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maires du palais

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

maires du palais, simples intendants du palais des différents rois mérovingiens (Austrasie, Neustrie et royaume burgonde), dont les pouvoirs administratifs et politiques se sont progressivement accrus sous le règne des rois fainéants, jusqu’à devenir de véritables gouverneurs des royaumes.

2   FONCTIONS CROISSANTES DES MAIRES DU PALAIS

À l’origine, les maires du palais de Clovis ne sont que les ordonnateurs de la vie du palais. Chargés de la gestion des biens du roi, ils s’occupent des domestiques, du palais et des trésors royaux. Rapidement pourtant, les guerres civiles entre les fils de Clovis et les périodes de minorités royales en font les seuls agents permanents de l’autorité publique.

Le recrutement des maires s’opère au sein des aristocraties locales. Ils incarnent ainsi la défense des intérêts et des autonomies des différents regna : quand, durant la minorité du jeune Sigebert, la reine Nanthilde veut imposer un Franc (Flachoald) comme maire du palais dans le royaume burgonde (642), celui-ci doit faire la guerre aux aristocraties locales menées par le patrice (chef de guerre en Aquitaine et Burgondie) Willebald.

Seul roi des Francs à partir de 613-614, Clotaire II délègue aussi ses pouvoirs à des maires du palais : Warnachaire, qui lui a livré la reine Brunehaut, est maintenu en Burgondie ; Radon, Chucus et surtout Pépin de Landen (623) sont désignés en Austrasie. Fin stratège, Pépin permet la réintégration de la Champagne — un moment annexée par la Neustrie — et obtient l’élimination de Chrodoald, son concurrent à la mairie. À partir de 632, il est installé par Dagobert à Paris, capitale neustrienne du royaume franc. Véritable mentor pour le roi Dagobert, Pépin réussit à imposer sa descendance à la fonction de maire du palais d’Austrasie (les Pippinides, ancêtres des Carolingiens)

Le nouveau maire, Aega, désigné par Dagobert auquel il survit, est maintenu par la reine Nanthilde et préserve les intérêts du jeune roi Clovis II (639). La reine Bathilde, épouse de Clovis II est, quant à elle, une esclave anglo-saxonne achetée par le maire du palais Erchinoald, successeur d’Aega.

Les rois mérovingiens mesurent rapidement le risque qu’il y aurait de voir s’implanter des dynasties de maires du palais. Pour éviter une telle situation en Burgondie, Clotaire fait assassiner le fils de Warnachaire. En revanche, Grimoald, fils de Pépin de Landen, s’impose malgré la désignation d’Othon par le jeune roi Sigebert III. Grimoald fait adopter son fils, rebaptisé Childebert, par le roi — dont le propre fils, Dagobert, sera envoyé dans un monastère —, et installe temporairement sa famille sur le trône d’Austrasie (il sera exécuté, ainsi que Childebert, en 662).

3   LA FAMILLE DES PIPPINIDES

La lutte entre les maires des différents palais (Ebroïn en Neustrie, Wulfoald en Austrasie) permet le retour à la mairie du palais d’Austrasie des Pippinides en la personne de Pépin de Herstal, neveu de Grimoald : après la victoire de Tertry en 687, il devient seul maire du palais des trois regna Francorum sous le règne nominal de Thierry III. Par des concessions territoriales et des alliances matrimoniales judicieuses, Pépin de Herstal sait s’allier les faveurs des aristocraties franques et est reconnu comme princeps Francorum, choisissant personnellement les trois successeurs de Thierry III.

Avec la mort de Pépin II (714), la succession des maires du palais devient un problème régalien tandis que celle des rois n’est plus que symbolique. Les Neustriens déposent son petit-fils Grimoald et s’allient avec les Saxons et les Frisons pour lutter contre l’aristocratie austrasienne, dont le candidat, Charles, sera enfermé jusqu’en 716 dans un monastère. Une fois son pouvoir restauré en Austrasie (717), Charles triomphe des Saxons, puis des Frisons (719) grâce à une alliance entre le maire du palais neustrien Ragenfred et le duc d’Aquitaine Eudes.

Sécularisant les biens de nombreux évêchés, favorisant en revanche l’évangélisation des peuples du Nord et de l’Est après les avoir soumis, Charles Martel, comme son père, est un « presque-roi « dont le prestige est encore rehaussé par sa victoire à la bataille de Poitiers sur Abd al-Rahman. Après la mort du roi Thierry IV, le pape Grégoire III l’appelle subregulus afin de le prier d’intervenir en Italie contre les Lombards. Charles Martel désigne lui-même comme héritiers ses trois fils, Carloman pour l’Austrasie, Pépin pour la Neustrie et la Bourgogne, Grifon (fils d’un second lit) pour quelques territoires épars : une fois encore, le maire du palais agit en roi.

Pour légitimer son pouvoir et celui de ses fils, le Pippinide fait sortir de son monastère le dernier Mérovingien vivant, Childéric III, en 743. Une fois son autorité confirmée par les armes sur l’ensemble du regnum et consacrée par le pape Zacharie, en novembre 751, Pépin se fait élire roi des Francs par les grands de Soissons et oindre du saint chrême par saint Boniface. La dynastie carolingienne s’impose après le renvoi de Childéric III dans son monastère. En même temps que la dynastie mérovingienne, disparaît la fonction de maire du palais.

La prise du pouvoir par les maires du palais témoigne, sans doute, de l’incapacité de la seule légitimité dynastique à garantir l’exercice du pouvoir : solidement implantés dans leur région d’origine, dotés d’appuis nombreux, représentants de la continuité de l’administration, les maires du palais ont incarné, en l’absence d’un roi fort, la réalité monarchique.

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