient l’agitation que j’ai attribuée aux parties tant de l’air que de l’eau, et de toutes les autres liqueurs.

comme nous voyons aussi par expérience que toutes, ou du moins presque toutes les liqueurs qui sont pures sont transparentes, et même qu’il n’y a guère de corps durs qui soient transparents, sinon à cause qu’ayant été liquides auparavant, leurs parties retiennent encore la situation que la matière subtile leur a sonnée.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

Pour les réfractions, sachez qu’elles ne suivent nullement la proportion de la pesanteur des liqueurs :

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

et ainsi il n’y a point de liqueurs qui ne soient telles, qu’elles n’empêchent point certains mouvements.

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

mais je connais ici deux jeunes docteurs en médecine, MM Silvius et Schagen, qui paraissent avoir de la science, et qui assurent les avoir observées plusieurs fois, et que leurs valvules empêchent le retour de la liqueur vers les intestins ;

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

Pour l’esprit fixe qu’il veut introduire, c’est une chose qui ne me semble pas plus intelligible que s’il parlait d’une lumière ténébreuse, ou d’une liqueur dure.

car je conçois que chaque petite partie des liqueurs est en continuel mouvement.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 4 août 1645.).

Toutefois, comme un petit vaisseau peut être aussi plein qu’un plus grand, encore qu’il contienne moins de liqueur, ainsi, prenant le contentement d’un chacun pour la plénitude et l’accomplissement de ses désirs réglés selon la raison, je ne doute point que les plus pauvres et les plus disgraciés de la fortune ou de la nature ne puissent être entièrement contents et satisfaits, aussi bien que les autres, encore qu’ils ne jouissent pas de tant de biens.

  Correspondance, année 1645, A UN SEIGNEUR (NEWCASTLE), octobre 1645.

Mais pour savoir ce qui meut ainsi ces nerfs, je remarque que, tout de même qu’il vient de l’eau à la bouche, lorsqu’on a bon appétit, et qu’on voit les viandes sur table, il en vient aussi ordinairement grande quantité dans l’estomac, où elle est portée par les artères, parce que celles de leurs extrémités qui se vont rendre vers là, ont des ouvertures si étroites et de telle figure, qu’elles donnent bien passage à cette liqueur, mais non point aux autres parties du sang.

Mais si cette liqueur, qui vient ainsi dans l’estomac, n’y trouve point de viandes à dissoudre, alors elle emploie sa force contre les peaux dont il est composé, et par ce moyen agite les nerfs dont les extrémités sont attachées à ces peaux, en la façon qui est requise pour faire avoir à l’âme le sentiment de la faim.

Ainsi on ne peut manquer d’avoir ce sentiment, lorsqu’il n’y a aucunes viandes dans l’estomac, si ce n’est qu’il y ait des obstructions qui empêchent cette liqueur d’y entrer, ou bien quelques humeurs froides et gluantes qui émoussent sa force, ou bien que, le tempérament du sang étant corrompu, la liqueur qu’il envoie en l’estomac soit d’autre nature qu’à l’ordinaire (et c’est toujours quelqu’une de ces causes qui ôte l’appétit aux malades) ;

ou bien aussi, sans que le sang soit corrompu, il se peut faire qu’il ne contienne que peu ou point de telle liqueur, ce que je crois arriver à ceux qui ont été fort longtemps sans manger.

dont la raison est que toute cette liqueur peut être sortie hors du pur sang, et s’être exhalée en sueur, ou par transpiration insensible, ou en urine, pendant ce temps-là.

De façon qu’il n’y a pas plus de différence entre cette vapeur qui excite la soif, et la liqueur qui cause la faim, qu’il y a entre la sueur, et ce qui s’exhale de tout le corps par transpiration insensible.

 

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« parties les séparent, les agitent, et les échauffent , ainsi que l'eau commune fait celles de la chaux vive, ou l'eau forte celle desmétaux ; outre que ces liqueurs, étant apportées du c_ur fort promptement par les artères, ainsi que je vous dirai ci-après, ne peuventmanquer d'être fort chaudes. Même il est ici à remarquer que les pores du foie sont tellement disposés, que lorsque cette liqueur entre dedans, elle s'y subtilise,s'y élabore, y prend sa couleur, et y acquiert la forme du sang : Lorsque les liqueurs que j'ai dit ci-dessus servir comme d'eau forte dans son estomac, et y entrer sans cesse de toute la masse dusang par les extrémités des artères, n'y trouvent pas assez de viandes à dissoudre pour occuper toute leur force, elles la tournentcontre l'estomac même, et agitant les petits filets de ses nerfs plus fort que de coutume, font mouvoir les parties du cerveau d'oùils viennent ; Et si ces liqueurs sont disposées à employer plutôt leur action contre certaines viandes particulières que contre d'autres, ainsi quel'eau forte commune dissout plus aisément les métaux que la cire, elles agiront aussi d'une façon particulière contre les nerfs del'estomac, laquelle sera cause que l'âme concevra pour lors l'appétit de manger de certaines viandes, plutôt que d'autres. Or ces liqueurs s'assemblent principalement au fond de l'estomac, et c'est là qu'elles causent le sentiment de la faim. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, Chapitre III, De la dureté et la liquidité. On peut aussi éprouver le semblable en toutes les liqueurs les plus grossières si l'on en mêle s de diverses couleurs l'une parmil'autre afin de mieux distinguer leurs mouvements. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IV, Du vide ; et d'où vient que nos sens n'aperçoivent pas certains corps. mais si vous y versez quelque liqueur, elle se range incontinent d'elle-même en aussi peu de lieu qu'on la peut mettre. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités. Je conçois le premier, qu'on peut nommer l'élément du Feu, comme une liqueur, la plus subtile et la plus pénétrante qui soit aumonde. Pour le second, qu'on peut prendre pour l'élément de l'air, je le conçois bien aussi comme une liqueur très subtile, en lecomparant avec le troisième ; Et l'on peut se représenter tous ces corps ainsi que des éponges dans lesquelles, encore qu'il v ait quantité de pores ou petitstrous, qui sont toujours pleins d'air ou d'eau, ou de quelque autre semblable liqueur, on ne juge pas toutefois que ces liqueursentrent en la composition de l'éponge. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, RAISONS QUI PROUVENT L'EXISTENCE DE DIEU, ET LA DISTINCTION QUI EST ENTRE L'ESPRIT ET LE CORPS DE L'HOMME, DISPOSÉES D'UNE FAÇON GÉOMÉTRIQUE, Définitions. Et toutefois ce nom est équivoque, en ce qu'on l'attribue aussi quelquefois au vent et aux liqueurs fort subtiles ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE. en sorte que, même dans nous, ce n'est pas l'esprit (ou l'âme) qui meut immédiatement les membres extérieurs, mais seulement ilpeut déterminer le cours de cette liqueur fort subtile, qu'on nomme les esprits animaux, laquelle, coulant continuellement du coeurpar le cerveau dans les muscles, est la cause de tous les mouvements de nos membres, et souvent en peut causer plusieurs. »

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