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mamelouks

Publié le 10/02/2013

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mamelouks (en arabe, mamluk, « esclave blanc «), dynastie issue d’une milice composée d’esclaves, essentiellement turcs et circassiens, qui régna sur l’Égypte de 1250 à 1517, après la chute des Ayyubides. L’Égypte fut dirigée, de 1250 à 1381, par les mamelouks turcs, également appelés « Bahrites « (de bahr, « fleuve «) parce que leur casernement se situait sur une île du Nil. Elle fut ensuite gouvernée par des mamelouks circassiens, ou Burjites (de burj, « citadelle «) cantonnés dans la citadelle du Caire. Sous leurs règnes, le pays connut l’une de ses plus brillantes périodes.

Constituée au XIIIe siècle, la milice des mamelouks forma rapidement une élite militaire. Devenus les gardes personnels du sultan ayyubide Malik al-Salih, les soldats-esclaves gagnèrent en puissance jusqu’à menacer leurs maîtres. En 1250, après la mort de Malik al-Salih, les mamelouks Bahrites assassinèrent son fils Touran-Shah, venu de Mésopotamie, et proclamèrent sa veuve Chajar al-Durr sultane. Chajar al-Durr fut cependant contrainte d’épouser le chef des mamelouks, Izz al-Din Aybak. Le principal instigateur du complot, Baybars, dut attendre dix ans pour monter sur le trône.

Formant désormais une caste militaire, les mamelouks continuèrent d’acheter des esclaves, pour la plupart venus du Caucase, dont ils faisaient de redoutables soldats. En 1381, les Burjites prirent à leur tour le pouvoir. Alors que les Bahrites avaient instauré une succession héréditaire, les Burjites optèrent pour un système électif qui favorisa les rivalités internes et les révolutions de palais.

Les deux dynasties mameloukes firent cependant de l’Égypte la principale puissance de la Méditerranée orientale. Prétendant à un rôle dominant dans l’Islam, ils proclamèrent l’Égypte « royaume islamique « et accrurent le prestige attaché à celui-ci en installant au Caire le califat abbasside.

Centralisant le pouvoir et l’administration, ils intégrèrent au royaume les principautés syriennes. À son apogée, l’Égypte des mamelouks s’étendait jusqu’à la Cyrénaïque, à l’est, la Palestine et la Syrie, à l’ouest, et recouvrait même le Hedjaz.

Quoique militaires, les dirigeants mamelouks favorisèrent les arts. Ils développèrent également l’économie du pays, entretenant des relations commerciales avec Gênes, Pise, Venise, la Catalogne et Marseille, malgré l’interdiction papale de tout commerce entre chrétiens et musulmans. Ces échanges n’empêchèrent cependant pas les mamelouks de lutter contre les croisés et de chasser les Francs de Syrie. Ils résistèrent également à la tentative d’invasion des Mongols.

Ils ne purent cependant empêcher la conquête ottomane. Le 20 mai 1516, les Ottomans emportaient à Mardj Dabiq, près de la ville syrienne d’Alep, une victoire décisive sur les troupes du sultan Ghauri — lequel devait trouver la mort dans cette bataille. En 1517, Sélim Ier conquit l’Égypte.

Le pays fut alors soumis à l’autorité d’un représentant turc, le pacha, mais les mamelouks demeuraient gouverneurs (beys) des provinces. Au XVIIIe siècle, ils disposaient à nouveau de facto du pouvoir, l’autorité du pacha n’étant plus que nominale.

En 1766, Ali Bey, qui avait pris la tête des mamelouks, se révolta contre Constantinople (voir Istanbul), proclamant l’indépendance égyptienne. Durant sa campagne d’Égypte (1798-1801), Napoléon Bonaparte dut à son tour affronter la résistance des mamelouks, poursuivant leurs chefs jusqu’en Syrie. Il rallia cependant certains d’entre eux, qui constituèrent en 1804 une compagnie de la garde impériale ; ceux-ci furent, pour la plupart, massacrés à Marseille durant la Terreur blanche. La puissance des mamelouks en Égypte fut définitivement brisée en 1811 par Méhémet Ali. Après qu’ils eurent tenté de le renverser, il fit massacrer 470 chefs mamelouks.

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