montée violence
Publié le 23/11/2012
Extrait du document
«
Assises 2008 – Quelle autorité éducative?
Educateur 12.08 29 Si les chiffres démentent les rumeurs d’une amplifica-
tion massive de la violence des jeunes dans la société
et à l’école, quelques faits pourtant montrent que
l’exercice de l’autorité évolue dans les familles.
«Des
chercheurs ont constaté une diminution de 30% de
l’exercice de l’autorité parentale.
Cela veut dire quoi?
Beaucoup de parents ne savent pas qui leurs enfants
fréquentent ni où ils se rendent dans leurs moments de
libres.
Un nouvel espace de liberté est offert aux
enfants et aux jeunes.
Parallèlement, de nouvelles
technologies entrent dans le quotidien des enfants.
Les téléphones portables et Internet sont devenus
pour eux un gigantesque terrain de jeux.
Y compris
pour y commettre des bêtises.
LeHappy slapping
1et
d’autres pratiques s’y diffusent comme des traînées de
poudre.
Les adultes, faute de compétences, se sentent
largués et ils s’en effraient.
Qui va accompagner les
jeunes dans leurs activités pour les aider à peser leurs
responsabilités et à porter un regard critique? Une
cohérence manque, les adultes peuvent aider à la
mettre en place.»
Les médias créent-ils le phéno-
mène «violence des jeunes»?
Olivier Guéniat observe un marketing
dévastateur dans les médias.
La vio-
lence des jeunes, le sexe, les faits
divers ont envahi tant les manchettes
des journaux que le temps d’antenne
du Téléjournal.
Ce grossissement de
quelques faits installe dans le grand
public une représentation faussée de
la réalité.
Le meurtre d’un jeune
homme à Yverdon a produit 25 articles
rien que dans le journal Le Matin avec
des gros titres tels que «Les jeunes
s’entretuent dans la rue».
La publica-
tion des statistiques sur la violence qui
décroît ou demeure stable depuis vingtans, elle, n’apparaît que dans un seul
article du même journal.
De plus, l’en-
trefilet est relégué loin dans les pages
du journal.
Il est vrai que les autorités
ne publient qu’une fois par année les
résultats de leurs statistiques, même
s’ils sont encourageants.
De plus, les mathématiques, elles-
mêmes, sont cruelles.
Si on passe de 11
délits d’homicide à 25 en une année,
on parlera de 127% d’augmentation.
Si, à l’inverse, on passe de 25 à 11
délits, la diminution ne sera que de
56%, chiffre nettement moins parlant!
Le fossé entre les faits réels et les
représentations du grand public se
creuse et des rumeurs s’installent.Walo Hutmacher souhaite que l’on
arrête de conspuer les médias.
Il
appelle de ses vœux un rapport cri-
tique à l’égard des messages matra-
qués par les journaux.
Il relève par
exemple à quel point les affaires de
justice et de police ont envahi les jour-
naux télévisés francophones en com-
pétition les uns avec les autres.
Cette
vision partiale de l’information table
sur le drame pour faire de l’audimat.
Elle réussit à imprégner les esprits.
«Mais nous pouvons le dire aux
médias.
C’est du mauvais commerce
car cela éloigne beaucoup de gens du
petit écran.
En plus, c’est nuisible pour
une vision objective de l’actualité.»
Les chiffres démentent: la violence des jeunes ne s’amplifie pas!
DébatRéactions
Jean-Marc Haller, le secrétaire général
de la Société pédagogique vaudoise,
abonde dans le sens d’Olivier Guéniat.
Le thème de la violence n’est presque
jamais abordé dans les demandes des
enseignants membres.
A quelques
rares occasions, la question des
insultes a été évoquée.
Pourtant, il
constate que de nombreux jeunes nedéposent pas plainte s’ils sont victimes
d’un vol ou d’une attaque.
Ils pensent
que c’est inutile.
Philippe Martinet, directeur de l’Office
de perfectionnement scolaire, de tran-
sition et d’insertion à Lausanne,
constate peu de cas d’exclusions pour
indiscipline.
Son école regroupe 1100
élèves de plus de 16 ans.
Il ne voit éga-lement pas de situations de violence
entre professeurs et élèves.
Parallèle-
ment, M.
Martinet voit une augmenta-
tion des violences institutionnelles
auxquelles les jeunes sont confrontés:
le statut de certains étrangers entraî-
nant des situations de non-droit, l’ab-
sence de réponses à des demandes
d’apprentissage, le mépris parfois, etc.
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© Gianni Ghiringhelli.
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