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Mme de Sévigné : LE CARACTÈRE ET L'ESPRIT

Publié le 13/05/2011

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esprit

1. — Aimable et gaie, d'une étonnante bonne humeur, à la fois très bonne et d'esprit pratique, M' de Sévigné se dévoua à ses enfants, à ses petits-enfants. Restée veuve à 25 ans avec un fils et une fille, elle eut une vie exemplaire. 2. — Elle aima sa fille avec passion, avec dévotion. 3. — Elle eut des amis choisis à qui elle fut fidèle jusque dans le malheur : son cousin Bussy-Rabutin, ses cousins M. et Mme de Coulanges, La Rochefoucauld et Mme de La Fayette, le cardinal de Retz, le surintendant Fouquet, qu'elle appela, pendant son terrible procès, « notre cher et malheureux ami «. 4. — C'est l'esprit qui a dominé chez elle, c'est-à-dire l'imagination et l'intelligence. Elle observait et jugeait avec lucidité, elle était prompte à pénétrer les gens, à démêler les choses. 5. — La marquise appartient par l'esprit à la première partie du XVIIe siècle. En sorte que, d'une part, il y a du bel esprit en elle, c'est-à-dire de la recherche quintessenciée et de la préciosité, mais seulement dans l'idée et le langage; et d'autre part, elle s'était formée à une époque encore indépendante et pleine de verve où le terroir gaulois laissait son empreinte. Elle parla donc quelquefois un langage précieux, et souvent un langage dru, vert, hardi; elle ne cachait d'ailleurs pas son goût très vif pour La Fontaine, voire pour Montaigne et Rabelais lui-même. 6. — Mme de Sévigné était instruite. Elle avait appris, par les soins de Chapelain et de Ménage, le latin, l'espagnol et l'italien. Elle faisait de très sérieuses lectures, tout en adorant les romans du temps. Pascal la ravissait; elle admirait plus encore Nicole, dont elle eût voulu faire un bouillon pour l'avaler; elle lisait Virgile, Tacite, les historiens et les moralistes. Elle avait un faible pour les sermons de Bourdaloue. Elle préférait, comme, toute sa génération, Corneille à Racine. 7. — Son Moi intime se révèle dans sa correspondance, qui est à plus d'un titre l'histoire d'une âme. Mme de Sévigné philosophait volontiers sur la vie — qu'elle estimait si peu de chose, mais qui néanmoins passionnait sa curiosité; sur la vieillesse — à qui elle était reconnaissante de ne pas venir tout d'un coup; sur la mort, — qui lui paraissait tour à tour terrible et douce, mais qu'elle a regardée en tout cas avec fermeté. A mesure qu'elle avança en âge, alerte, enjouée et rieuse marquise prit de la gravité et une certaine mélancolie. Le christianisme latent qui était en elle l'occupa davantage. Ajoutons que, nullement janséniste, elle a éprouvé cependant une constante sympathie pour les hommes de Port-Royal.

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