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Montesquieu (1689-1755): L'idéal de liberté : la séparation des pouvoirs

Publié le 23/03/2015

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Montesquieu a formulé quelques-uns des principes fondamentaux de la vie démocratique moderne. Mais il n'est pas, comme on t'a vu, un par­tisan de cette forme de gouvernement, qu'il estime dépassée. Son modèle reste la monarchie, en dehors de laquelle il n'est point de salut politique, une monarchie contrôlée et modérée, à l'anglaise. Les révolu­tionnaires français de la première vague, hommes de la Législative et de la Constituante, dans leur ensemble, partageront bien plus ce genre de vue que celles de Rousseau. Il faudra toute la force des circonstances pour les faire se tourner vers un modèle républicain.

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« La politique comme artifice et connaissance historique Montesquieu, en homme du siècle cartésien, considère l'organisation politique comme une mécanique.

C'est insister sur son caractère artifi­ ciel tant dans sa création que dans son fonctionnement : « La méca­ nique a bien ses frottements, qui souvent changent ou arrêtent les effets de la théorie; la politique a aussi les siens.

6 » Aussi la visée de Montesquieu est-elle de démonter ces machines poli­ tiques pour les proposer en exemple aux législateurs.

Pour ce faire, pre­ mier de tous les penseurs politiques, il recourt à l'histoire des peuples : Antiquité bien sûr, mais aussi pays de ['Extrême-Orient, comme la Chine et le Japon.

Il y a donc un double critère dans L'Esprit des lois : la raison et l'histoire.

La convergence des deux est le signe d'une analyse pertinente.

L'idéal de liberté: la séparation des pouvoirs Montesquieu ne cherche cependant pas à faire œuvre d'érudition pure.

Sa visée est de cerner comment parvenir à ce que la liberté soit la plus complète dans un système déjà déterminé par l'histoire et les condi­ tions naturelles.

Il ne s'agit donc nullement de songer à confier au peu­ ple le gouvernement des affaires : il en serait bien incapable.

Ceci sou­ ligne à quel point la visée de Montesquieu n'est pas révolutionnaire, mais réformatrice.

Les trois pouvoirs qui organisant le fonctionnement d'un Etat sont le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.

Pour par­ venir à la liberté, l'idée fondamentale est d'empêcher ces pouvoirs d'empiéter les uns sur les autres.

La liaison entre la liberté et cette séparation des pouvoirs vient de la constatation que pour faire échec à un type de pouvoir, il en faut un autre du même ordre.

Ainsi la France, qui est devenue une monarchie absolue au moment où écrit Montesquieu, conserve-t-elle cependant l'indépendance des Parlements, source du pouvoir judiciaire : le pays est donc dans un état de liberté relative.

L'Angleterre, elle, a consacré l'indépendance des trois pouvoirs et constitue un modèle de liberté : le pouvoir législatif est confié aux deux chambres, des Lords et des Communes, le pouvoir exé­ cutif est entre les mains du souverain, tandis que le corps législatif est doté d'un pouvoir de contrôle sur l'exécution des lois.

6.

L'Esprit des Lois, XVII, 8.

-117-. »

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