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"lire" chez DESCARTES

Publié le 16/08/2010

Extrait du document

descartes

 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle troisième.

Nous devons lire les ouvrages des anciens, parce que c’est un grand avantage de pouvoir user des travaux d’un si grand nombre d’hommes, premièrement pour connaître les bonnes découvertes qu’ils ont pu faire, secondement pour être averti de ce qui reste encore à découvrir.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatrième.

Mais je me persuade que certains germes primitifs des vérités que la nature a déposées dans l’intelligence humaine, et que nous étouffons en nous à force de lire et d’entendre tant d’erreurs diverses, avaient, dans cette simple et naïve antiquité, tant de vigueur et de force, que les hommes éclairés de cette lumière de raison qui leur faisait préférer la vertu aux plaisirs, l’honnête à l’utile, encore qu’ils ne sussent pas la raison de cette préférence, s’étaient fait des idées vraies et de la philosophie et des mathématiques, quoiqu’ils ne pussent pas encore pousser ces sciences jusqu’à la perfection.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle dixième.

De même, quand nous voulons lire des caractères inconnus au milieu desquels nous ne découvrons aucun ordre, nous en imaginons d’abord un, soit pour vérifier les conjectures qui se présentent à nous sur chaque signe, chaque mot ou chaque phrase, soit pour les disposer de manière que nous puissions connaître par énumération ce qu’on en peut déduire.

  DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

Et ainsi, sans vivre d’autre façon en apparence que ceux qui, n’ayant aucun emploi qu’à passer une vie douce et innocente, s’étudient séparer les plaisirs des vices, et qui, pour jouir de leur loisir sans s’ennuyer, usent de tous les divertissements qui sont honnêtes, je ne laissais pas de poursuivre en mon dessein, et de profiter en la connaissance de la vérité, peut-être plus que si je n’eusse fait que lire des livres ou fréquenter des gens de lettres.

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

Et afin qu’on ait moins de difficulté à entendre ce que j’en dirai, je voudrais que ceux qui ne sont point versés en l’anatomie prissent la peine, avant que de lire ceci, de faire couper devant eux le coeur de quelque grand animal qui ait des poumons, car il est en tous assez semblable à celui de l’homme, et qu’ils se fissent montrer les deux chambres ou concavités qui y sont.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

Que si quelques-unes de celles dont j’ai parlé au commencement de la Dioptrique et des Météores choquent d’abord, à cause que je les nomme des suppositions, et que je ne semble pas avoir envie de les prouver, qu’on ait la patience de lire le tout avec attention et j’espère qu’on s’en trouvera satisfait :

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

Je n’ajoute pas ici les démonstrations de plusieurs choses qui appartiennent à la géométrie, car ceux qui sont un peu versés en cette science les pourront assez entendre d’eux-mêmes, et je me persuade que les autres seront plus aises de m’en croire que d’avoir la peine de les lire.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

et je voudrais que les lecteurs n’employassent pas seulement le peu de temps qu’il faut pour la lire, mais quelques mois, ou du moins quelques semaines, à considérer les choses dont elle traite, auparavant que de passer outre ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

Mais ce que j’aurais le plus à craindre, serait que, ne m’étant jamais beaucoup arrêté à lire les livres des philosophes, je n’aurais peut-être pas suivi assez exactement leur façon de parler, lorsque j’ai dit que ces, idées, qui donnent au jugement matière ou occasion d’erreur, étaient matériellement fausses, si je ne trouvais que ce mot matériellement est pris en la même signification par le premier auteur qui m’est tombé par hasard entre les mains pour m’en éclaircir :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

et il me semble ne le pouvoir mieux qu’en le faisant voir par expérience, c’est-à-dire en conviant les lecteurs à lire ce livre.

J’aurais aussi ajouté un mot d’avis touchant la façon de lire ce livre, qui est que je voudrais qu’on le parcourût d’abord tout entier ainsi qu’un roman, sans forcer beaucoup son attention ni s’arrêter aux difficultés qu’on y peut rencontrer, afin seulement de savoir en gros quelles sont les matières dont j’ai traité ;

et qu’après cela, si on trouve qu’elles méritent d’être examinées et qu’on ait la curiosité d’en connaître les causes, on le peut lire une seconde fois pour remarquer la suite de mes raisons ;

il faut seulement marquer d’un trait de plume les lieux où l’on trouvera de la difficulté et continuer de lire sans interruption jusqu’à la fin ;

c’est pourquoi, afin de la bien entendre, il est à propos de lire auparavant les Méditations que j’ai écrites sur le même sujet.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 205.

Et si quelqu’un, pour deviner un chiffre écrit avec les lettres ordinaires, s’avise de lire un B partout où il y aura un A, et de lire un C partout où il y aura un B et ainsi de substituer en la place de chaque lettre celle qui la suit en l’ordre de l’alphabet, et que, le lisant en cette façon, il y trouve des paroles qui aient du sens, il ne doutera point que ce ne soit le vrai sens de ce chiffre qu’il aura ainsi trouvé, bien qu’il se pourrait faire que celui qui l’a écrit y en ait mis un autre tout différent, en donnant une autre signification à chaque lettre :

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

toutefois cela ne suffit pas pour le dessein que je veux que vous ayez, à cause qu’un chacun ne les peut pas lire et que ceux qui manient les affaires publiques n’en peuvent guère avoir le loisir.

  LES PASSIONS DE L’AME, RÉPONSE A LA SECONDE LETTRE.

et, bien que son titre convie peut-être davantage de personnes à le lire, il n’y aura néanmoins que ceux qui prendront la peine de l’examiner avec soin auxquels il puisse satisfaire.

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

C’est une des plus belles matières que je saurais choisir, et je tâcherai de l’expliquer en sorte que tous ceux qui seulement entendront le français puissent prendre plaisir à le lire.

  Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.

mais cela ne serait bon que pour lire des mystères et des révélations, car pour d’autres choses, il faudrait n’avoir guère à faire, pour prendre la peine de chercher tous les mots dans un dictionnaire, et ainsi je ne vois pas ceci de grand usage.

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

et comme vous savez que je n’ai point de livres, et encore que j’en eusse, que je plaindrais fort le temps que j’emploierais à les lire, je serais bien aise d’en trouver quelqu’un qui eût recueilli, tout ensemble, ce que je ne saurais sans beaucoup de peine tirer des auteurs particuliers, dont chacun n’a écrit que d’une comète ou deux seulement.

  Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, 28 novembre 1633.

mais, après tout, je suis assuré que vous ne m’enverriez point de sergent, pour me contraindre à m’acquitter de ma dette, et vous serez peut-être bien aise d’être exempt de la peine de lire de mauvaises choses.

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.).

Je suis extrêmement marri d’avoir écrit quelque chose en mes dernières qui vous ait déplu, je vous en demande pardon, mais je vous assure et vous proteste que je n’ai eu aucun dessein de me plaindre en ces lettres-là, que du trop de soin que vous preniez pour m’obliger, et de votre grande bonté, laquelle me faisait craindre ce que vous-même m’avez mandé depuis être arrivé, savoir que vous eussiez mis le livre entre les mains de quelqu’un, qui le retînt par devers lui pour le lire, sans demander le privilège ;

  Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 15 juin 1637 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 14 juin 1637.).

Que si vous prenez la peine de lire ce livre, ou que vous le fassiez lire par ceux des vôtres qui en auront le plus de loisir, et qu’y ayant remarqué les fautes qui sans doute s’y trouveront en très grand nombre, vous me veuillez faire la faveur de m’en avertir et ainsi de continuer encore à m’enseigner, je vous en aurai une très grande obligation, et ferai tout le mieux qui me sera possible pour les corriger suivant vos bonnes instructions.

  Correspondance, année 1637, A Monsieur PLEMPIUS, 27 novembre 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 octobre 1637.).

J’ai reçu vos lettres avec les réflexions de Monsieur Fromondus, qui m’ont été très agréables mais, pour vous dire la vérité, je ne pensais pas les recevoir sitôt, car j’avais appris, peu de semaines auparavant, que le livre ne vous avait pas encore été remis, et plusieurs de ceux à qui je l’ai ici donné à lire m’ont témoigné n’avoir pu en faire aucun jugement équitable qu’après l’avoir lu et relu plusieurs fois.

et à Monsieur Fromondus de la diligence qu’il a apportée à le lire, et de la faveur qu’il m’a faite de m’en communiquer ses sentiments.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

et ce qui m’a fait vous écrire que je ne désirais point qu’on m’envoyât rien que je ne pusse faire imprimer, a été seulement pour obliger ceux qui me voudraient envoyer quelque chose, à le rendre meilleur, et m’exempter, autant que je pourrais, de lire des sottises.

mais je les estime si peu, que je ne daigne pas prendre la peine de les lire, et je ne voudrais pas vous prier non plus d’y perdre du temps ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 15 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638).

au lieu que pour en juger équitablement, il est nécessaire d’avoir eu auparavant beaucoup de loisir, pour les lire et pour les examiner.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Je ne dis rien des démonstrations de géométrie dont la plupart de son livre est rempli, car je n’ai su avoir la patience de les lire, et je veux croire qu’elles sont toutes vraies.

Je viens de lire le Traité de mécanique du sieur N.

car je ne saurais avoir la patience de lire tout du long de tels livres.

et parce que je me trouvai avoir lors quelque dessein à achever, je ne pus le lire tout entier, et le renvoyai peu de temps après, en témoignant que je ne voulais point m’arrêter ni à son jugement ni à son livre ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

car je ne perds pas volontiers le temps à les lire, et je n’ai encore su jeter les yeux sur celui-ci.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

Vous avez raison qu’en la page 66, ligne 4, il faut lire oeil pour objet ;

  Correspondance, année 1639, A MONSIEUR *** (DESARGUES), 4 janvier 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 juin 1639.

car les doctes, étant déjà accoutumés à ceux d’Apollonius, ne les changeront pas aisément pour d’autres, quoique meilleurs, et ainsi les vôtres ne serviraient qu’à leur rendre vos démonstrations plus difficiles, et à les détourner de les lire.

et même ils pourront servir d’attrait à plusieurs pour leur faire lire vos Écrits, ainsi qu’ils lisent ceux qui traitent des armoiries, de la chasse, de l’Architecture, etc.

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

mais je ne me suis pas encore donné le temps de le lire, ni je ne crois pas le faire de plus de six mois, à cause que je m’occupe à d’autres études.

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 27 août 1639.

Je n’ai maintenant aucun loisir de le lire :

  Correspondance, année 1640, A UN R. P. DOCTEUR DE SORBONNE, 11 novembre 1640.

Il y manque toutefois encore un point, qui est que je ne puis faire que toutes sortes d’esprits soient capables de les entendre, ni même qu’ils prennent la peine de les lire avec attention, si elles ne leur sont recommandées par d’autres que par moi.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

mais afin que vous ne me blâmiez pas d’employer trop de temps à les lire, je ne le ai pas voulu garder davantage :

je l’ai été lire aujourd’hui en la bibliothèque de cette ville, et je trouve véritablement qu’il s’en sert pour prouver la certitude de notre être, et ensuite pour faire voir qu’il y a en nous quelque image de la Trinité, en ce que nous sommes, nous savons que nous sommes, et nous aimons cet être et cette science qui est en nous ;

Le peu que j’ai écrit de métaphysique est déjà en chemin pour aller à Paris, où je crois qu’on le fera imprimer, et il ne m’en est resté ici qu’un brouillon si plein de ratures, que j’aurais moi-même de la peine à le lire, ce qui est cause que je ne puis vous l’offrir ;

mais sitôt qu’il sera imprimé, j’aurai soin de vous en envoyer des premiers, puisqu’il vous plaît me faire la faveur de le vouloir lire, et je serai fort aise d’en apprendre votre jugement.

mais je dirai, si ce n’est qu’on prenne au moins la peine de lire tout d’une haleine les cinq premières méditations, avec ma réponse de ce qui est à la fin des sixièmes objections, et qu’on n’écrive brièvement sur un papier les principales conclusions, afin qu’on, en puisse mieux remarquer la suite.

mais parce que cette instruction vous coûterait nécessairement le temps et la peine de parcourir une partie de cet écrit, et que je le fais que pour vous épargner l’un et l’autre, je m’assure que vous trouverez bon que je vous prie de ne point commencer à lire ces rêveries que lorsqu’il vous plaira y perdre deux heures de suite, sans être diverti par personne, et je serai toute ma vie, etc.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE , 8 janvier 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 décembre 1640.).

car ceux qui ne prendront pas garde à tout, et se seront contentés de lire la seconde Méditation, pour savoir ce que j’écris de l’âme, ou la troisième, pour savoir ce que j’écris de Dieu, m’objecteront aisément des choses que j’ai déjà expliquées.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 28 février 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 28 janvier 1641.).

Je viens de recevoir votre dernière, du dix-neuvième janvier, avec le papier de Monsieur des Argues, que je viens de lire tout promptement.

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, 11 mai 1641.

Je vois seulement un surcroît de travail pour moi, parce qu’on va croire dans la suite que mes opinions ne diffèrent plus des vôtres, et que je n’ai plus d’excuse à l’avenir pour m’empêcher de défendre de toutes mes forces vos propositions, ce qui me met par conséquent dans la nécessité d’examiner avec un soin extrême ce que vous m’avez envoyé pour lire, de peur de passer quelque chose que je ne voulusse pas soutenir dans la suite.

or, cette force motrice ne diffère pas même en espèce de la force négative (L’édition Cousin est fautive, il faut lire végétative), et l’une et l’autre diffèrent en tout de l’esprit ;

Si cependant vous voulez les lire, je vous les ferai tenir par Monsieur Van S.

  Correspondance, année 1641, A MONSIEUR*** (A L’ABBÉ DE LAUNAY), 15 juillet 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 juillet 1641).

Cousin, il faut lire La Barde), a passé aussi jusqu’à moi dans le désert, et je serais bien aise de pouvoir entièrement satisfaire aux trois points, où vous avez pris la peine de m’avertir qu’il trouve principalement de la difficulté, dans ces petits commencements de métaphysique que j’ai ébauchés.

  Correspondance, année 1642, A UN R. P. DE L’ORATOIRE. DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.).

de la Barde, pour avoir pris la peine de lire mes pensées de métaphysique, et m’avoir fait la faveur de les défendre contre ceux qui m’accusaient de mettre tout en doute.

  Correspondance, année 1642, A MONSIEUR *** (Monsieur de Zuytlichem), 8 octobre 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 octobre 1642.).

J’employai la journée d’hier à lire les Dialogues De Mundo que vous m’avez fait la faveur de m’envoyer, mais je n’y ai remarqué aucun lieu où l’auteur ait voulu me contredire :

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, 15 MAI 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 21 mai 1643).

C’est pourquoi, puisque, dans les Méditations que votre altesse a daigné lire, j’ai tâché de faire concevoir les notions qui appartiennent à l’âme seule, les distinguant de celles qui appartiennent au corps seul, la première chose que je dois expliquer ensuite, est la façon de concevoir celles qui appartiennent à l’union de l’âme avec le corps, sans celles qui appartiennent au corps seul, ou à l’âme seule.

  Correspondance, année 1644, AU R. P. CHARLET, JESUITE, 18 décembre 1644. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 février 1645.).

Car, bien que cette philosophie soit tellement fondée en démonstrations, que je ne puisse douter qu’avec le temps elle ne soit généralement reçue et approuvée, toutefois, à cause qu’ils font la plus grande partie de ceux qui en peuvent juger, si leur froideur les empêchait de la vouloir lire, je ne pourrais espérer de vivre assez pour voir ce temps-là ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mars 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai ou juin 1645.).

Je n’ai pu lire la lettre que votre altesse m’a fait l’honneur de m’écrire, sans avoir des ressentiments extrêmes, de voir qu’une vertu si rare et si accomplie ne soit pas accompagnée de la santé, ni des prospérités qu’elle mérite, et je conçois aisément la multitude des déplaisirs qui se présentent continuellement à elle, et qui sont d’autant plus difficiles à surmonter, que souvent ils sont de telle nature, que la vraie raison n’ordonne pas qu’on s’oppose directement à eux et qu’on tâche de les chasser ;

J’ai beaucoup d’obligation à votre altesse, de ce qu’il lui a plu me mander son sentiment du livre de Monsieur le Chevalier d’Igby, lequel je ne serai point capable de lire, jusqu’à ce qu’on l’ait traduit en latin ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 avril 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 21 juillet 1645.).

Je m’imagine que la plupart des lettres que vous recevez d’ailleurs, vous donnent de l’émotion, et qu’avant même que de les lire, vous appréhendez d’y trouver quelques nouvelles qui vous déplaisent, à cause que la malignité de la fortune vous a dès longtemps accoutumée à en recevoir souvent de telles ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 18 août 1645.).

car d’autant qu’elles ne contiennent aucunes nouvelles que vous ayez intérêt de savoir promptement, rien ne vous conviera de les lire aux heures que vous aurez quelques affaires, et je tiendrai le temps que je mets à les écrire très bien employé, si vous leur donnez seulement celui que vous aurez envie de perdre.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).

Étant dernièrement incertain si votre altesse était à La Haye ou à Rhenest, j’adressai ma lettre par Leyde, et celle que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire ne me fut rendue qu’après que le messager, qui l’avait portée à Alcmar, en fût parti, ce qui m’a empêché de pouvoir témoigner plus tôt, combien je suis glorieux de ce que le jugement que j’ai fait du livre que vous avez pris la peine de lire n’est pas différent du vôtre, et que ma façon de raisonner vous paraît assez naturelle.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 septembre 1645.).

Votre altesse a si exactement remarqué toutes les causes qui ont empêché Sénèque de nous exposer clairement son opinion touchant le souverain bien, et vous avez pris la peine de lire son livre avec tant de soin, que je craindrais de me rendre importun, si je continuais ici à examiner par ordre tous ses chapitres, et que cela me fît différer de répondre à la difficulté qu’il vous a plu me proposer, touchant les moyens de se fortifier l’entendement pour discerner ce qui est le meilleur en toutes les actions de la vie.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

Car votre altesse ayant pris la peine de lire le traité que j’ai autrefois ébauché, touchant la nature des animaux, vous savez déjà comment je conçois que se forment diverses impressions dans leur cerveau :

  Correspondance, année 1646, A MONSIEUR *** (A HUYGENS), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646).

Je sais que vous avez tant d’occupations, qui valent mieux que de vous arrêter à lire des compliments d’un homme qui ne fréquente ici que des paysans, que je n’ose m’ingérer de vous écrire, que lorsque j’ai quelque occasion de vous importuner.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

Il m’arrive si peu souvent de rencontrer de bons raisonnements, non seulement dans les discours de ceux que je fréquente en ce désert, mais aussi dans les livres que je consulte, que je ne puis lire ceux qui sont dans les lettres de votre altesse, sans en avoir un ressentiment de joie extraordinaire ;

  Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.

J’ai bien du regret de ne pouvoir lire le livre de Monsieur d’Igby, faute d’entendre l’anglais ;

  Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.).

Je ne prendrais pas la liberté d’entretenir votre altesse de ces petites choses, si la faveur qu’elle me fait de vouloir lire les livres de Monsieur Hoguelande, et de Regius, à cause de ce qu’ils ont mis qui me regarde, ne me faisait croire que vous n’aurez pas désagréable de savoir de moi-même ce qui me touche ;

Ce médecin aura eu d’autant plus de loisir de lire le livre qu’il a plu à votre altesse de lui prêter, et vous en aura pu mieux dire depuis son jugement.

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 31 mars 1649.

Je vous donnerai, s’il vous plaît, la peine de lire cette fois deux de mes lettres ;

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, décembre 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 26 février 1649.).

Mais, encore que j’aie reçu, comme une faveur nullement méritée, la lettre que cette incomparable Princesse a daigné m’écrire, et que j’admire qu’elle en ait pris la peine, je n’admire pas en même façon qu’elle veuille prendre celle de lire le livre de mes Principes, à cause que je me persuade qu’il contient plusieurs vérités qu’on trouverait difficilement ailleurs.

La première est, qu’encore que sa première partie ne soit qu’un abrégé de ce que j’ai écrit en mes Méditations, il n’est pas besoin toutefois, pour l’entendre, de s’arrêter à lire ces Méditations, à cause que plusieurs les trouvent beaucoup plus difficiles, et j’aurais peur que sa Majesté ne s’en ennuyât.

 

descartes

« Mais ce que j'aurais le plus à craindre, serait que, ne m'étant jamais beaucoup arrêté à lire les livres des philosophes, je n'auraispeut-être pas suivi assez exactement leur façon de parler, lorsque j'ai dit que ces, idées, qui donnent au jugement matière ouoccasion d'erreur, étaient matériellement fausses, si je ne trouvais que ce mot matériellement est pris en la même signification parle premier auteur qui m'est tombé par hasard entre les mains pour m'en éclaircir : LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE. et il me semble ne le pouvoir mieux qu'en le faisant voir par expérience, c'est-à-dire en conviant les lecteurs à lire ce livre. J'aurais aussi ajouté un mot d'avis touchant la façon de lire ce livre, qui est que je voudrais qu'on le parcourût d'abord tout entierainsi qu'un roman, sans forcer beaucoup son attention ni s'arrêter aux difficultés qu'on y peut rencontrer, afin seulement de savoiren gros quelles sont les matières dont j'ai traité ; et qu'après cela, si on trouve qu'elles méritent d'être examinées et qu'on ait la curiosité d'en connaître les causes, on le peut lireune seconde fois pour remarquer la suite de mes raisons ; il faut seulement marquer d'un trait de plume les lieux où l'on trouvera de la difficulté et continuer de lire sans interruption jusqu'àla fin ; c'est pourquoi, afin de la bien entendre, il est à propos de lire auparavant les Méditations que j'ai écrites sur le même sujet. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

205. Et si quelqu'un, pour deviner un chiffre écrit avec les lettres ordinaires, s'avise de lire un B partout où il y aura un A, et de lire unC partout où il y aura un B et ainsi de substituer en la place de chaque lettre celle qui la suit en l'ordre de l'alphabet, et que, lelisant en cette façon, il y trouve des paroles qui aient du sens, il ne doutera point que ce ne soit le vrai sens de ce chiffre qu'il auraainsi trouvé, bien qu'il se pourrait faire que celui qui l'a écrit y en ait mis un autre tout différent, en donnant une autre signification àchaque lettre : LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES. toutefois cela ne suffit pas pour le dessein que je veux que vous ayez, à cause qu'un chacun ne les peut pas lire et que ceux quimanient les affaires publiques n'en peuvent guère avoir le loisir. LES PASSIONS DE L'AME, RÉPONSE A LA SECONDE LETTRE. et, bien que son titre convie peut-être davantage de personnes à le lire, il n'y aura néanmoins que ceux qui prendront la peine del'examiner avec soin auxquels il puisse satisfaire. Correspondance, année 1629, A R.

P.

MERSENNE, 8 octobre 1629. C'est une des plus belles matières que je saurais choisir, et je tâcherai de l'expliquer en sorte que tous ceux qui seulemententendront le français puissent prendre plaisir à le lire. Correspondance, année 1629, Au R.

P.

MERSENNE, 20 novembre 1629. mais cela ne serait bon que pour lire des mystères et des révélations, car pour d'autres choses, il faudrait n'avoir guère à faire,pour prendre la peine de chercher tous les mots dans un dictionnaire, et ainsi je ne vois pas ceci de grand usage. Correspondance, année 1632, AU R.

P.

MERSENNE, Avril 1632.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.). et comme vous savez que je n'ai point de livres, et encore que j'en eusse, que je plaindrais fort le temps que j'emploierais à leslire, je serais bien aise d'en trouver quelqu'un qui eût recueilli, tout ensemble, ce que je ne saurais sans beaucoup de peine tirerdes auteurs particuliers, dont chacun n'a écrit que d'une comète ou deux seulement. Correspondance, année 1633, AU R.

P.

MERSENNE, 28 novembre 1633.. »

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