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Merry fut incapable de parler

Publié le 29/03/2014

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un coucher de soleil doré ! «

Merry fut incapable de parler, et il se laissa de nouveau aller aux larmes. Il finit cependant par dire : « pardonnez-moi, Seigneur, si j’ai enfreint vos ordres, sans cependant faire autre chose pour votre service que de pleurer à notre séparation. «

Le vieux roi sourit. « Ne vous affligez point ! C’est pardonné. À noble coeur pas de désaveu. Vivez maintenant des années bénies, et quand vous serez en paix, avec votre pipe, pensez à moi ! Car jamais plus maintenant je ne m’assiérai avec vous à Meduseld, comme je l’avais promis, ni ne profiterai-je de vos connaissances des herbes. « Il ferma les yeux, et Merry s’inclina près de lui, mais il reprit bientôt la parole : « Où est Eomer ? Car mes yeux se voilent, et je voudrais le voir avant de partir. Il doit être roi après moi. Et je voudrais envoyer un message à Eowyn. Elle ne voulait pas me laisser partir, elle, et maintenant, je ne la reverrai pas, elle qui m’est plus chère qu’une fille. «

« Seigneur, Seigneur, commença de dire Merry d’une voix entrecoupée, elle est…«, mais une grande clameur s’éleva à ce moment, et tout autour d’eux les cors et les trompettes sonnèrent. Merry se retourna : il avait oublié la guerre et tout le monde environnant, il lui semblait que bien des heures s’étaient écoulées depuis que le roi s’était élancé vers son destin, bien qu’en réalité il ne se fût passé qu’un court moment. Mais il vit alors qu’ils étaient en grand danger d’être pris au plus fort de la grande bataille qui allait bientôt se livrer.

De nouvelles forces ennemies montaient vivement la route venant du Fleuve, de sous les murs s’avançaient les légions de Morgul, des champs du sud venaient des gens de pied de Harad précédés de cavaliers, et derrière eux s’élevaient les énormes dos des mûmakil, portant des tours de guerre. Mais, au nord, la crête blanche d’Eomer menait le grand front des Rohirrim qu’il avait de nouveau ralliés et rangés, et, de la Cité, venait toute la force d’hommes qui s’y trouvait, et le cygne d’argent de Dol Amroth était porté à l’avant-garde, repoussant l’ennemi de la Porte.

Une pensée traversa un instant l’esprit de Merry : « Où est Gandalf ? N’est-il pas ici ? N’aurait-il pu sauver le roi et Eowyn ? « Mais là-dessus Eomer vint en hâte, accompagné des chevaliers de la maison survivants qui avaient pu maintenant maîtriser leurs chevaux. Ils regardaient avec étonnement le cadavre de l’abominable bête qui gisait là, et leurs destriers refusèrent d’approcher. Mais lorsque Eomer, ayant sauté à terre, fut venu aux côtés du roi, il se tint là en silence, accablé de chagrin et de consternation.

L’un des chevaliers prit alors la bannière du roi de la main de Guthlaf, le porte-bannière qui gisait mort, et il la leva. Théoden ouvrit lentement les yeux. Voyant la bannière, il fit signe qu’elle devait être remise à Eomer.

« Salut, Roi de la Marche ! dit-il. Va maintenant à la victoire ! Fais mes adieux à Eowyn ! « Et il mourut ainsi, sans savoir qu’Eowyn gisait auprès de lui. Et ceux qui se trouvaient là pleuraient, criant : « Théoden Roi ! Théoden Roi ! «

Mais Eomer leur dit :

Ne pleurez pas trop ! Puissant était celui qui est tombé, digne fut sa fin. Quand son tertre sera élevé, les femmes pleureront. La guerre nous appelle à présent.

Mais lui-même pleurait en parlant. « Que ses chevaliers demeurent ici, dit-il, et qu’ils emportent avec honneur son corps du champ de bataille, de crainte que les troupes ne le piétinent ! Oui, lui et tous ces autres hommes du roi qui gisent ici. « Et il regarda les tués, se rappelant leurs noms. Puis, soudain, il vit sa soeur Eowyn étendue, et il la reconnut. Il resta un moment comme un homme percé d’une flèche au coeur au milieu d’un cri, son visage devint mortellement pâle, et une fureur froide l’envahit, de sorte que toute parole lui manqua pendant quelque temps. Il fut saisi d’une humeur de folie.

« Eowyn, Eowyn ! cria-t-il enfin. Comment te trouves-tu ici ? Eowyn ? Quelle démence ou quelle sorcellerie est-ce là ? La mort, la mort, la mort ! La mort nous prend tous. «

Alors, sans recevoir aucun avis et sans attendre l’approche des hommes de la Cité, il donna de l’éperon et se lança tête baissée vers le front de la grande armée, sonna du cor et appela d’une voix forte à l’assaut. Sur-le-champ de bataille retentit sa voix claire, criant : « Mort ! Courez, courez à la ruine et à la fin du monde ! «

Là-dessus, l’armée se mit en mouvement. Mais les Rohirrim ne chantaient plus. Mort, criaient-ils d’une seule voix puissante et terrible, et prenant de la vitesse comme une grande marée, leur force balaya le terrain autour de leur roi tombé, et elle passa en grondant vers le sud.

Et Meriadoc restait encore là, clignant des paupières à travers ses pleurs, et personne ne lui parlait, en fait, personne ne semblait lui prêter attention. Il essuya ses larmes, se baissa pour ramasser le bouclier vert qu’Eowyn lui avait donné et il le jeta sur son dos. Puis il chercha son épée qu’il avait laissé tomber, car, au moment où il avait porté son coup, son bras avait été engourdi et maintenant il ne pouvait se servir que du bras gauche. Or, son arme se trouvait bien sur le sol, mais la lame fumait comme une branche sèche jetée au feu, et comme il la regardait, elle se tordit, se dessécha et fut consumée.

Ainsi finit l’épée des Hauts des Galgals, oeuvre de l’Ouistrenesse. Mais il aurait été heureux de connaître ce destin, celui qui l’avait lentement ouvrée jadis dans le royaume du Nord, du temps que les Dunedain étaient jeunes et que leur principal ennemi était le redoutable royaume d’Angmar avec son roi sorcier. Nulle autre lame, même maniée par des mains plus puissantes, n’aurait infligé à cet ennemi une blessure aussi sévère, fendant la

chair non morte, rompant le charme qui unissait ses tendons invisibles à sa volonté.

« chair non morte, rompant le charme qui unissait ses tendons invisibles à sa volonté.. »

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