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montée violence

Publié le 23/11/2012

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Assises 2008 - Quelle autorité éducative? La montée de la violence des jeunes, info ou intox? Les manchettes des journaux... Le point de vue du chef de la sûreté neuchâteloise Olivier Guéniat, le chef de la sûreté neuchâteloise, prône la sérénité pour aborder le prétendu phénomène de «la violence des jeunes«. Loin des clichés véhiculés par les médias, il interpelle par des chiffres, des statistiques, des faits. Et que disent ces faits objectifs? Les délits commis par des mineurs sont moins nombreux en 2007 qu'en 1982. La baisse ou la stabilité des indicateurs prouve que la montée de la violence des jeunes repose plus sur des rumeurs que sur la réalité du terrain. ... réussissent à imprégner les esprits 28 Educateur 09.08 M ais qu'a-t-il à disposition pour l'affirmer? D'abord, les statistiques de police et de justice. Bien sûr, elles ne concernent que les cas répertoriés par des constats policiers ou par des dépôts de plaintes. Il demeure une zone grise, celle des délits non signalés. Comme l'illustre Olivier Guéniat, «ces chiffres permettent de reconnaître le contour d'un arbre, mais pas de reconnaître l'arbre précis«. De leur côté, les criminologues effectuent des sondages auprès des jeunes pour savoir s'ils ont été victimes de violence ou s'ils en ont commis. Certaines de ces enquêtes, comme à Zurich, concernent de larges échantillons représentatifs. Mille cinq cents jeunes de 16 ans ont ainsi été sondés. L'ensemble des données disponibles offre une vision relativement nette de la situation actuelle. Leur analyse conclut à une stabilité des actes violents des jeunes. Une baisse importante des délits est même intervenue en 2000 et Olivier Guéniat de se questionner: «Mais qui a eu l'idée d'en faire les gros titres et d'organiser la fête à la sécurité retrouvée?« Les statistiques fédérales de police répertorient les vingt et un délits les plus graves (des homicides au simple vol en passant par les lésions corporelles). Les chiffres absolus n'ont pas augmenté de 1982 à 2007, ils ont même diminué (voir tableau 1). La part des mineurs dans le nombre total des délits commis a également beaucoup décru, on est passé de 36% d'auteurs mineurs en 1982 à 19,9% en 2007. Si l'on prend en compte l'ensemble des jeunes vivant en Suisse, la

« Assises 2008 – Quelle autorité éducative? Educateur 12.08 29 Si les chiffres démentent les rumeurs d’une amplifica- tion massive de la violence des jeunes dans la société et à l’école, quelques faits pourtant montrent que l’exercice de l’autorité évolue dans les familles.

«Des chercheurs ont constaté une diminution de 30% de l’exercice de l’autorité parentale.

Cela veut dire quoi? Beaucoup de parents ne savent pas qui leurs enfants fréquentent ni où ils se rendent dans leurs moments de libres.

Un nouvel espace de liberté est offert aux enfants et aux jeunes.

Parallèlement, de nouvelles technologies entrent dans le quotidien des enfants. Les téléphones portables et Internet sont devenus pour eux un gigantesque terrain de jeux.

Y compris pour y commettre des bêtises.

LeHappy slapping 1et d’autres pratiques s’y diffusent comme des traînées de poudre.

Les adultes, faute de compétences, se sentent largués et ils s’en effraient.

Qui va accompagner les jeunes dans leurs activités pour les aider à peser leurs responsabilités et à porter un regard critique? Une cohérence manque, les adultes peuvent aider à la mettre en place.» Les médias créent-ils le phéno- mène «violence des jeunes»? Olivier Guéniat observe un marketing dévastateur dans les médias.

La vio- lence des jeunes, le sexe, les faits divers ont envahi tant les manchettes des journaux que le temps d’antenne du Téléjournal.

Ce grossissement de quelques faits installe dans le grand public une représentation faussée de la réalité.

Le meurtre d’un jeune homme à Yverdon a produit 25 articles rien que dans le journal Le Matin avec des gros titres tels que «Les jeunes s’entretuent dans la rue».

La publica- tion des statistiques sur la violence qui décroît ou demeure stable depuis vingtans, elle, n’apparaît que dans un seul article du même journal.

De plus, l’en- trefilet est relégué loin dans les pages du journal.

Il est vrai que les autorités ne publient qu’une fois par année les résultats de leurs statistiques, même s’ils sont encourageants.

De plus, les mathématiques, elles- mêmes, sont cruelles.

Si on passe de 11 délits d’homicide à 25 en une année, on parlera de 127% d’augmentation. Si, à l’inverse, on passe de 25 à 11 délits, la diminution ne sera que de 56%, chiffre nettement moins parlant! Le fossé entre les faits réels et les représentations du grand public se creuse et des rumeurs s’installent.Walo Hutmacher souhaite que l’on arrête de conspuer les médias.

Il appelle de ses vœux un rapport cri- tique à l’égard des messages matra- qués par les journaux.

Il relève par exemple à quel point les affaires de justice et de police ont envahi les jour- naux télévisés francophones en com- pétition les uns avec les autres.

Cette vision partiale de l’information table sur le drame pour faire de l’audimat. Elle réussit à imprégner les esprits. «Mais nous pouvons le dire aux médias.

C’est du mauvais commerce car cela éloigne beaucoup de gens du petit écran.

En plus, c’est nuisible pour une vision objective de l’actualité.» Les chiffres démentent: la violence des jeunes ne s’amplifie pas! DébatRéactions Jean-Marc Haller, le secrétaire général de la Société pédagogique vaudoise, abonde dans le sens d’Olivier Guéniat. Le thème de la violence n’est presque jamais abordé dans les demandes des enseignants membres.

A quelques rares occasions, la question des insultes a été évoquée.

Pourtant, il constate que de nombreux jeunes nedéposent pas plainte s’ils sont victimes d’un vol ou d’une attaque.

Ils pensent que c’est inutile. Philippe Martinet, directeur de l’Office de perfectionnement scolaire, de tran- sition et d’insertion à Lausanne, constate peu de cas d’exclusions pour indiscipline.

Son école regroupe 1100 élèves de plus de 16 ans.

Il ne voit éga-lement pas de situations de violence entre professeurs et élèves.

Parallèle- ment, M.

Martinet voit une augmenta- tion des violences institutionnelles auxquelles les jeunes sont confrontés: le statut de certains étrangers entraî- nant des situations de non-droit, l’ab- sence de réponses à des demandes d’apprentissage, le mépris parfois, etc. ➞ © Gianni Ghiringhelli. »

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