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MONTESQUIEU (1689-1755). Biographie

Publié le 23/05/2011

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1. Vie. — Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, est né au château de la Brède, près de Bordeaux, le 18 janvier 1689. Il était d'ancienne noblesse de robe. Après de bonnes études chez les Oratoriens, au collège de Juilly, il fut nommé en 1714 conseiller au Parlement de Bordeaux, et en 1716 président à mortier. Il était excellent magistrat; mais déjà il s'intéressait à des questions d'histoire, de droit, de sciences, et il communiquait de nombreux mémoires à l'Académie de Bordeaux. En 1721, il fit paraître, sans le signer, son premier ouvrage, les Lettres persanes, qui obtint un grand succès. Alors il vendit sa charge de président, devint membre de l'Académie française, et entreprit de composer un vaste ouvrage sur les lois. Pour recueillir des documents, il se mit à voyager. Il visita l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, revint par le Tyrol, et suivit les bords du Rhin jusqu'en Hollande, d'où il s'embarqua pour l'Angleterre. A Londres, il resta deux ans. A son retour, il publia les Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains (1734) ; et en 1748, il fit paraître enfin l'Esprit des lois, ouvrage dont le précédent n'était qu'un fragment détaché. — Il mourut à Paris, en 1755. Le caractère de Montesquieu est formé d'éléments assez contradictoires : il est à la fois très attaché aux privilèges de l'aristocratie et très libéral; il veut que « l'on ne touche aux lois que d'une main tremblante «, et aussi que l'on modifie le régime politique français dans le sens de la constitution anglaise; — il est sérieux et crave dans son style, et il ne sait pas résister au plaisir de se montrer spirituel et mordant; il va jusqu'à « faire de l'esprit «, mais sans gâter celui qu'il a.

2. Les Lettres persanes (1721). — Dans cet ouvrage, nous trouvons précisément tous les contrastes précédents. Montesquieu, frappé des abus du jour, veut en faire la critique. Il sait qu'un livre didactique ne sera pas lu. Il cherche un cadre commode et agréable, dans lequel il puisse faire entrer ses critiques et ses conseils, et il suppose que deux Persans, Ricca et Usbeck, visitant l'Europe, et en particulier la France, écrivent à leurs amis restés en Perse.

Il faut distinguer trois éléments dans les Lettres persanes : 1° une intrigue assez faible, mais qui sert à relier de loin en loin les sentiments des personnages; 2° la satire des ridicules de la société et des mœurs : ici se placent des portraits dans la manière de La Bruyère; 3° un certain nombre de lettres plus sérieuses où, non sans persiflage, mais avec beaucoup de fermeté, sont abordées des questions de religion, de politique, d'histoire : Montesquieu y fait la critique de la papauté, de la royauté, des disputes sur le jansénisme, des différentes formes de gouvernement, etc. Il annonce ainsi ses futurs ouvrages.

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