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Milice française

Publié le 21/02/2013

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Milice française, organisme de police et de sécurité intérieure créé par l’État français, le 30 janvier 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale pour s’engager, aux côtés de la Gestapo, dans la lutte contre les résistants et dans la persécution des juifs.

La Milice est le fer de lance de la collaboration et de la révolution nationale. Créée par Pierre Laval dans un contexte de luttes politiques entre le maréchal Pétain, les collaborationnistes parisiens (Jacques Doriot, Joseph Darnand, Jacques Benoist-Méchin) et Laval lui-même, elle a pour but, d’une part, de rassurer les Allemands quant à la bonne volonté française (depuis le 11 novembre 1942, toute la France est occupée) ; d’autre part, elle doit conforter le pouvoir de Laval en divisant les collaborationnistes parisiens (Darnand est nommé chef de la Milice) et en privant le maréchal Pétain de son service d’ordre légionnaire, issu de la Légion des combattants, qu’il a créée en août 1940. Enfin, elle a pour mission de traquer les juifs, les francs-maçons, les résistants et de les livrer à la Gestapo ou à la justice de Vichy.

La Milice n’a jamais compté plus de 30 000 hommes, avec à leur tête des médecins, des ingénieurs, des officiers nationalistes, des propriétaires fonciers ; elle recrute nombre de déclassés et de marginaux. Darnand, dont Laval pensait pouvoir se servir, montre très rapidement une efficacité politique autonome et sinistrement remarquable. Il constitue un corps d’élite (la Franc-Garde) autorisé à porter les armes par les Allemands, crée une structure de propagande (Combats, et les émissions de radio de Philippe Henriot) et se fait affilier à la SS, en août 1943.

En janvier 1944, le gouvernement fasciste associant Darnand, Déat et Henriot permet à la Milice de devenir un instrument du contrôle complet de l’État, se substituant à la justice pour assassiner Victor Basch, Maurice Sarraut, Jean Zay ou Georges Mandel. Les miliciens prennent également part à la lutte contre les résistants, en particulier lors de l’attaque contre le maquis des Glières en mars 1944. Il faut attendre août 1944 pour que Pétain désavoue les exactions de la Milice présentée encore, en juin, comme son armée fidèle.

La Milice tente ainsi, alors que le reflux allemand est déjà entamé, d’instaurer en France un État fasciste, calqué sur l’État nazi de Himmler en Allemagne. Elle traduit le manque de contrôle du pouvoir du maréchal Pétain sur une France qu’il avait tout entière livrée au pouvoir et au modèle des occupants nazis.

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