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"liquide" chez DESCARTES

Publié le 16/08/2010

Extrait du document

descartes

 

LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

Et afin que j’explique cette troisième comparaison tout au long, considérez que les corps, qui peuvent ainsi être rencontrés par une balle qui passe dans l’air, sont ou mous, ou durs, ou liquides ;

Enfin, considérez que, si une balle qui se meut rencontre obliquement la superficie d’un corps liquide, par lequel elle puisse passer plus ou moins facilement que par celui d’où elle sort, elle se détourne et change son cours en y entrant :

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS TROISIEME, DE L’OEIL.

et elle a au milieu un petit trou rond FF, qui est ce qu’on nomme la prunelle, et qui paraît si noir au milieu de l’oeil, quand on le regarde par dehors, Ce trou n’est pas toujours de même grandeur, et la partie EF de la peau en laquelle il est, nageant librement en l’humeur K, qui est fort liquide, semble être comme un petit muscle, qui se peut étrécir et élargir à mesure qu’on regarde des objets plus ou moins proches, ou plus ou moins éclairés, ou qu’on les veut voir plus ou moins distinctement.

  LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

au lieu que, si elles sont simplement posées l’une sur l’autre, sans être que fort peu ou point du tout entrelacées, et qu’elles soient avec cela si petites, qu’elles puissent être mues et séparées par l’agitation de la matière subtile qui les environne, elles doivent occuper beaucoup d’espace, et composer des corps liquides fort rares et fort légers, comme des huiles ou de l’air.

Et il est bien aisé à comprendre, qu’encore que cette matière subtile ne sépare pas les parties des corps durs qui sont comme des branches entrelacées, en même façon qu’elle fait celles de l’eau et de tous les autres corps qui sont liquides, elle ne laisse pas de les agiter et faire trembler plus ou moins, selon que son mouvement est plus ou moins fort, et que ses parties sont plus ou moins grosses ;

Au reste, il faut penser qu’il y a telle proportion entre la force de cette matière subtile et la résistance des parties des autres corps que lorsqu’elle est autant agitée, et qu’elle n’est pas plus subtile qu’elle a coutume d’être en ces quartiers contre la terre, elle a la force d’agiter et de faire mouvoir séparément l’une de l’autre et même de plier la plupart des petites parties de l’eau entre lesquelles elle se glisse, et ainsi de la rendre liquide ;

Et parce que l’eau ne se gèle jamais que la matière qui est entre ses parties ne soit plus subtile qu’à l’ordinaire, de là vient que les pores de la glace qui se forment pour lors, ne s’accommodant qu’à la grosseur des parties de cette matière plus subtile, se disposent en telle sorte qu’ils ne peuvent recevoir celle qui l’est moins, et ainsi que la glace est toujours grandement froide, nonobstant qu’on la garde jusques à l’été, et même qu’elle retient alors sa dureté, sans s’amollir peu à peu comme la cire, à cause que la chaleur ne pénètre au-dedans qu’à mesure que le dessus devient liquide.

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

et ceux qui sont durs la retiennent aussi plus longtemps que ceux qui sont liquides.

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

Car elles ne peuvent manquer d’obéir à ses mouvements, d’autant que l’eau est un corps liquide.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

et même les plus liquides, c’est-à-dire les plus agitées de leurs parties qui se trouvent ailleurs, tendent aussi vers là, au lieu que celles qui n’ont pas loisir de se fondre demeurent au centre ;

Car lorsque la chaleur commence à fondre les petits poils de ces feuilles, elle abat premièrement ceux du dessus et du dessous à cause que ce sont les plus exposés à son action, et fait que le peu de liqueur qui en sort se répand sur leurs superficies, où il remplit aussitôt les petites inégalités qui s’y trouvent, et ainsi les rend aussi plates et polies que sont celles des corps liquides ;

  L’HOMME.

Ce trou n’est pas toujours de même grandeur, car la partie EF de la peau dans laquelle il est, nageant librement dans l’humeur K, qui est fort liquide, semble être comme un petit muscle, qui s’élargit ou s’étrécit par la direction du cerveau, selon que l’usage le requiert.

d’où il arrive que le liquide qui va des artères dans son estomac agite et picote plus fort que de coutume les nerfs qui y sont, et même qu’elle les agite d’une certaine façon particulière, si la constitution du sang se trouve aussi avoir quelque chose de particulier ;

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, Chapitre III, De la dureté et la liquidité.

La différence qui est entre les corps durs et ceux qui sont liquides est la première que je désire que vous remarquiez ;

Or, je ne trouve point d’autre différence entre les corps durs et les corps liquides sinon que les parties des uns peuvent être séparées d’ensemble beaucoup plus aisément que celles des autres.

Je pense aussi que c’est assez, pour composer le corps le plus liquide qui se puisse trouver, si toutes ses plus petites parties se remuent le plus diversement l’une de l’autre et le plus vite qu’il est possible ;

La flamme, dont j’ai déjà dit que toutes les parties sont perpétuellement agitées est non seulement liquide, mais aussi elle rend liquides la plupart des autres corps.

Mais parce que les parties des métaux sont à peu près égales, elle ne les peut remuer l’une sans l’autre, et ainsi elle en compose des corps tout liquides :

au lieu que les parties du bois sont tellement inégales qu’elle en peut séparer les plus petites et les rendre liquides, c’est-à-dire les faire voler en fumée, sans agiter ainsi les plus grosses.

Après la flamme, il n’y a rien de plus liquide que l’air, et l’on peut voir à l’oeil que ses parties se remuent séparément l’une de l’autre.

Mais vous me pourriez demander en cet endroit-ci pourquoi, si c’est le seul mouvement des parties de la flamme qui fait qu’elle brûle et qu’elle est liquide, le mouvement des parties de l’air, qui le rend aussi extrêmement liquide, ne lui donne-t-il pas tout de même la puissance de brûler, mais qu’au contraire, il fait que nos mains ne le peuvent presque sentir ?

et que ce sont les plus petites qui font les corps les plus liquides, mais que ce sont les plus grosses qui ont le plus de force pour brûler, et généralement pour agir contre les autres corps.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IV, Du vide ; et d’où vient que nos sens n’aperçoivent pas certains corps.

Touchant quoi je désire, premièrement, que vous remarquiez que tous les corps, tant durs que liquides, sont faits d’une même matière, et qu’il est impossible de concevoir que les parties de cette matière composent jamais un corps plus solide, ni qui occupe moins d’espace qu’elles font lorsque chacune d’elles est touchée de tous côtés par les autres qui l’environnent ;

d’où il suit, ce me semble, que, s’il peut y avoir du vide quelque part, ce doit plutôt être dans les corps durs que dans les liquides :

Mais vous me pourriez proposer ici une difficulté qui est assez considérable, c’est à savoir que les parties qui composent les corps liquides ne peuvent pas, ce semble, se remuer incessamment, comme j’ai dit qu’elles font, si ce n’est qu’il se trouve de l’espace vide parmi elles, au moins dans les lieux d’où elles sortent à mesure qu’elles se remuent.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités.

Et ensuite de ce qui a été dit ci-dessus touchant la nature des corps liquides, je m’imagine que ses parties sont beaucoup plus petites, et se remuent beaucoup plus vite qu’aucune de celles des autres corps.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VIII, De la formation du soleil et des étoiles de ce nouveau monde.

Il est aussi besoin de remarquer que ce qui se trouve de ce premier élément de plus qu’il n’en faut pour remplir leks petits intervalles que les parties du second, qui sont rondes, laissent nécessairement autour d’elles, se doit retirer vers les centres autour desquels elles tournent, à cause qu’elles occupent tous les autres lieux plus éloignés, et que là il doit composer des corps ronds, parfaitement liquides et subtils, lesquels, tournant sans cesse beaucoup plus vite et en même sens que les parties du second élément qui les environne, ont la force d’augmenter l’agitation de celles dont ils sont les plus proches, et même de les pousser toutes de tous côtés, en tirant du centre vers la circonférence, ainsi qu’elles se poussent aussi les unes les autres, et ce par une action qu’il faudra tantôt que j’explique le plus exactement que je pourrai.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XII, Du flux et du reflux de la mer.

Et parce que l’air 5, 6, 7, 8 et l’eau 1, 2, 3, 4, qui environnent cette terre, sont des corps liquides, il est évident que la même force qui la presse en cette façon, les doit aussi faire baisser vers T, non seulement du côté 6, 2, mais aussi de son opposé 8, 4, et en récompense les faire hausser aux endroits 4, 1 et 7, 3 ;

en sorte que la superficie de la terre EFGH demeurant ronde, à cause qu’elle est dure, celle de l’eau 1, 2, 3, 4 et celle de l’air 5, 6, 7, 8, qui sont liquides, se doivent former en ovale.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

ce qui y restait de saveur s’exhale, l’odeur s’évapore, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s’échauffe, à peine le peut-on manier, et quoique l’on frappe dessus il ne rendra plus aucun son.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

l’un qu’elle est blanche, l’autre qu’elle est dure, l’autre que de dure elle devient liquide, etc.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 38.

Et il est évident que l’air et les autres corps liquides, entre lesquels nous voyons ces choses se mouvoir, diminuent peu à peu la vitesse de leur mouvement ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 45.

et ce calcul serait aisé à faire en des corps parfaitement durs, s’il se pouvait faire qu’il n’y en eût point plus de deux qui se rencontrassent, ni qui se touchassent l’un l’autre à même temps, et qu’ils fussent tellement séparés de tous les autres, tant durs que liquides, qu’il n’y en eût aucun qui aidât ni qui empêchât en aucune façon leurs mouvements, car alors ils observeraient les règles suivantes.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 49.

La quatrième, que, si le corps C était tant soit peu plus grand que B, et qu’il fût entièrement en repos, c’est-à-dire que non seulement il n’eût point de mouvement apparent, mais aussi qu’il ne fût point environné d’air, ni d’aucuns autres corps liquides, lesquels, comme je dirai ci-après, disposent les corps durs qu’ils environnent à pouvoir être mus fort aisément, de quelle vitesse que B pût venir vers lui, jamais il n’aurait la force de le mouvoir ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 53.

Et parce qu’il n’y a rien qui leur fasse avoir en ceci des effets différents, sinon la différence qui est entre eux, en ce que les uns sont liquides ou mous, et les autres durs, il est besoin que nous examinions en cet endroit, en quoi consistent ces deux qualités d’être dur et d’être liquide.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 54.

et ils ne nous enseignent en ceci autre chose, sinon que les parties des corps liquides cèdent si aisément leur place qu’elles ne font point de résistance à nos mains, lorsqu’elles les rencontrent ;

D’où il suit qu’un corps est liquide, lorsqu’il est divisé en plusieurs petites parties qui se meuvent séparément les unes des autres en plusieurs façons différentes, et qu’il est dur, lorsque toutes ses parties s’entre-touchent, sans être en action pour s’éloigner l’une de l’autre .

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 56.

En suite de quoi il est évident que, lorsque le corps B est en repos, il est plus opposé par son repos aux mouvements des petites parties du corps liquide D, prises toutes ensemble, qu’il ne leur serait opposé par son mouvement, s’il se mouvait.

mais si nous supposons maintenant qu’il soit poussé vers C par quelque force qui lui vienne de dehors, si petite qu’elle puisse être, elle suffira, non pas véritablement à le mouvoir toute seule, mais à se joindre avec les parties du corps liquide FD, en les déterminant à le pousser aussi vers C, et à lui communiquer une partie de leur mouvement.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 58.

parce que, s’il y en a quelques-unes qui se meuvent plus lentement, on ne doit pas considérer ce corps comme liquide, en tant qu’il en est composé ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 63.

Mais il faut remarquer que nos mains sont fort molles, c’est-à-dire qu’elles participent davantage de la nature des corps liquides que des corps durs, ce qui est cause que toutes les parties dont elles sont composées, n’agissent pas ensemble contre le corps que nous voulons séparer, et qu’il n’y a que celles qui, en le touchant, s’appuient conjointement sur lui.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 21.

Ainsi nous pouvons croire que le soleil est composé d’une matière extrêmement liquide, et dont les parties sont si fort agitées qu’elles emportent avec elles les parties du ciel qui leur sont voisines et qui les environnent ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 24.

En troisième lieu, pensons que la matière du ciel est liquide, aussi bien que celle qui compose le soleil et les étoiles fixes.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 25.

Mais il me semble que plusieurs se méprennent en ce que, voulant attribuer au ciel la propriété d’être liquide, ils l’imaginent comme un espace entièrement vide, lequel non seulement ne résiste point au mouvement des autres corps, mais aussi qui n’a aucune force pour les mouvoir et les emporter avec soi.

et lorsqu’il arrive qu’elles sont déterminées à se mouvoir toutes ensemble vers un même côté, cela fait qu’elles doivent nécessairement emporter avec elles tous les corps qu’elles embrassent et environnent de tous côtés, et qui ne sont point empêchés de les suivre par aucune cause extérieure, quoique ces corps soient entièrement en repos, et durs et solides, ainsi qu’il suit évidemment de ce qui a été dit ci-dessus de la nature des corps liquides.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 26.

En quatrième lieu, puisque nous voyons que la terre n’est point soutenue par des colonnes, ni suspendue en l’air par des câbles, mais qu’elle est environnée de tous côtés d’un ciel très liquide, pensons qu’elle est en repos et qu’elle n’a point de propension au mouvement vu que nous n’en remarquons point en elle ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 28.

mais la matière du ciel étant liquide, et les parties qui la composent fort agitées, tantôt les unes de ces parties s’éloignent de la planète qu’elles touchent, et tantôt les autres, et ce par un mouvement qui leur est propre et qu’on leur doit attribuer plutôt qu’à la planète qu’elles quittent ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 29.

Mais si un philosophe qui fait profession de rechercher la vérité, ayant pris garde que la terre est un globe qui flotte dans un ciel liquide dont les parties sont extrêmement agitées, et que les étoiles fixes gardent entre elles toujours une même situation, se voulait servir de ces étoiles et les considérer comme stables, pour déterminer le lieu de la terre, et en suite de cela vouloir conclure qu’elle se meut, il se méprendrait, et son discours ne serait appuyé d’aucune raison.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 39.

De plus, suivant l’hypothèse de Tycho, le soleil faisant un circuit tous les ans autour de la terre emporte avec soi non seulement Mercure et Vénus, mais encore Mars, Jupiter et Saturne, qui sont plus éloignés de lui que n’est la terre, ce qu’on ne saurait concevoir dans un ciel liquide, comme ils le supposent, si la matière du ciel qui est entre le soleil et ces astres n’est emportée tout ensemble avec eux, et que cependant la terre, par une force particulière et différente de celle qui transporte ainsi le ciel, se sépare des parties de cette matière qui la touchent immédiatement, et qu’elle décrive un cercle au milieu d’elles.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 46.

chacune à part autour de son propre centre, au moyen de quoi elles ont composé un corps liquide, tel que je juge être le ciel ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 54.

et lorsqu’il s’en est trouvé en l’univers plus qu’il n’en fallait pour remplir les recoins que les parties du second, qui sont rondes, laissent nécessairement entre elles, le reste s’est écoulé vers le centre SFf, et y a composé des corps très subtils et très liquides, à savoir le soleil dans le centre S, et les étoiles aux autres centres.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 72.

et d’autant que l’espace que contient la sphère defg est plus grand que la matière du premier élément qui passe entre les parties du second n’en pourrait occuper si elle ne faisait qu’y entrer et sortir suivant ces spirales,  cela fait qu’il y en reste toujours quelque partie qui y compose un corps très liquide qui tourne sans cesse autour de l’essieu fd, à savoir le corps du soleil.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 118.

et enfin, si quelqu’un des tourbillons voisins devient notablement plus grand et plus fort que les autres, comme, par exemple, si le tourbillon H s’augmente tant qu’il étende sa superficie jusqu’à la ligne 5 6 7, alors il emportera facilement avec soi tout cet astre C, lequel ne sera plus liquide et lumineux, mais dur et obscur, ou opaque, ainsi qu’une comète ou une planète.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 16.

Le premier est qu’elle rend transparents tous les corps liquides qui sont composés des parties du troisième élément, qui sont si petites et ensuite si peu pressées que celles du second peuvent passer de tous cotés autour d’elles.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 18.

Le second effet que produit l’agitation de la matière subtile dans les corps terrestres, principalement dans ceux qui sont liquides, est que, lorsqu’il y a deux ou plusieurs sortes de parties en ces corps confusément mêlées ensemble, ou bien elle les sépare et en fait deux ou plusieurs corps différents, ou bien elle les ajuste les unes aux autres et les distribue également en tous les endroits de ce corps, et ainsi le purifie et fait que chacune de ses gouttes devient entièrement semblable aux autres :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 32.

Et ainsi la plus haute région de la terre, ayant été auparavant comme elle est représentée vers A, est par après divisée en deux corps fort différents, tels que sont B et C, dont le plus haut B est rare, liquide et transparent, et l’autre, à savoir C, est à comparaison de lui fort solide, dur et opaque.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 37.

Or, pour celles qui l’ont été davantage, elles ont facilement passé au travers de ce corps D, parce qu’il est liquide ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 38.

et d’autant que plusieurs avaient des figures irrégulières, ainsi que sont celles des branches d’arbres ou semblables, elles se sont peu à peu entrelacées et attachées les unes aux autres, en sorte qu’elles ont composé le corps E, qui est dur et fort différent des deux liquides B et D, entre lesquels il est.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 43.

De plus, à cause que la matière du corps D est liquide et moins pesante que les pièces du corps E, elle a dû non seulement occuper tous les recoins et tous les passages qu’elle a trouvés au-dessous d’elles, mais aussi, à cause qu’elle n’y pouvait être toute contenue, elle a dû monter en même temps au-dessus des plus basses, telles que sont 2 3 et 6 7, et par même moyen se former des passages pour entrer ou sortir du dessous des unes au-dessus des autres.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 45.

ce qui est cause qu’il est rare, liquide, et transparent, et que les petites parties dont il est composé peuvent être de toutes sortes de figures.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 49.

et ensuite, que l’air et l’eau étant des corps liquides qui cèdent lorsqu’ils sont pressés et s’écoulent aisément ailleurs, ils doivent avoir moins de hauteur ou profondeur sur les endroits de la terre marqués F et H, et par même moyen en avoir plus sur les endroits E et G que si la lune était ailleurs.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 70.

Ainsi, encore que les eaux, les sucs corrosifs et les huiles soient des corps liquides, il y a néanmoins cette différence que leurs parties ne font que ramper et glisser l’une contre l’autre, au lieu que ces mêmes parties, lorsqu’elles composent des vapeurs, des esprits ou des exhalaisons, sont tellement séparées et agitées qu’on peut dire qu’elles volent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 71.

Mais lorsqu’elles s’assemblent hors de ces pores en quelques fentes ou concavités de la terre, les corps qu’elles composent sont liquides au commencement, et par même moyen transparents.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 117.

puis enfin pourquoi il ne laisse rien que les plus grosses qui composent les cendres, il reste seulement ici à expliquer comment un même feu peut faire que certains corps qui ne servent point à l’entretenir deviennent liquides et qu’ils bouillent ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 118.

Tous les corps durs, composés de parties si égales ou si semblables qu’elles peuvent être toutes agitées et séparées aussi aisément l’une que l’autre, deviennent liquides lorsque leurs parties sont ainsi agitées et séparées par l’action du feu.

Car un corps est liquide par cela seul que les parties dont il est composé se meuvent séparément les unes des autres.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 121.

Derechef il y en a qui sont encore plus grosses, à savoir celles des sels, lorsqu’elles demeurent entières, et celles de l’argent vif, qui, étant élevées par l’action d’un assez grand feu, ne demeurent pas liquides, mais, s’attachant au haut du vaisseau qui les contient, y composent des sublimés.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 126.

La première de ses propriétés est qu’il est liquide lorsqu’il est fort échauffé par le feu, et peut aisément recevoir toutes sortes de figures, lesquelles il retient étant refroidi ;

Il est liquide à cause que l’action du feu ayant déjà eu la force de faire couler ses parties l’une sur l’autre pour les polir et plier, et ainsi les changer de cendres en verre, a infailliblement aussi la force de les mouvoir séparément l’une de l’autre ;

et tous les corps que le feu a rendus liquides ont cela de commun qu’ils prennent aisément toutes les figures qu’on leur veut donner, à cause que leurs petites parties qui sont alors en continuelle agitation s’y accommodent ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 129.

Mais la cause qui le rend plus cassant lorsqu’on le tire tout à coup du fourneau que lorsqu’on le laisse recuire et se refroidir peu à peu consiste en ce que ses pores sont un peu plus larges lorsqu’il est liquide que lorsqu’il est froid, et que, s’il devient froid trop promptement, ses parties n’ont pas loisir de s’agencer comme il faut pour les rétrécir tous autant l’un que l’autre ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 130.

De plus, le verre est transparent à cause qu’ayant été liquide lorsqu’il a été fait, la matière du feu qui coulait de tous côtés entre ses parties y a laissé plusieurs pores par où le second élément peut après transmettre en tous sens l’action de la lumière, suivant des lignes droites.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 132.

la seconde, que la figure de ces pores est disposée à donner libre passage à cette matière, d’autant que c’est toujours par son action ou par quelque autre semblable qu’ils ont été formés, comme par exemple, lorsque le verre devient dur, ses pores, qui ont été élargis par l’action du feu pendant qu’il était liquide, sont rétrécis par l’action du second élément qui les ajuste à la grosseur de ses parties ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 141.

Lorsque le métal est ainsi fondu et divisé en petites gouttes qui se défont sans cesse et se refont pendant qu’il demeure liquide, si on le fait promptement refroidir il devient de l’acier, qui est fort dur et raide, et cassant à peu près comme le verre.

  Correspondance, année 1636, Au R. P. MERSENNE, mars 1636.

mais, comme l’air est plus liquide que l’eau, ainsi je la suppose encore beaucoup plus liquide, ou fluide, et pénétrante que l’air.

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

Encore que l’eau ne demeure liquide, qu’à cause que ses parties sont entretenues en leur agitation par la matière subtile qui les environne, cela n’empêche pas qu’elle ne doive le devenir, lorsqu’elles seront agitées par quelque autre cause.

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

Car il suit de là très clairement que tant s’en faut que les pores des corps liquides doivent être moins droits et unis que les autres, au contraire, ces corps ne peuvent être entièrement liquides si leurs pores ne donnent libre passage de tous côtés à la matière subtile :

comme nous voyons aussi par expérience que toutes, ou du moins presque toutes les liqueurs qui sont pures sont transparentes, et même qu’il n’y a guère de corps durs qui soient transparents, sinon à cause qu’ayant été liquides auparavant, leurs parties retiennent encore la situation que la matière subtile leur a sonnée.

Puis, pour ce qui est des vents, outre que leur mouvement est beaucoup plus lent que celui par lequel la matière subtile rend droits et unis tous les pores des corps liquides, ils n’agitent quasi point chacune des parties de l’air séparément de ses voisines, ainsi que fait la matière subtile, mais seulement tout son corps ensemble ;

La coutume qu’on a de remarquer que lorsqu’un corps dur se meut vers quelque côté, il ne peut pas au même temps de mouvoir aussi vers un autre, est cause qu’on a un peu de peine à concevoir en quelle façon les parties des corps liquides reçoivent plusieurs actions, et transmettent plusieurs mouvements contraires en même temps ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Il dit que les corps durs, devenant liquides, sont divisés en une infinité de points :

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 18 JANVIER 1638.

Vous me demandez si je crois que l’eau soit en son état naturel étant liquide, ou étant glacée, à quoi je réponds que je ne connais rien de violent dans la nature, sinon au respect de l’entendement humain, qui nomme violent ce qui n’est pas selon sa volonté, ou selon ce qu’il juge devoir être ;

et que c’est aussi bien le naturel de l’eau d’être glacée, lorsqu’elle est fort froide, que d’être liquide, lorsqu’elle l’est moins parce que ce sont les causes naturelles qui font l’un et l’autre.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

Quand je conçois qu’un corps se meut dans un milieu qui ne l’empêche point du tout, c’est que je suppose que toutes les parties du corps liquide qui l’environne sont disposées à se mouvoir justement aussi vite que lui, et non plus, tant en lui cédant leur place qu’en rentrant en celle qu’il quitte ;

 

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« L'HOMME. Ce trou n'est pas toujours de même grandeur, car la partie EF de la peau dans laquelle il est, nageant librement dans l'humeur K,qui est fort liquide, semble être comme un petit muscle, qui s'élargit ou s'étrécit par la direction du cerveau, selon que l'usage lerequiert. d'où il arrive que le liquide qui va des artères dans son estomac agite et picote plus fort que de coutume les nerfs qui y sont, etmême qu'elle les agite d'une certaine façon particulière, si la constitution du sang se trouve aussi avoir quelque chose departiculier ; LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, Chapitre III, De la dureté et la liquidité. La différence qui est entre les corps durs et ceux qui sont liquides est la première que je désire que vous remarquiez ; Or, je ne trouve point d'autre différence entre les corps durs et les corps liquides sinon que les parties des uns peuvent êtreséparées d'ensemble beaucoup plus aisément que celles des autres. Je pense aussi que c'est assez, pour composer le corps le plus liquide qui se puisse trouver, si toutes ses plus petites parties seremuent le plus diversement l'une de l'autre et le plus vite qu'il est possible ; La flamme, dont j'ai déjà dit que toutes les parties sont perpétuellement agitées est non seulement liquide, mais aussi elle rendliquides la plupart des autres corps. Mais parce que les parties des métaux sont à peu près égales, elle ne les peut remuer l'une sans l'autre, et ainsi elle en composedes corps tout liquides : au lieu que les parties du bois sont tellement inégales qu'elle en peut séparer les plus petites et les rendre liquides, c'est-à-dire lesfaire voler en fumée, sans agiter ainsi les plus grosses. Après la flamme, il n'y a rien de plus liquide que l'air, et l'on peut voir à l'oeil que ses parties se remuent séparément l'une del'autre. Mais vous me pourriez demander en cet endroit-ci pourquoi, si c'est le seul mouvement des parties de la flamme qui fait qu'ellebrûle et qu'elle est liquide, le mouvement des parties de l'air, qui le rend aussi extrêmement liquide, ne lui donne-t-il pas tout demême la puissance de brûler, mais qu'au contraire, il fait que nos mains ne le peuvent presque sentir ? et que ce sont les plus petites qui font les corps les plus liquides, mais que ce sont les plus grosses qui ont le plus de force pourbrûler, et généralement pour agir contre les autres corps. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IV, Du vide ; et d'où vient que nos sens n'aperçoivent pas certains corps. Touchant quoi je désire, premièrement, que vous remarquiez que tous les corps, tant durs que liquides, sont faits d'une mêmematière, et qu'il est impossible de concevoir que les parties de cette matière composent jamais un corps plus solide, ni qui occupemoins d'espace qu'elles font lorsque chacune d'elles est touchée de tous côtés par les autres qui l'environnent ; d'où il suit, ce me semble, que, s'il peut y avoir du vide quelque part, ce doit plutôt être dans les corps durs que dans les liquides : Mais vous me pourriez proposer ici une difficulté qui est assez considérable, c'est à savoir que les parties qui composent lescorps liquides ne peuvent pas, ce semble, se remuer incessamment, comme j'ai dit qu'elles font, si ce n'est qu'il se trouve del'espace vide parmi elles, au moins dans les lieux d'où elles sortent à mesure qu'elles se remuent. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités. Et ensuite de ce qui a été dit ci-dessus touchant la nature des corps liquides, je m'imagine que ses parties sont beaucoup pluspetites, et se remuent beaucoup plus vite qu'aucune de celles des autres corps.. »

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