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MALHERBE ET RÉGNIER

Publié le 17/01/2022

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Il y eut, du temps même de Malherbe, des résistances à son action. Les plus fortes sont venues de Mathurin Régnier, neveu de Desportes et admirateur fidèle de la Pléïade.
Régnier le satirique, auteur du « Souper ridicule «, créateur de l'hypocrite Macette et du Pédant crotté, grand réaliste, précurseur de Boileau et de Molière, montre un esprit primesautier, une verve fougueuse dans sa fantaisie, une liberté débridée dans son observation, pas l'ombre de composition dans ses poèmes.
Aussi sont-ce les droits de la liberté, de la verve, de la fantaisie, voire même de la licence, que Régnier revendique contre Malherbe dans sa IX° satire. Malherbe, à ses yeux, ne fut contraint à la fonction de grammairien, à l'état de simple regratteur de syllabes; de polisseur de vers, que parce qu'il était incapable d'inventer, pauvre d'imagination et de sentiment, bref sans inspiration; en faisant de son impuissance une doctrine pédantesque, le réformateur grammairien ne paralyserait-il pas le génie et ne favoriserait-il pas, en revanche, la médiocrité ?
Régnier est juste, en somme, quoique sévère, en signalant ce qui a fait défaut à Malherbe. Mais il méconnaît la valeur et l'utilité de la doctrine réformatrice, qui a été salutaire finalement et dont l'oeuvre de Régnier lui-même, si peu accomplie en somme, aurait eu à tirer profit. 

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